ServiceNow va faire l’acquisition d’Element AI

ServiceNow va faire l’acquisition d’Element AI

ServiceNow a annoncé le lundi 30 novembre la conclusion d’une entente visant l’acquisition d’Element AI, pionnier québécois et chef de file de l’intelligence artificielle.

ServiceNow, la société californienne de services infonuagiques, continue grâce à cet achat de concrétiser sa stratégie visant à devenir un acteur majeur dans le monde de l’automatisation et de l’intelligence artificielle pour les entreprises.

Cette acquisition devrait contribuer de façon notable à la mission de ServiceNow de bâtir la plateforme de gestion des processus d’affaires la plus puissante au monde. Elle est présentée comme voulant permettre aux employés de travailler plus efficacement et plus rapidement en rationalisant la prise de décisions d’affaires et ainsi d’atteindre de nouveaux objectifs de productivité.

Element AI compte parmi ses rangs des scientifiques et des praticiens de renommée mondiale. Leur expertise de pointe dans l’application de l’IA au texte et à la langue, au clavardage, aux images, aux recherches, aux questions-réponses et à la production de résumés accélèrera considérablement l’intégration native de l’IA à la plateforme Now. Yoshua Bengio, fellow principal et cofondateur d’Element AI, devrait agir à titre de conseiller technique pour ServiceNow.

Element AI est la quatrième entreprise du secteur de l’IA acquise par ServiceNow en 2020, les autres étant Loom Systems, Passage AI et Sweagle.

Avec l’acquisition d’Element AI, ServiceNow annonce vouloir créer un nouveau carrefour de l’IA au Canada. L’objectif de l’entreprise est d’accélérer le développement d’innovations axées sur le client destinées à la plateforme Now. La plateforme se sert de l’IA pour analyser les masses de données et faciliter la prise de décisions en entreprise. 200 employés de ServiceNow devrait rejoindre les quelques 300 employés de Element AI à Montréal. 

ServiceNow a déjà mis sur pied plusieurs centres de développement technologique à Chicago, Hyderabad, Kirkland, San Diego et à la Silicon Valley.

PERTE D’UN FLEURON QUÉBÉCOIS ? 

«Il faut être vigilant: si c’est effectivement de venir siphonner nos talents et l’amener à l’extérieur du Québec, il y aura de grandes questions à se poser.» – Philippe Régnoux 

Il est “décevant” pour le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, qu’Element AI n’ait pas pu rester “propriété québécoise”. Cet échec, il l’attribut au fait que l’entreprise n’a pas réussi à livrer son plan d’affaires malgré le soutien financier de 25 millions qui a été proposé par le gouvernement en 2019. 

Il estime tout de même que c’est “une bonne nouvelle que les gens de l’extérieur valorisent le talent qui a pu être stimuler au Québec”. Montréal démontre donc sa place sur la mappemonde internationale dans le domaine de l’IA et se positionne comme un pôle attractif de talents en IA. 

ServiceNow a assuré que les activités montréalaises vont être préservées, mais il n’y a pas de garantie en ce sens. Comme le souligne Philippe Régnoux, directeur de la publication chez CScience IA, il faut que ce rachat “apporte un effet d’entrainement sur l’ensemble de l’écosystème de l’IA au Québec. Cela passe par la formation au collégial, à l’université, dans les entreprises, dans la formation continue pour que l’on aie de plus en plus de talents québécois aptes à faire avancer l’IA, mais aussi l’attraction et la rétention de talents internationaux.”

La finalisation de l’achat devrait avoir lieu au début de 2021