ÉDITO: BIENVENUE DANS L’ÈRE DE LA DISTANCIATION SOCIALE

ÉDITO: BIENVENUE DANS L’ÈRE DE LA DISTANCIATION SOCIALE

Alors que le déconfinement pointe tout doucement le bout de son nez, un conseil, il faut raison garder et surtout bien continuer à respecter les consignes de distanciation physique dans les espaces publics. Et les Canadiens semblent avoir plutôt bien adopté ces nouveaux comportements sociaux.

Selon le sondage hebdomadaire de la firme Léger, si 96% d’entre eux indiquent maintenir une distance sécuritaire lorsqu’ils sont en contact avec d’autres, 51% rapportent toutefois que des personnes ne faisant pas partie de leur famille se sont approchées d’eux à moins de deux mètres. C’est donc ensemble qu’il va donc falloir fournir un effort collectif si on veut aider le système de santé à aplanir la fameuse courbe dans cette période incertaine qui s’ouvre devant nous. La technologie a bien accompagné nos vies de Terriens confinés, elle pourrait aussi nous être utile pour franchir cette nouvelle étape, mais jusqu’à quel point ? 

Des outils pour faire respecter la distanciation sociale

Alors qu’on parle déjà de nous suivre à la trace dans nos déplacements pour tenter de limiter les risques de contamination, de plus en plus d’outils nous sont aussi désormais proposés pour nous aider à adopter le bon comportement sécuritaire.

Dans les bureaux, dans les magasins, des caméras intelligentes peuvent suivre si les directives sanitaires sont bien appliquées. 

Au Québec, de nombreuses solutions qui intègrent l’IA  et qui permettent de garder les bonnes distances entre les individus dans l’espace public sont en train d’être développées. C’est le cas d’Intelligence Industrielle qui gère l’achalandage dans les magasins, ou encore de Kool replay, solution automatisée qui dénombre le nombre de personnes en temps réel grâce à des caméras. 

Des balises de distanciation sociale voient même le jour, comme cet outil technologique conçu à Louiseville par Noovelia, une compagnie spécialisée en gestion des flux numériques et physiques des entreprises. Il pourrait être commercialisé dès la mi-juin. 

Même Vidéotron a annoncé le lancement également mi-juin d’un bracelet dont la fonction principale sera d’avertir les salariés s’ils sont trop proches en bippant ou en vibrant. 

Le spectre de la surveillance digitale

Des solutions plutôt bienveillantes pour le moment, et loin de celles que l’on peut retrouver dans d’autres pays. 

En Chine, les drones rappelant les consignes de distanciation sociale sont apparus dans le ciel dès le mois de février. La France, l’Espagne ou encore l’Italie ont également déployé tout un arsenal de drones de surveillance dans l’espace public pour inciter les citoyens à rester chez eux et à bien respecter les distances de sécurité.

Mais la plus anxiogène de ces solutions technologiques reste celle utilisée par Singapour. Un scénario qui nous projette directement dans l’univers de la série “Black Mirror”.

Depuis le 8 mai, Spot, un chien robot de l’entreprise américaine Boston Dynamics, patrouille dans un parc de la ville. Ce dispositif devrait perdurer si la période de test se révèle « concluante » selon les autorités. La mission du robot canin jaune : diffuser un message audio aux individus pour leur rappeler les consignes, les empêcher de se rassembler et estimer ensuite l’affluence dans le parc, en comptant grâce à ses caméras intégrées, le nombre de passants. Les autorités soulignent que l’engin quadrupède ne peut toutefois pas collecter les données personnelles, ni tracer les individus. De plus, un agent est toujours à proximité afin de pouvoir intervenir en cas de problème mais aussi pour vérifier l’efficacité de l’animal robotisé. N’empêche, ça fait froid dans le dos.

Pour le moment, rassurez-vous, à Montréal, aucun chien robot du nom de Spot n’est à signaler dans les allées du Parc La Fontaine ou encore du Mont-Royal, mais il semblerait que le futur soit bel et bien désormais à nos portes.

En attendant, prenez soin de vous.