Les voitures autonomes bientôt sur nos routes

Les voitures autonomes bientôt sur nos routes

Les véhicules autonomes ne sont plus seulement une lubie de la science-fiction. D’ici les prochaines années, un nombre croissant d’automobiles munies de divers appareils de télémétrie et de microprocesseurs circuleront dans nos rues et pourront effectuer certaines manœuvres sans que le conducteur n’ait à toucher le volant, d’après les experts de cette industrie.

Les véhicules hautement autonomes, c’est-à-dire des voitures qui nécessitent toujours la présence d’un humain au commandes, mais qui sont capables de prendre des décisions pour assurer la sécurité de leurs occupants, arriveront sur le marché dans les trois prochaines années, selon Frantz Saintellemy, président et chef de l’exploitation chez LeddarTech.

L’entreprise québécoise est détentrice de deux technologies, soit le LeddarEngine qui permet la détection LiDAR (basée sur la pulsion de lasers) et le LeddarVision qui utilise les algorithmes d’intelligence artificielle et de perception permettant de « cartographier » l’environnement en 3D. Combiné à d’autres appareils, comme les caméras, ces systèmes augmentent la qualité de la détection des objets aux alentours du véhicule.

« D’ici 2022-2023, nous allons voir une nouvelle génération de véhicules sortir des chaînes d’assemblage. Celle-ci sera en mesure d’offrir une forme de cruise control plus adaptée qui pourrait, par exemple, diriger le véhicule vers une sortie d’autoroute au moment le plus opportun » – Frantz Saintellemy, président et chef de l’exploitation – LeddarTech

De surcroît, dès cette année, la plupart des véhicules qui seront produits posséderont au moins un capteur de télémétrie, incluant des caméras, des radars ou du GPS, indique M. Saintellemy.

INQUIÉTUDES DES CONSOMMATEURS

Cette « haute autonomie » est à nos portes contrairement à une autonomie complète, qui n’arrivera pas avant encore plusieurs décennies selon le président de LeddarTech. Il s’agit tout de même d’une technologie que les consommateurs et les régulateurs devront apprivoiser.

Crédit photo: Gracieuseté LeddarTech

En effet, bien que la présence de tous ces appareils vise à améliorer la sécurité des passagers, une réticence se fait encore sentir devant ces nouvelles technologies. Il faut changer l’opinion publique à ce propos, insiste M. Saintellemy.

« Cela fait de nombreuses années que nous travaillons sur ces systèmes. Ils doivent être fonctionnels et redondants, afin de parer à toute défaillance. Ce n’est pas très différent de la technologie des freins ABS. S’ils sont défectueux, c’est le fabricant qui sera blâmé en cas d’incident. Il n’y a pas de raison pour que la question de la responsabilité soit différente dans le cas des systèmes autonomes », souligne le président de LeddarTech.

Ce dernier constate que paradoxalement, même si les humains ne sont pas infaillibles, pour qu’une technologie soit adoptée, il faut qu’elle le soit.

« Pourtant la mobilité autonome fait déjà partie de notre quotidien. Des appareils autonomes labourent nos champs et exploitent nos mines. Il existe aussi des navettes sur circuits fermés qui assurent des transports sur des campus ou dans des usines. Leur déploiement n’a pas attendu l’aval de l’opinion publique » – Frantz Saintellemy

Et l’autonomie est là pour de bon. L’agence de presse Reuters rapportait le 7 janvier dernier que le fabricant Hyundai et Apple sont en négociation pour la production de voitures électriques autonomes d’ici 2027. Pour sa part, le géant du web, Amazon, teste déjà son taxi autonome Zoox, capable de transporter 4 personne avec une charge de batterie pouvant durer 16 heures.

Par ailleurs, la législation devra aussi d’adapter à la présence des véhicules hautement autonomes sur les routes canadiennes.

Effectivement, M. Saintellemy se désole de voir que, contrairement à certaines nations qui ont ouvert leurs autoroutes aux tests des voitures autonomes, comme l’Allemagne, le Québec et le Canada tirent encore de l’arrière.

« Nous avons un véhicule autonome au Québec prêt à être mis à l’épreuve que nous ne pouvons pas faire rouler dans un environnement réaliste à cause des lois. Nous devons nous contenter d’effectuer nos test sur des circuits fermés », déplore-t-il.

Crédit photo: Gracieuseté LeddarTech