«La transformation numérique, ce n’est pas un choix, c’est une obligation »

«La transformation numérique, ce n’est pas un choix, c’est une obligation »

À l’occasion du 30ème Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ (l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec), nous nous sommes entretenus avec Pascal Monette, son Président-directeur général. 

Jeudi 19 novembre, lors de son Gala virtuel, l’ADRIQ dévoile l’identité des lauréats des Prix Innovation. C’est l’occasion de faire le point sur cette édition 2020 un peu particulière et sur les enjeux actuels d’innovation et de transformation numérique au Québec.

CSIA: Quelles sont les différences notables avec les précédentes éditions ?

PM: Nous avons reçu un nombre impressionnant de candidatures, avec une augmentation de 100% par rapport à la moyenne des 30 dernières années.

Parmi les projets reçus beaucoup concernent la transformation numérique, sujet sur lequel nous sommes très impliqués à l’ADRIQ. Mais on a aussi constaté une montée en puissance de l’Intelligence Artificielle (IA), domaine pour lequel nous avons reçu 3 beaux projets. Cette année nous avons justement créé un Prix spécial en Intelligence Artificielle. Ce prix sera attribué à une entreprise qui a innové en mettant en avant l’intégration de l’IA dans son produit.

CScience IA: Avez-vous été surpris par cette hausse de projets liés à l’IA?

PM: Oui certainement. On parle beaucoup de l’IA mais la réalité qui s’impose dans les entreprises c’est la masse de travail à faire au niveau de l’exploitation des systèmes de données. Ça ne fait pas si longtemps qu’on parle de l’IA dans une perspective d’accroître l’efficacité des entreprises. Je suis certain que pour les prochaines éditions nous aurons de plus en plus de projets dans ce sens.

CScience IA: Où en est le Québec aujourd’hui en terme d’innovation?

PM: On est à un moment important. Ce qui apparaît et qui va beaucoup nous aider je pense, c’est la collaboration en innovation. Ne pas hésiter à associer des gens de l’extérieur, aller voir des centres de recherche, c’est une voie nouvelle pour nos entreprises. Les organisations qui interviennent comme support les préparent de plus en plus à cela.

Il y a désormais beaucoup de ressources mises en place, des incubateurs, des accélérateurs qui sont de plus en plus performants. C’est loin d’être parfait mais je dirai que l’écosystème s’est beaucoup amélioré dans les dernières années, grâce aussi aux efforts du Ministère de l’économie et de l’innovation.

CScience IA: De votre côté, comment le rôle de l’ADRIQ a évolué en 42 ans ?

PM: Notre rôle a beaucoup évolué vers la transformation numérique et l’industrie 4.0. Nous avons été mandatés il y a 3 ans par le Ministère de l’économie et de l’innovation pour développer et réaliser une série de webinaires afin de démystifier l’industrie 4.0.

Dans le but d’aider les entreprises à faire le virage numérique nous avons aussi mis sur pied le Réseau des Centres d’Expertise Industrielle 4.0, à Longueuil, Drummondville, Montréal et Québec. On y développe des vitrines, des services d’accompagnement autour de projets de transformation numérique et ce, dans un cadre de neutralité.

CScience IA: C’est important la place de l’humain dans la transformation technologique ?

PM: Oui, la question de la transformation de l’entreprise ça passe par les gens, il faut s’occuper de son monde. Certains n’ont pas les formations nécessaires et pour eux les actions liées aux technologies de l’innovation créent de l’insécurité. Il faut aussi savoir convaincre les milléniaux.

CScience IA: Quelle est votre vision pour l’avenir au regard du contexte mondial ?

PM: L’innovation ou la transformation numérique ce n’est pas un choix, c’est une obligation pour le Québec. Pendant la pandémie, beaucoup de nos entreprises se sont rendues compte que le transactionnel sur le web était quelque chose d’absolument nécessaire.

La transformation numérique est importante en matière concurrentielle, elle peut régler des problèmes de main d’œuvre  permet de réduire des coûts et elle offre aussi l’interconnexion de tous les systèmes, de la machinerie, mais surtout des données. L’accès à des données immenses, de qualité,  à archiver et protéger, ça c’est fondamental pour l’avenir.