Une pandémie qui révèle l’importance du financement de l’IA

Une pandémie qui révèle l’importance du financement de l’IA

Si les nouvelles technologies ont le vent dans les voiles, la COVID-19 a agi en accélérateur, mettant en lumière leur rôle crucial dans l’adaptation, voire la survie des entreprises en ces temps plus qu’incertains.

UN ACCÈS ÉLARGI AUX CAPITAUX

Le virage numérique et l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) en entreprise comportent plusieurs avantages, notamment l’augmentation de la productivité grâce à la masse de données disponibles et exploitées pour une meilleure allocation des ressources, ou encore une expérience client rehaussée et personnalisée alors que les contacts physiques sont quasi inexistants depuis un an.

Plusieurs secteurs de l’économie québécoise ont d’ailleurs réalisé l’importance des nouvelles technologies en 2020, notamment la restauration, le commerce de détail et le milieu artistique, pour qui le virage numérique s’est avéré essentiel afin de poursuivre tant bien que mal les opérations.

Mais le tout comporte aussi son lot de défis et de risques, à commencer par les coûts reliés à l’implantation alors que pour plusieurs entreprises, en particulier les PME de 20 employés et moins, la survie prime sur la R&D et l’innovation.

Cela dit, depuis le tout début de la pandémie, les différents paliers de gouvernement ont multiplié les mesures de soutien d’urgence pour les entreprises. Les institutions financières et les agences de développement économique comme par exemple la BDC et Investissement Québec participent elles aussi à l’effort pour aider leurs clients à passer à travers la crise.

Plusieurs y voient d’ailleurs un parfait timing afin de se moderniser et de croître. C’est en plein dans cet esprit que fut lancé par Québec, en décembre dernier, un appel de projets de plus de 25 millions de dollars pour accélérer l’adoption de l’IA en entreprise ainsi que la réalisation de projets d’innovation, que ce soit en développement ou en commercialisation.

UN COUP DE POUCE FACE À LA PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE

Alors que l’immigration économique tourne au ralenti et que le Québec compte en ce moment environ 200 000 « chômeurs pandémiques », la question de la main-d’œuvre reste un sujet brûlant. Avec des secteurs durement touchés, comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, commerce de détail, le divertissement et les arts, plusieurs songent à se requalifier.

Non seulement est-ce une bonne occasion pour combler le besoin de main-d’œuvre en TIC (technologies de l’information et des communications) au Québec, mais aussi pour perfectionner les compétences et l’expertise en matière d’IA et du numérique au sein des entreprises.

C’est ici qu’entrent en jeu des programmes conçus pour les travailleurs touchés par la pandémie, comme le nouveau Programme d’aide à la relance par l’augmentation de la formation (PARAF) du gouvernement québécois, ou encore des programmes de soutien financier pour des formations et cours sur l’IA, comme ceux offerts par la supergrappe d’IA du Canada, Scale AI.

DES INNOVATIONS EN TEMPS DE PANDÉMIE

Le financement, privé comme public, permet aussi à des chercheurs et entreprises d’ici d’innover et de trouver des solutions dans divers domaines de l’économie, alors que nous sommes tous appelés à nous adapter au contexte particulier qu’engendre la pandémie actuelle.

On pense notamment au consortium de recherche biopharmaceutique CQDM et Medicago R&D qui utilise l’IA dans la course au vaccin contre la COVID-19, au Port de Montréal qui fait appel à cette nouvelle technologie pour repérer et prioriser les marchandises essentielles qui doivent être acheminées le plus rapidement et efficacement possible, ou encore à la jeune pousse Blaise Transit avec son projet d’intégration de l’IA dans les opérations du transport collectif, dans le but d’optimiser les baisses d’achalandage comme celles observées depuis le début de la pandémie.

C’est dire l’importance du financement en R&D et on en vient à penser qu’avec les grands défis environnementaux liés aux changements climatiques, de même qu’avec le risque d’autres pandémies, cet investissement sera de plus en plus crucial pour aider la société à passer au travers des crises et à se relever.