L’IA pour un transport et une logistique plus… intelligents

L’IA pour un transport et une logistique plus… intelligents

L’industrie du transport et de la logistique vit un changement de paradigme, accéléré par la pandémie, et souhaite mettre l’innovation au centre de ses actions. L’intelligence artificielle pourrait être un des moyens d’arriver à un transport toujours plus vert et intelligent.

Le 20 novembre dernier, plusieurs experts du secteur du transport et de la logistique se sont réunis dans le cadre d’un des 10 Forums stratégiques du mouvement Relançons Montréal organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en partenariat avec Propulsion Québec et Cargo M.

En présentant l’état des lieux et le Plan d’action pour renforcer le secteur, Sarah Houde (Propulsion Québec) et Mathieu Charbonneau (Cargo M) mettent l’accent sur une reconfiguration majeure en cours et à venir. Pour cela, le gouvernement injecte une aide de 1.2 milliard de dollar.

Fortes variations dans l’achalandage du transport collectif, baisse du transport aérien, augmentation des flux de livraison, explosion du commerce en ligne…  Les acteurs s’accordent sur le fait que ‘’le système doit faire preuve de résilience avec la pandémie’’. Pour la plupart des intervenants, elle est un ‘’accélérateur de projets’’ et l’utilisation de l’intelligence artificielle, un moyen de répondre à certains enjeux.

L’exemple de la STM et de son outil de prédiction d’achalandage à venir

Moov AI, spécialisée dans la création de solutions appliquées d’apprentissage machine et d’intelligence artificielle a été appelée pour travailler avec la STM sur un projet de prédiction d’achalandage à destination des usagers.

Olivier Blais, cofondateur de Moov AI redonne le contexte : ‘’depuis le début de la pandémie, la STM fait face à de fortes variations de son achalandage. La semaine du 12 mars, la fréquentation était de seulement 10% par rapport à l’heure de pointe en temps normal mais à 5h du matin on pouvait observer des zones très fortement achalandées, près du CHUM par exemple. En été, la fréquentation est passée à 30%’’.

L’outil qui verra le jour très bientôt, offrira aux usagers ‘’la possibilité de pouvoir décider de leurs horaires de déplacement et même la voiture de métro où monter pour s’assurer d’une distanciation sociale’’.

Pour le moment, ‘’la solution concerne le trafic sur la ligne orange car seules les voitures Azur disposent de la technique qui permet d’utiliser le poids des voitures pour mesurer les entrées et sorties d’usagers. A l’aide d’une IA, on identifie les tendances, on les extrapole et on prédit’’.

L’un des défis de ce projet et du contexte actuel est le datadrift (dérive des données). ‘’En IA, le passé est garant du futur, on utilise en général les données sur une année voire plus. Aujourd’hui, on ne peut les utiliser que sur quelques semaines, aussi, on doit entrainer notre système à s’adapter en contenu aux changements’’.

L’IA comme outil pour analyser les données et optimiser?

Le secteur du transport et de la logistique a l’avantage de disposer de données massives de qualité, des outils de géolocalisation, de télémétrie, des informations sur les flux de livraison.

Pour Mickael Brard, de Jalon Montréal’l’IA peut être un bon outil pour comprendre les enjeux de logistique urbaine, d’empreinte écologique et d’efficience mais n’est pas la première clé pour y répondre’’. Selon lui, ‘’la première étape sur le chemin critique sera l’accès et le partage des données entre les différents acteurs du système’’.

Il donne comme exemple ‘’aujourd’hui, à Montréal, personne n’est capable de dire combien de colis sont livrés ni combien de livraisons sont effectuées. Pourtant le système arrive à saturation. L’IA pourrait donner quelques pistes de compréhension avec comme objectif de rendre le transport plus propre et efficient’’ mais il se questionne aussi ‘’ et si la conclusion d’un tel travail de recherche, visant à améliorer le ‘’système de livraison’’ allait à l’encontre des pratiques et de l’organisation actuelle du secteur de la logistique, est ce que les entreprises seraient prêtes à aller de l’avant?’’.

Il conclue sur le fait que ‘’la pandémie nous permet de réaliser notre fragilité relative et est un bon test de résilience pour la suite’’.

De gauche à droite :
Chantal Rouleau Ministre déléguée aux Transports
Ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal
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Diane Langlois Vice-présidente, Affaires publiques et Relations gouvernementales
Chambre de commerce du Montréal métropolitain
Maître de cérémonie

Michel Leblanc Président et chef de la direction
Chambre de commerce du Montréal métropolitain