L’automatisation ne nuit généralement pas à l’emploi

L’automatisation ne nuit généralement pas à l’emploi

Les entreprises canadiennes qui ont investi davantage dans l’automatisation de leurs opérations, au cours des deux dernières décennies, ont généralement augmenté leur nombre d’employés.

C’est ce que concluent deux études produites récemment par Statistique Canada. Les entreprises qui ont fait appel à la robotisation entre les années 1966 et 2017 «  emploient davantage et non moins de travailleurs », résume l’agence gouvernementale.

Les documents de recherche intitulés « Répercussions des robots sur l’emploi : données à l’échelle des entreprises » et « L’effet des robots sur le rendement et l’emploi des entreprises » ont permis de constater qu’après avoir investi dans les robots, les entreprises ont accru leur effectif, résume l’étude.

AUGMENTATION DU RENDEMENT

Un examen détaillé des entreprises adoptant les robots montre que l’emploi a progressé dans les catégories très spécialisées (emplois exigeant un grade universitaire) et peu spécialisées (emplois exigeant un diplôme d’études secondaires ou un niveau de scolarité inférieur).

Les travailleurs moyennement spécialisés (emplois exigeant une formation professionnelle ou la connaissance d’un métier) qui travaillaient dans des entreprises ayant adopté des robots étaient plus susceptibles de quitter leur emploi et de ne pas être remplacés après l’arrivée des robots.

De plus, les rapports constatent que ces entreprises utilisent moins de gestionnaires après l’arrivée des robots.

« L’adoption des robots a généralement une incidence positive sur l’emploi dans les entreprises individuelles, mais l’incidence diffère toutefois selon les compétences des travailleurs », note-t-on.

Par rapport au rendement moyen de leur industrie, l’emploi a augmenté de 15 % dans les entreprises après qu’elles eurent adopté les robots.

Statistique Canada conclu que « ces résultats soulèvent la possibilité que les robots contribueront à l’augmentation du rendement des entreprises en améliorant la qualité des produits et des services plutôt qu’en réduisant simplement les coûts de la main-d’œuvre. »

Cependant, les robots entraîneront également une perturbation des emplois, non seulement en remplaçant certains emplois, mais aussi en modifiant les exigences d’autres emplois. Ce changement ne profitera pas à tous les travailleurs, souligne-t-on dans le communiqué.

MOINS DANS LE SECTEUR AUTOMOBILE 

Dans le cadre de leurs travaux, les chercheurs ont mis sur pied une nouvelle base de données à l’échelle des entreprises sur les investissements dans les robots à partir de sources de données administratives.

Ces données sur les investissements dans les robots indiquent que « depuis 2008, les investissements dans les robots industriels ont continué à augmenter tandis que ceux dans les robots affectés aux chaînes de montage de véhicules automobiles ont diminué. »

En 2008, la valeur des stocks de robots était de 1,2 milliard de dollars et un peu moins de la moitié de cette somme était consacrée aux chaînes de montage de véhicules automobiles.

Toutefois, en 2017, sur les 1,5 milliard de dollars de stocks totaux de robots, moins de 400 millions de dollars étaient détenus dans le secteur de l’automobile.

En effet, c’est plutôt dans les entreprises des secteurs de l’agriculture, de l’exploitation minière, de la construction, ainsi que celles des secteurs des services tels que la santé et la gestion des déchets où l’on a vu le plus d’investissement en automatisation.