L’AVENTURE “DATAPRENEUR” EN TEMPS DE CRISE

L’AVENTURE “DATAPRENEUR” EN TEMPS DE CRISE

Comment saisir les opportunités dans un contexte de pandémie? C’était le thème d’un webinaire très inspirant donné par le Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM dans le cadre de l’appel à candidatures pour la 3ème cohorte du parcours Datapreneur et animé par Ferdaous Dorai, la responsable de ce parcours.

 

La crise actuelle pousse les startupers à être plus astucieux et créatifs. Selon les statistiques de StartUp Genome publiées en avril, 96% des start-ups en Tech continuent à travailler pendant cette période de confinement malgré les fortes perturbations.

 

Trois entrepreneurs en IA ayant complété le parcours du Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM ont chacun su s’adapter et saisir les occasions dans leur secteur. Parmi eux, Mehdi Fichtali CEO de EdLive, plateforme d’apprentissage en ligne, Lina Forcier CEO de Factually Health plateforme qui utilise l’IA pour aider les gens à trouver de l’information crédible sur la santé en ligne et Marc-Olivier Schüle CEO de Myelin, la plateforme d’information et de collaboration en autisme. Voici leurs témoignages.

 

Réactivité, flexibilité et adaptation

 

Dans le contexte de la crise sanitaire actuelle, EdLive, start-up créée fin 2019 est devenue un outil indispensable de formation en ligne avec sa technologie interactive d’apprentissage collaboratif. Il a été possible pour les enseignants et les élèves de continuer à former et à se former. « Ce contexte de pandémie nous a permis d’accélérer nos opportunités et développer davantage les discussions avec les potentiels partenaires et les futurs clients. Ça a permis une prise de conscience de certains acteurs notamment académiques. D’un point de vue marché, on a décidé de mettre notre technologie à disposition à la fois du côté professionnel et académique. Le gros challenge ça a été de pouvoir satisfaire la demande » souligne Mehdi Fichtali.

 

Pour Lina Forcier, épidémiologiste et CEO de Factually Health, c’est la mauvaise qualité de l’information sur les réseaux sociaux et le web en matière de santé qui l’a poussée à créer sa start-up. « C’est impossible de faire manuellement le tri dans ces informations et je me suis tournée vers l’intelligence artificielle. Notre but c’est de donner de la crédibilité aux informations qu’on retrouve sur le web. On a commencé avec le cancer du sein parce que c’est une problématique importante et on était rendu à un bon prototype quand le COVID-19 est arrivé. Au lieu de regarder ça comme un problème, on s’est dit comment être utile? On a démonté notre prototype, et on en a fait un nouveau. C’est devenu une opportunité et on a su s’adapter ».

 

Idem pour Marc-Olivier Schüle de Myelin l’application web d’information et de collaboration en autisme. 

« C’était assez évident qu’il fallait qu’on s’adapte à ce nouvel environnement, que Myelin devait devenir autre chose. On s’est dit. On fait quoi ? Revoyons notre business model… Et il y a eu des besoins très forts de clients qui se sont manifestés. On travaillait déjà avec des personnes autistes. On a dû répondre à des besoins énormes. Les changements que l’on vit dans notre écosystème, il faut les détecter et en profiter. La télémédecine devient de plus en plus présente. Et du coup, on va lancer une nouvelle application de collaboration entre les intervenants et leurs patients ».

 

L’IA, un atout dans le contexte actuel?

 

Dans un contexte de transformation numérique qui s’accélère, le fait de développer des solutions basées sur l’intelligence artificielle facilite-t-il le positionnement et donne-t-il accès à une demande plus importante ?

 

Pour Lina Forcier, « Il y a des pour et des contre. La beauté d’une start-up, c’est sa réactivité et sa capacité de s’adapter. Le pour c’est qu’on a pris notre premier prototype. On l’a démantibulé et on a regardé comment l’adapter. Il a fallu rebâtir une autre base de données sur le COVID. Et c’est important d’avoir la bonne base de données. Et le contre, c’est que ce n’est toujours pas facile d’avoir accès aux ressources quand on est une petite start-up. On va accueillir une post-doc. qui a travaillé chez Mila dans quelques semaines ». 

 

« C’est sûr que quand tu es dans un écosystème numérique, c’est quand même plus facile de se réinventer. Un exemple, pour que les gens puissent garder le contact avec leur patient actuellement, ils n’ont pas d’autres choix que de passer par le numérique » souligne Marc-Olivier Schüle de Myelin.

 

Pour Mehdi Fichtali de EdLive, « Les personnes qui pensent que l’IA va être la solution miracle, font fausse route. Il faut d’abord avoir une bonne structure de base de données. Un petit conseil. Si votre structure de base de données n’est pas celle qu’il faut. Arrêtez tout et itérez, itérez, itérez… Il ne faut pas construire quelque chose sur des fondations bancales. »

 

 

La 3ème édition du parcours Datapreneur débutera en juin 2020.

La première partie se fera vraisemblablement en mode virtuel.

Date limite pour déposer votre candidature : le 10 mai.

Toutes les informations ici.

 

À propos du parcours Datapreneur?

Datapreneur est un parcours de huit mois qui propulse les futurs entrepreneurs du domaine de l’intelligence artificielle et de la science des données. 

Le but : transformer les découvertes liées aux mégadonnées en applications concrètes.

Il s’adresse à des diplômés, étudiants en cycle supérieur, professionnels, entrepreneurs, chercheurs et professeurs.

 

Crédit Photo : Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM