Un robot parle d’assurance

Un robot parle d’assurance

Choisir la bonne assurance vie, la bonne assurance pour son auto ou encore son habitation peut s’avérer être un vrai casse-tête. Une start-up montréalaise a misé sur l’intelligence artificielle pour aider les consommateurs à y voir plus clair, beaucoup plus vite.

Des plateformes de chat en ligne, qui permettent de poser ses premières questions à un opérateur virtuel, presque tous les sites internet qui proposent des services en sont munis aujourd’hui. L’industrie de l’assurance n’y échappe pas.

Mais, la firme Koïos Intelligence va plus loin avec sa plateforme nommée Olivo.

« Ce n’est pas juste un robot conversationnel, limité à un parcours bien précis et déterminé », explique Mohamed Hanini, président et fondateur de l’entreprise, spécialisée dans le développement de nouvelles technologies.

« Olivo est très ouvert. L’utilisateur peut lui poser n’importe quelle question, le robot en ligne va lui répondre de manière précise », avance le chef d’entreprise. 

IMITER LA VOIX HUMAINE

Olivo fonctionne avec plusieurs outils IA, « des outils imbriqués les uns dans les autres, qui communiquent ensemble », explique Mohamed Hanini.

Lorsque l’utilisateur ouvre la boîte de dialogue avec Olivo, Il peut dialoguer par écrit ou à l’oral avec la plateforme, l’IA derrière le robot conversationnel reconnaît la voix humaine et se met à répondre en fonction de la question posée, à l’écrit, mais aussi à l’oral.

Il utilise un outil de reconnaissance de la voix et un outil de classification d’intention, qui va comprendre au mieux ce que désire l’utilisateur.

« Il y a une infinité de variations pour chaque intention. On a entraîné l’algorithme à enregistrer une multitude de variations d’intentions  pour donner des réponses et des informations très pertinentes à l’utilisateur », indique M. Hanini.

Olivo utilise aussi « un outil de génération de la voix, car la personne qui parle est un robot, pas un être humain. On a appris à des algorithmes à imiter une voix humaine ».

Les équipes de Koïos Intelligence ont passé quatre ans à développer la plateforme spécialisée dans l’assurance.

QUELS AVANTAGES ?

Le robot conversationnel Olivo sera visible sur les pages web de certaines compagnies d’assurance pour que les utilisateurs puissent commencer à s’informer en temps réel, 24/24, et donner les premiers renseignements relatifs à leur profil. 

Souvent, il faut compter jusqu’à 30 jours pour souscrire à une police d’assurance vie, parce que plusieurs courtiers se déplacent chez les gens pour vendre des produits.

Cette plateforme intelligente peut réduire considérablement le temps de souscription.

« Nous nous sommes attaqués à la problématique du dialogue entre l’utilisateur et la compagnie d’assurance. Comment automatiser les premières interactions ? Pour le consommateur, on élimine le temps d’attente et pour le courtier ou l’assureur, on va les aider à mieux prospecter et se concentrer sur les contrats d’assurance d’envergure. En éliminant la saisie manuelle des informations clients qui prend beaucoup de temps. Tout est automatique, il a juste à finaliser la vente », ajoute Mohamed Hanini. 

Selon lui, le délai de souscription à une police d’assurance pourrait être réduit de quelques jours à une semaine grâce à cette technologie.

GARDER LE CONTACT HUMAIN

Pour Michel Lacelle, directeur général Québec au sein de l’Institut d’assurance, si l’arrivée des nouvelles technologies avec des outils d’IA est inévitable dans l’industrie de l’assurance et s’est accélérée avec la pandémie, il ne faut pas que ça se fasse au détriment du contact humain.

« Il faut trouver le juste équilibre. Les plateformes aident effectivement à récupérer plus rapidement et plus efficacement les données des utilisateurs, les informations de base, mais il demeure des risques dans certaines situations qu’il faut faire constater par un agent humain. C’est une étape qu’il ne faut pas ignorer. Notamment lorsqu’il s’agit d’un dégât dans l’habitation par exemple. Et au-delà de la visite en personne, les échanges au téléphone sont très importants. Les consommateurs peuvent ne pas avoir répondu correctement à des questions capitales lors de leurs échanges en ligne avec le robot », nuance Michel Lacelle.

Le but pour les équipes de Koïos Intelligence est d’éduquer le consommateur par rapport aux différents contrats qu’il achète.

Le déploiement commercial de cette technologie est prévu en novembre.