LES PREMIERS EFFETS DU PACME

LES PREMIERS EFFETS DU PACME

Le 6 avril dernier, le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité a annoncé l’octroi d’une enveloppe de 100 millions de dollars pour stimuler la formation et le développement des compétences des travailleurs en pleine période de pandémie. Après l’effet d’annonce, nous avons voulu faire le point avec le secteur afin de savoir comment ce soutien se mettait en place.

Le PACME (Programme Actions Concertées pour le Maintien en Emploi) permet de rembourser 100% des dépenses admissibles de formation. Il vise à fournir un soutien direct aux entreprises impactées par la crise du COVID-19 et qui connaissent une baisse d’activité.

15 jours après sa mise en place, nous avons demandé ce mardi au Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité, Jean Boulet, lors d’une vidéoconférence organisée par le Conseil du Patronat du Québec, s’il pouvait nous dresser un premier bilan.

« C’est fou, il y a un intérêt phénoménal. Le lendemain, le surlendemain, on a eu des tas d’appels. C’est extraordinaire la demande, ça va au-delà de ce qu’on avait pu anticiper. On a accru notre capacité informatique de réponse. Nous avons 220 conseillères et conseillers aux entreprises dans les 17 régions dans les bureaux de Services Québec qui ne chôment pas. Le niveau de délai entre la demande de formation et la validation est de 1 à 4 jours selon les régions. Et au niveau des formateurs, c’est ouvert. Il faut que le Québec se transforme en vaste chantier de formation, c’est bénéfique pour les employeurs, ça fidélise la main-d’oeuvre, et ça nous prépare à une reprise robuste. Les entreprises doivent sauter dans le train de l’automatisation, de la robotisation et de l’intelligence artificielle… Et je suis tellement heureux que ce programme soit issu d’une concertation entre tous les partenaires du marché du travail. »

Selon la Commission des partenaires du marché du travail justement, 500 entreprises auraient déjà signé à ce jour des ententes pour des programmes de formation. 

Parmi les organismes qui offrent de l’enseignement en ligne, les universités et cégeps. Mais aussi les plateformes privées qui se sont réjouies d’une telle mesure. Parmi elles, Technologia qui est un des chefs de file dans les activités de formation de haut calibre. Plus de 300 formations en informatique, TI, gestion de projets, gestion du capital… 

« Au tout début de la crise sanitaire, les centres de formation ont eu un arrêt brutal de leurs activités. Car nous faisions quand même beaucoup de présentiel. Pendant deux semaines, nous étions presque à l’arrêt. Quand la subvention est arrivée, ça a clairement provoqué chez les entreprises une urgence de dépenser cet argent-là. Il y a eu une frénésie, et elles se sont mises à rechercher des partenaires de formation. Avant, on roulait avec un ou deux appels de clients par jour, et là, actuellement, on roule à une dizaine de commandes concrètes par jour » nous explique Cyril Vulgarides, le Directeur Général de Technologia.

Et puis, il a fallu adapter son offre pour pouvoir répondre aux besoins actuels.  « On a priorisé notre liste de formations et on a passé ces cours en mode virtuel. Parmi les plus populaires, en ce moment, le travail à distance est un des gros vendeurs mais aussi la gestion d’équipe, la gestion de projets, la bureautique, l’informatique » poursuit Cyril Vulgarides.

Technologia est déjà accréditée auprès de Services Québec. Mais pour offrir un service de formation actuellement, et bénéficier du PACME, il faut juste s’identifier, ce qui a provoqué un boom des inscriptions et une arrivée de nouveaux joueurs.


Du côté des démarches administratives à effectuer par les entreprises pour que leur financement soit accepté, le dispositif semble bien se mettre en place même si les délais annoncés varient. «  C’est à l’entreprise de bien faire ses devoirs. La preuve d’éligibilité est entre ses mains. Les formulaires à remplir sont assez clairs. Nous, nous nous sommes juste ajustés. Nous guidons nos clients pour qu’ils remplissent bien leurs documents afin d’avoir moins de va-et-vient, et ça semble assez efficace » conclut le dirigeant de Technologia.