L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE, ÇA PORTE FRUIT!

L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE, ÇA PORTE FRUIT!

La paralysie planétaire causée par la pandémie accentue la pression pour atteindre l’autosuffisance alimentaire au Québec. 

“Et pour réduire notre dépendance aux importations, il faut être su’a coche“, explique Yves Daoust, fondateur de Ferme d’hiver.

L’entreprise va bientôt sortir son premier produit cultivé en serre grâce à l’intelligence artificielle: la fraise d’hiver. Un projet qui va définitivement porter fruit. Et ce sera sans pesticides, en plus.

Après les tablettes de quelques IGA situés dans la métropole, les produits devraient se retrouver un peu partout au Québec.  

Du terroir à la serre, de la serre à l’assiette

L’initiative a récemment bénéficié d’un investissement de 1,3 M$ du gouvernement provincial, via Investissement Québec, accélérant ainsi le déploiement du projet. 

L’ingénieur natif de Vaudreuil avance que de nombreux maraîchers un peu partout dans la province ont manifesté de l’intérêt pour le système de “Fraise d’hiver”. “Ça se fait en collaboration avec les producteurs locaux, on ne vient pas ajouter un réseau parallèle”, rassure-t-il. “On veut que les agronomes ajoutent un maximum de données pour comprendre la recette idéale, et diagnostiquer les problèmes le plus rapidement possible.” ajoute-t-il.

“La pierre angulaire, c’est l’innovation”

L’entreprise avance qu’elle peut obtenir une densité de plants par mètre carré jusqu’à 5 fois supérieure à celle d’une production en serre classique, et 15 fois supérieure à celle d’une production en champ. 

 

Pour atteindre ces objectifs, on contrôle la température, la lumière et l’irrigation. On module en temps réel les conditions gagnantes afin de générer un maximum de production en fonction de la demande précise de la clientèle. Les seuls agents libres seront les bourdons opérant dans les serres. “Des bourdons, ça permet d’avoir des plus gros fruits”, explique le fondateur de Ferme d’hiver. 

Des senseurs thermiques évaluent la santé des plantes en temps réel. Une plante malade fait de la fièvre, donc on va être capable de le voir,” explique l’ingénieur. 

Il serait ainsi possible de cultiver des salades, des fines herbes, des épinards, du kale, des aliments de plus petite taille. Le système actuel est moins adapté pour les tomates et les concombres, par exemple.

Des fraises made-in-Québec partout? 

Ferme d’hiver collabore avec McGill pour les questions d’imagerie numérique, avec l’ÉTS pour tout ce qui est ingénierie de bâtiment, et finalement avec Concordia en ce qui a trait aux protocoles de données, afin de déterminer comment les systèmes vont se parler.

“On veut créer une marque reconnue partout au Québec ou même dans le monde”, explique Yves Daoust. “On sait qu’elle n’a pas de pesticides et qu’elle est produite à côté de chez nous: c’est la fraise d’hiver.”

Crédit Photos : Ferme d’Hiver