Un robot pour aider au recrutement

Un robot pour aider au recrutement

Julie, c’est un robot avec un iPad en guise de tête, monté sur un véhicule électrique Segway. Cette technologie a été déployée dans les bureaux de la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) cet automne. Son rôle : faire visiter les différents locaux pour attirer de nouveaux stagiaires.

Le véritable nom de Julie est en fait « Double » conçu par Double Robotics, une entreprise située à Burlingame, en Californie.

« Nous avons travaillé la première version de Double en 2011, après avoir travaillé à distance avec des clients, et force est de constater que la visioconférence ne suffisait pas pour établir des relations au bureau et avoir l’impression de faire partie d’une équipe. Nous avons créé le premier prototype de Double, qui était au départ un sac de golf motorisé sur lequel nous avons installé un iPad. Nous avons partagé cette vidéo sur YouTube et avons suscité l’intérêt de certaines grandes entreprises qui souhaitaient acheter le produit », raconte David Cann, co-fondateur de Double Robotics.

Double est alors devenu le premier robot de téléprésence au monde.

COMMENT FONCTIONNE DOUBLE

Dirigé à distance par l’utilisateur, qui se trouve derrière un ordinateur, via une plateforme, Double « se déplace de manière semi-autonome. Cela signifie que le conducteur clique sur un endroit dans la vue vidéo et le robot se rendra automatiquement à cet endroit, évitant les obstacles en cours de route. Il utilise une suite de capteurs et une vision par ordinateur avancée pour détecter les obstacles et cartographier le sol », explique David Cann.

 

Le robot Double en activité dans les locaux de Double Robotics à Burlingame, en Californie. 

AIDE AU RECRUTEMENT

Si Double a été conçu pour être polyvalent pour la visioconférence dans toutes sortes d’entreprises et d’écoles. Chez Raymond Chabot Grant Thornton, « on les a vus comme des robots pouvant aider à faire du recrutement », explique Elisabeth Petit, Directrice principale, responsable de l’acquisition de talents chez RCGT. 

« Le contexte de la pandémie a fait qu’on a dû se réinventer, et sortir du lot par rapport à nos compétiteurs, dans notre manière de faire du recrutement virtuel de nos stagiaires comptables », poursuit-elle.

D’ordinaire, la visite des différentes succursales situées aux Québec « fait partie des activités coup de cœur pour les candidats », selon Elisabeth Petit.

« La classique pour attirer les candidats, c’est la visite de nos locaux en présentiel, les cocktails, les 5 à 7, etc. Beaucoup d’activités en interaction avec les jeunes. Là, avec la Covid, il a fallu innover. On s’est dit que ça serait bien que les candidats puissent se promener à l’intérieur de nos locaux, pour voir les bureaux et interagir avec des collaborateurs de l’entreprise », précise-t-elle.

« On a bâti un circuit avec plusieurs options, avec des employés disponibles pour discuter avec les candidats par l’intermédiaire du robot. On donne une heure de rendez-vous au candidat et via la plateforme, il peut se promener à l’intérieur du parcours que l’on a défini à l’avance. Il peut aussi se déplacer où il veut et tomber par hasard sur un employé », précise Elisabeth Petit. 

MULTIPLES FONCTIONS

Raymond Chabot Grant Thornton a fait l’acquisition de cinq robots depuis cet été, et ne compte pas s’arrêter là.

« On l’a utilisé pour le recrutement des stagiaires universitaires cet automne, mais on veut l’utiliser maintenant pour le recrutement sur n’importe quel type de poste ici, mais aussi à l’international », poursuit la Directrice principale, acquisition de talents au sein de la firme.

Plus de 100 candidats ont déjà fait la visite d’une dizaine de locaux de RCGT à travers les robots Julie. 

Enfin, Julie a également permis à la société d’attirer des candidats qu’elle n’aurait pas pu solliciter auparavant.

« Un étudiant qui est à l’Université de Montréal par exemple, et qui présente un intérêt à aller travailler à Rimouski, c’est compliqué pour lui de se rendre sur place pour visiter les locaux, car c’est loin. Pour la première fois, il y a eu la possibilité de faire visiter nos locaux, mais assis chez eux », indique Elisabeth Petit.