LA GÉNOMIQUE ET L’IA FONT ÉQUIPE CONTRE LE VIRUS

LA GÉNOMIQUE ET L’IA FONT ÉQUIPE CONTRE LE VIRUS

Génome Québec, en partenariat avec l’IRIC, l’Université de Montréal et Mila, annonce ce mercredi une enveloppe d’1M$ pour soutenir un projet de recherche inédit associant génomique et intelligence artificielle. Le but : accélérer la découverte de médicaments pour lutter contre la COVID-19.

Pilotés par les professeurs Michael Tyers (IRIC / Université de Montréal), Yoshua Bengio (Mila / Université de Montréal) et Anne Marinier (IRIC / Université de Montréal), les travaux ont débuté début juin.

UNE COURSE POUR LA DÉCOUVERTE DE MÉDICAMENTS 

Ce projet combine la génomique, l’IA et la chimie médicinale. Les chercheurs en informatique de Mila et leurs algorithmes associés aux chimistes en laboratoire, vont tenter de découvrir de nouveaux inhibiteurs du virus SARS-CoV-2.

L’utilisation du criblage génomique conduira à une meilleure compréhension des interactions génétiques entre le virus et les cellules humaines hôtes, et donc à l’identification de nouvelles cibles pour la découverte de médicaments.

L’intelligence artificielle permettra de concevoir de nouveaux inhibiteurs chimiques pour les protéines virales et les protéines humaines hôtes dont le virus dépend. Et, avec la chimie médicinale avancée, l’équipe sera en mesure de synthétiser et tester ces inhibiteurs.

 « Nous sommes extrêmement motivés de pouvoir associer nos expertises en génomique, en intelligence artificielle et en chimie médicinale pour pouvoir comprendre comment le virus interagit avec les cellules humaines et ainsi concevoir de nouveaux inhibiteurs de la réplication virale », a mentionné Michael Tyers, chercheur principal à l’Unité de recherche en biologie des systèmes et biologie synthétique de l’IRIC.

 « La chimie médicinale jouera un rôle important dans cette recherche, puisqu’elle nous permettra de valider et d’améliorer de nouvelles approches associant génomique et intelligence artificielle pour la découverte de médicaments », a ajouté Anne Marinier, chercheuse principale, directrice de la chimie médicinale et de l’Unité de découverte de médicaments de l’IRIC.

Une méthodologie qui pourrait se généraliser

À plus long terme, cette méthode collaborative entre génomique et IA permettra d’accélérer significativement — en comparaison aux approches conventionnelles — la découverte d’antiviraux pour de futures pandémies. Elle pourra également être appliquée au développement de nouveaux traitements contre le cancer et de nombreuses autres maladies.  

Yoshua Bengio, directeur scientifique de Mila se réjouit d’une telle initiative et espère que l’intégration de l’IA dans ce processus permettra de découvrir une molécule prometteuse d’ici quelques mois.

« Ce projet est emballant d’abord en raison de son potentiel de découverte de médicaments qui pourraient avoir un impact significatif sur la COVID-19, ensuite parce que la méthodologie qui se met en place pourrait se généraliser à la recherche de nouvelles molécules thérapeutiques dans bien d’autres domaines. Et, finalement, parce que ce projet soulève des questions de recherche qui vont bien au-delà des sentiers battus, ce qui contribuera aux progrès de la science de manière plus générale ».

En regroupant ces expertises de renommée mondiale en génomique, en intelligence artificielle et en chimie médicinale, ce projet positionne le Québec et le Canada à l’avant-garde des recherches actuelles en médecine de précision.

 « Nous sommes particulièrement fiers, chez Génome Québec, de pouvoir contribuer activement à la lutte contre la COVID-19 en soutenant une équipe de recherche d’aussi grande envergure. Ce projet démontre clairement la place qu’occupe aujourd’hui le Québec au niveau international, autant en génomique qu’en intelligence artificielle, » a souligné Daniel Coderre, président-directeur général de Génome Québec.

Sélectionnés dans le cadre d’un programme commun Génome Canada-Génome Québec, ces travaux bénéficieront également des financements de Mila, de l’IRIC et de l’Université McMaster.