Un Québécois se distingue dans la recherche en sociologie de l’IA

Un Québécois se distingue dans la recherche en sociologie de l’IA

Le professeur québécois Jonathan Roberge, de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), compte parmi l’équipe internationale qui vient de se voir offrir une prestigieuse subvention dans le cadre du programme Open Research Area (ORA) 2019, auquel participe le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).

Ensemble, les membres de l’équipe se partagent un budget équivalent à plus de 2,4 millions de dollars canadiens, dont près de 370 000 $ proviennent du CRSH.

La recherche ainsi financée s’inscrit dans le cadre de la participation de huit chercheuses et chercheurs affiliés à l’INRS, au Alexander von Humboldt Institute of Internet and Society (Berlin), au Médialab de Sciences Po (Paris), au Centre for Interdisciplinary Methodologies (University of Warwick, Coventry) et au Algorithmic Media Observatory (Université Concordia, Montréal).

UNE ÉTUDE COMPARATIVE DES DÉBATS SUR L’IA DANS PLUSIEURS PAYS

Intitulé « Shaping 21st Century AI. Controversies and Closure in Media, Policy, and Research », le projet se concentre sur l’intérêt récent de la société civile pour l’intelligence artificielle (IA) ainsi que sur les défis et les enjeux liés à cette dernière. Ce domaine fait l’objet de débats sur les tribunes médiatiques et au sein des communautés d’experts, tant en politiques publiques qu’en recherche. Les études compareront la trajectoire de ces débats – qui dit quoi, où, comment et dans quel rapport de force – dans les quatre pays concernés par l’appel à projets d’ORA, soit le Canada, l’Angleterre, la France et l’Allemagne.

« L’IA du 21e siècle est encore en phase de formation et d’adaptation à la société, avec encore plusieurs zones d’ombre tels les effets de la reconnaissance faciale ou l’incidence sur le marché du travail » – Jonathan Roberge 

Étudier la construction sociale de l’IA implique une approche centrée sur les conflits de définitions; dans Shaping 21st Century AI, il sera question de retracer comment cette technologie est perçue à la fois comme problème et comme solution en analysant, par exemple, les discours sur l’IA sur Twitter dans les quatre pays concernés, et ce, sur une période de dix ans (2012-2021).  

UN PROFESSEUR QUÉBÉCOIS DISTINGUÉ

Le professeur Jonathan Roberge, qui se spécialise dans les domaines de la culture numérique, de la sociologie des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ainsi que des études en sciences et en technologie, se distingue particulièrement dans cette équipe de prestigieux chercheurs. Celui qui fera paraître sous peu un ouvrage intitulé The Cultural Life of Machine Learning, aux éditions Palgrave McMillan, est désormais reconnu pour expertise sur le plan international. Il est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle et responsable du Laboratoire sur les nouveaux environnements numériques et l’intermédiation culturelle.

Selon le professeur Roberge, « la conjonction des développements technologiques rapides, des controverses fondamentales et d’investissements financiers importants indique que l’IA du 21e siècle est encore en phase de formation et d’adaptation à la société, avec encore plusieurs zones d’ombre tels les effets de la reconnaissance faciale ou l’incidence sur le marché du travail ».

Le programme ORA est le résultat d’une entente entre l’Agence nationale de la recherche (ANR), en France, la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG), en Allemagne, le Economic and Social Research Council (ESRC), au Royaume-Uni, et le CRSH. En ce qui a trait au financement au Canada, ce sont plus de trois millions de dollars qui ont été octroyés à neuf équipes sélectionnées par le CRSH.

Source : INRS

Crédit photo : UQuebec