Il faut mieux encadrer les bâtiments intelligents selon les ingénieurs du Québec

Il faut mieux encadrer les bâtiments intelligents selon les ingénieurs du Québec

L’Ordre des ingénieurs du Québec s’inquiète de l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et de la qualité de la cybersécurité dans les bâtiments verts et intelligents (BVI).

C’est ce qu’on apprend en parcourant un mémoire présenté à la Société québécoise des infrastructures (SQI) dans le cadre d’une consultation au sujet des BVI, dont la première phase s’est terminée le 31 mars dernier.

En effet, parmi les 7 recommandations faites à l’endroit de la SQI, 2 concernent directement des enjeux des technologies innovantes.

Il faut « s’assurer que les gestionnaires de BVI mettent en place des mesures robustes de prévention et de mitigation en matière de cybersécurité » -Mémoire de l’Ordre des ingénieurs du Québec dans le cadre de la consultation sur le Bâtiment vert et intelligent

Ces dites mesures devraient inclure des dispositifs de débrayage et de blocage permettant de conserver le contrôle du bâtiment dans l’éventualité d’une défaillance ou d’une prise de contrôle par des acteurs malveillants.

De plus, les ingénieurs recommandent que soient installés des mécanismes permettant d’identifier la cause d’un arrêt de service et la remise rapide en état de fonctionnement des installations.

Enfin, des mécanismes d’analyse fréquents pour les plans de gestion en cybersécurité des BVI sont à considérer, souligne le rapport.

Au-delà de la cybersécurité, l’Ordre se dit préoccupé par ce que l’on fera des données personnelles amassées auprès des résidents de bâtiments intelligents.

Dans le document, on souligne que cette collecte des données devrait toujours être réalisée en assurant la confidentialité et l’anonymisation des occupants et utilisateurs des BVI.

C’est pourquoi les ingénieurs proposent de faire appel à des professionnels dans le domaine des données.

Ainsi, « les donneurs d’ouvrage devraient (…) veiller à détenir l’expertise interne nécessaire en matière de technologies liées au BIM (bâtiment immobilier modélisé) et à l’IA pour définir correctement leurs besoins et les critères d’octroi de contrat ».

Le BIM est un maquette numérique d’un ouvrage immobilier, un puissant outil pour la conception des BVI.

Bien qu’il émette des mises en gardes par rapport aux nouvelles technologies intégrées dans les bâtiments verts, l’Ordre a une opinion plutôt positive à leur endroit. On recommande d’ailleurs que l’État joue « un rôle d’accélérateur pour l’implantation » de ceux-ci.

« Développer un écosystème du bâtiment vert et intelligent est crucial pour le développement durable. Le potentiel d’optimisation de nos bâtiments est encore immense. Un grand nombre d’ingénieurs y jouent un rôle clé durant tout le cycle de vie des bâtiments », a souligné la présidente de l’Ordre, Kathy Baig, dans un communiqué diffusé au moment de la divulgation du rapport.

Crédit photo: Pexels/Thirdman