UN PORT DE PLUS EN PLUS INTELLIGENT

UN PORT DE PLUS EN PLUS INTELLIGENT

Malgré la pandémie et le ralentissement économique, le Port de Montréal a maintenu ses opérations. Face à l’urgence sanitaire, l’Administration portuaire a même obtenu un financement de Scale AI pour développer une solution basée sur l’IA. Objectif : tracer les marchandises essentielles dans les conteneurs pour sauver des vies.

Au début du mois de mai, dans le cadre d’un appel à projets destiné à lutter contre la COVID-19, grâce à la technologie et à l’IA, l’Administration portuaire de Montréal et CargoM ont obtenu une enveloppe de 500 000 $ pour concevoir un outil de traçage rapide des produits critiques dans les conteneurs, un dispositif développé en collaboration avec IVADO Labs.

« L’objectif est très simple, c’est de sauver des vies. Comment on y arrive? En s’assurant que les conteneurs qui contiennent des produits essentiels pour lutter contre la COVID-19 ne se retrouvent pas sur les quais sur une période de plus de 12h. Notre but, c’est d’accélérer le processus du traitement de ces conteneurs. C’est pour cela qu’on a décidé de développer une solution basée sur l’IA avec notre partenaire IVADO Labs », nous explique Daniel Olivier, Directeur veille stratégique et innovation de l’Administration portuaire de Montréal. 

Comment ça marche ?

96h avant son arrivée à quai, chaque navire est responsable de fournir au Port une liste des marchandises à bord. Ces produits sont codés sous le Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises, « SH ». Le SH consiste en une structure de codage normalisée et en des descriptions de produits connexes utilisées pour le commerce international. Ce sont ces banques de données-là qui sont utilisées par les algorithmes, chargés d’identifier les produits jugés essentiels.

« Nous utilisons un modèle à la fine pointe des développements technologiques en IA, appelé “AI-Natural Language Processing” (NLP) ou “Traitement Automatique des Langues” (TAL). Ce modèle consiste à traiter et à analyser de très grandes quantités de textes non structurés. La solution interprète les codes d’harmonisation de l’information. Si par exemple, le texte descriptif est manquant, il lira les codes mis à sa disposition. Lorsqu’il y a un manque de codes d’harmonisation, pour y pallier, le modèle “NLP” interprète les codes les plus probables et identifie les éléments essentiels » souligne Arnold Liwanag, Directeur des technologies et CTO d’IVADO Labs.

« La solution est capable de retrouver dans le navire des milliers et des milliers de marchandises essentielles. L’algorithme pourra faire la différence entre des gants de baseball et des gants médicaux » rajoute Daniel Olivier. 

Le déploiement d’un tel prototype au sein de l’infrastructure du port devrait se faire prochainement.  

Un projet “suivi de très près par d’autres autorités portuaires dans le monde”, a indiqué la PDG du Port, Sylvie Vachon lors d’une causerie virtuelle organisée par la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain au mois de mai.

Accélérer la transformation numérique

Le port de Montréal se veut d’ailleurs de plus en plus intelligent. Depuis décembre 2019, l’Administration portuaire a intégré un algorithme prédictif développé avec Element AI afin de mieux répartir le trafic des camions sur l’ensemble des heures de la journée. L’appli mobile « PORTail de camionnage » transmet en temps réel la circulation et les temps d’attente aux terminaux. Ce qui permet aux chauffeurs de mieux planifier leurs déplacements, et de réduire la congestion à l’entrée du port. 

La plateforme PORTail de camionnage du Port de Montréal

Pour accélérer cette transformation numérique, le Port travaille également en étroite collaboration avec le Centech et collabore avec des start-ups. Parmi les projets toujours en développement, l’inspection des conteneurs grâce à une solution d’intelligence artificielle en imagerie visuelle mis au point par la start-up CansCan.

Pendant cette période de distanciation sociale, l’Administration portuaire planche aussi sur la mise en place d’un bracelet intelligent en partenariat avec le Port d’Anvers en Europe. Le but, pour aider les employés à mieux respecter les règles de distanciation sociale. Un dispositif qui pourrait vibrer au poignet de son porteur s’il est à moins de deux mètres d’un autre salarié.