Waverly : Une IA empathique pour sortir de l’impasse

Waverly : Une IA empathique pour sortir de l’impasse

Comment sortir de la spirale auto-référentielle des algorithmes, omniprésente sur les réseaux sociaux? Une start-up montréalaise propose l’intelligence artificielle empathique. 

Philippe Beaudoin, co-fondateur d’Element AI et ancien ingénieur logiciel senior chez Google, est co-fondateur de l’application Waverly. L’objectif de l’application est de fournir un contenu médiatique qui incite à la réflexion. Son lancement est prévu en 2022 pour téléphones, tablettes et ordinateurs, après une période de “croissance contrôlée” en 2021. 

Comment ça marche

“La thèse de Waverly,” explique Philippe Beaudoin, “C’est que les plateformes actuelles se focalisent beaucoup sur ce qu’on appelle des signaux faibles que les utilisateurs émettent: clics, likes, scroll.” Plutôt que de générer du contenu uniquement en fonction de ces données, il y aurait une participation plus active dans le type d’information convoité par l’individu. 

“Ces signaux (ndlr: clics, likes, scrolls) sont très prédictifs des comportements futurs,” nuance Philippe Beaudoin “mais ils ne sont pas représentatifs de nos aspirations, de la façon qu’on aimerait utiliser notre temps.”

Pour l’instant, le contenu agrégé sera surtout composé d’articles écrits. “On commence avec le texte,” explique Philippe Beaudoin. “Très rapidement on veut être en mesure d’offrir d’autres formes de contenu. Mais le texte est approprié avec la mission de l’entreprise, soit d’aider les gens à atteindre une meilleure version d’eux-mêmes.”

Transformers à la rescousse 

Waverly déploie des algorithmes de type “Transformers”, un modèle d’apprentissage de langage naturel. Cette approche en intelligence artificielle a été présentée une première fois en 2017 dans le projet de recherche “Attention is all you need” réalisé par des chercheurs de Google Brain, Google Research, et de L’Université de Toronto (Philippe Beaudoin n’est pas associé à ces recherches, et Michael Bay n’est pas associé à ces Transformers). 

Selon les chercheurs, le logiciel a démontré une plus grande capacité que ses prédécesseurs dans des traductions de l’anglais au français. Il est plus rapide que des modèles RNN ou CNN, et jouit d’une plus grande mémoire. Le programme BERT de Google (utilisé par la Banque Nationale) a recours aux Transformers. 

Ce data sera votre data

Waverly souhaite également rendre accessible la trajectoire que prennent les informations privées de l’utilisateur. 

“On veut donner un niveau de transparence sans précédent”, explique Philippe Beaudouin, peut-être marqué par les controverses entourant les données récoltées par les applications de traçage. “On veut que les données soient entièrement au service des utilisateurs. Qu’ils puissent suivre les traces des données, la façon dont les données sont utilisées.” 

Tout chaud tout frais  

La start-up montréalaise a reçu de financement de FounderFuel. L’incubateur offre 120 000$ à chaque entreprise qui participe au programme: 20 000$ en échange de 5 % des actions ordinaires de l’entreprise, 100 000$  selon les conditions d’un accord simple pour capitaux propres.

Waverly profite également d’une résidence (principalement virtuelle) à la maison Notman, qui encadre d’autres jeunes pousses désireuses d’en connaître davantage sur les modèles de financement dans l’écosystème de l’innovation. 

La notion même de mentorat peut être surprenante. On compte des vétérans avérés dans les médias chez Waverly, notamment Michael Kronish, Ancien vice-président exécutif de VICE Media, et Patrick Fauquembergue, producteur exécutif et fondateur de Magasin Général Media, aussi co-fondateur de Waverly. Sylvain Carle, ancien cadre de Twitter et de Real Ventures, fait office de conseiller officiel.