Intel s’investit avec Mila

Intel s’investit avec Mila

Intel Corporation fait l’annonce d’un nouveau partenariat stratégique avec Mila, l’Institut québécois d’intelligence artificielle. Un partenariat qui consolidera le réseau d’Intel au pays tout en favorisant la recherche médicale.

Mila compte déjà sur l’appui de plusieurs partenaires privés – avec en tête Google qui a renouvelé son entente en novembre dernier pour une valeur de 4M$ sur 3 ans.

Même si la valeur monétaire du partenariat industriel avec Intel n’a pas été dévoilée, on parle d’un développement stratégique d’envergure basé sur une forte contribution en nature.

AMÉLIORER LES ALGORITHMES

Nous avons appris qu’Intel donnera le moyen à Mila d’augmenter sa capacité de calcul. La puissance de calcul mobilisée pour entraîner les modèles d’IA ne cesse d’augmenter et ce partenariat pourrait servir de rampe de lancement à Intel vers d’autres projets dans le secteur public.

Intel fournira, entre autres choses, un accès à ses installations et à ses équipements. Les processeurs de la multinationale californienne disposent d’une accélération intégrée de l’IA pouvant optimiser les algorithmes et offrir un ensemble de solutions intelligentes. 

« Cette entente nous permettra d’appliquer toute la puissance et le potentiel de nos technologies. Il va de soi que nous mettrons à profit nos toutes dernières innovations. » Denis Gaudreault, directeur général d’Intel au Canada.

Denis Gaudreault, DG Intel au Canada


Ce type de partenariat basé sur l’équipement plutôt que sur l’expertise semble une nouveauté pour Mila.

« Cette entente est un peu différente de celles que MILA prend d’habitude. La norme c’est de conclure des partenariats de recherche entre laboratoires, d’échanger sur des algorithmiques de part et d’autre. Là, il s’agit d’une association qui est davantage calcul et équipement, une approche plus complémentaire finalement », explique Frédéric Laurin, directeur aux partenariats – MILA.

Est-ce surprenant, cependant, quand on sait que Microsoft a bâti l’été passé un superordinateur figurant parmi les cinq plus puissants au monde pour soutenir la recherche en IA du laboratoire OpenAI ?


ACCÉLÉRER LA RECHERCHE

Pour le centre, fondé en 1993 par le professeur Yoshua Bengio, cette collaboration débouchera sur davantage de recherche et contribuera à son rayonnement à l’international. 

Les chercheurs du Mila feront équipe avec les experts en calcul parallèle d’Intel Labs pour accélérer considérablement la recherche et la découverte de molécules synthétisables ayant de bien meilleures énergies de liaison aux protéines cibles.

Cet objectif sera atteint grâce à une co-conception et une mise à l’échelle des performances des algorithmes d’apprentissage automatique pertinents sur les dernières infrastructures de calcul à grande échelle (avec les données moléculaires disponibles).

Concrètement, il s’agit de mettre au point des outils d’IA à code ouvert (open source) permettant de générer des molécules candidates (parmi les milliards de possibilités) ayant certaines propriétés souhaitées pour le développement de médicaments.

Ce qui pourrait accélérer la création, non seulement de vaccins, mais de médicaments pouvant soigner les maladies découlant de la Covid-19 et d’autres maladies.

« Toute la communauté de chercheurs en IA et en sciences de la santé aura accès aux fruits de la recherche issue de ce partenariat » – Denis Gaudreault, directeur général d’Intel au Canada.

UNE ENTENTE SUR DEUX ANS

Selon Denis Gaudreault, le fait de collaborer avec le plus grand institut universitaire de recherche sur l’apprentissage automatique au monde va bien au-delà d’une simple question de réputation : « Nous avons l’occasion de mettre notre puissance technologique au service d’un domaine de recherche au potentiel extraordinaire. »

Il se dit aussi prêt à surmonter les défis qui pourraient survenir.

« Les risques, ou plutôt les défis que nous devons relever sont évidemment liés à la complexité de ce domaine de recherche. Différents intervenants d’IntelLabs, d’un peu partout dans le monde, seront appelés à contribuer à ce partenariat », ajoute-t-il.

La première entente de deux ans facilitera également le recrutement et la rétention d’experts en informatique et en IA au sein de leurs organisations respectives.

Les nouveaux partenaires se disent profondément engagés dans le développement durable de l’IA. Espérons que cette collaboration débouchera sur des développements conjoints en Santé qui profiteront à l’ensemble de la communauté scientifique, autant publique que privée.