[VOX JEUNESSE] Les réseaux sociaux ont-ils un impact sur mon comportement?

À l’ère du numérique, la pensée et la parole des jeunes sont primordiales. En effet, les objets technologiques intelligents accompagnent ces jeunes quotidiennement, et même dans leur chambre, comme pour le cas d’Alexa. Cette présence intime est parfois encadrée par les parents, mais en définitive, il est très difficile de s’en priver. 

CScience IA a rencontré Tristan Robitaille, un jeune acteur et humoriste en herbe de 11 ans, pour lui demander si ses façons d’agir et de penser sont influencées par l’intelligence artificielle.

CScience IA : Tout d’abord, Tristan, est-ce que tu es présent sur les réseaux sociaux ?

Tristan: « Oui. Sur Facebook et TikTok. Mon frère est sur Instagram et parfois j’y vais avec lui.
Je suis un petit peu trop jeune pour être présent sur les réseaux sociaux, c’est pour ça que c’est plutôt ma mère qui contrôle mon compte. Elle veut s’assurer qu’il n’y ait pas de pédophiles. Elle a donc accès à mon compte.

Mon frère est plus vieux et il a son propre compte. Pour ma part, j’ai ouvert mon compte Facebook avec ma mère pour faire ma promotion, car je suis acteur et humoriste en devenir. Je dois me faire voir pour avoir des contrats. Alors, je mets des vidéos de moi, pour montrer ma façon de jouer des rôles. »

CScience IA : Est-ce que ton image est importante sur les réseaux sociaux ?

Tristan: « Oui, très!

Parfois, des gens se font humilier. Par exemple, si une personne est connue sur TikTok, les gens peuvent la ridiculiser. Il peut y avoir de l’intimidation. Sur les réseaux sociaux, la personne qui intimide, est souvent anonyme. En face à face, on va beaucoup moins oser être méchant. C’est comme si on se cachait derrière un autre personnage.

Au début, quand j’ai commencé à aller sur TikTok, il y a un gars qui s’est abonné à moi. La seule vidéo qu’il postait était celle d’une fille et c’était toujours exactement la même vidéo. Ma mère a eu un petit peu peur, car je ne le connaissais pas. En plus, cette personne était en train de s’abonner à tous les élèves de ma classe. Alors, ma mère l’a bloquée.

Maintenant, quand quelqu’un s’abonne à mon compte, je vais voir qui c’est. Je regarde son profil pour voir si ça me dit quelque chose. Je prends des précautions pour ne pas m’abonner à n’importe qui. Mon voisin, lui, s’abonne à mille personnes, alors que seulement 10 personnes se sont abonnées à lui [rires].

Mes informations personnelles sont là, mais subtilement. Je limite leur accès, comme à mon adresse, à certaines personnes seulement. »

CScience IA : Est-ce que tu penses que les réseaux sociaux ont une influence sur toi ?

Tristan : « Je crois que oui, car si on voit beaucoup de personnes faire quelque chose, on a envie de le faire aussi. Ma petite sœur de 8 ans regarde souvent mon compte TikTok sur ma tablette. Lorsqu’elle voit des vidéos de filles en train de faire quelque chose d’amusant, elle a envie de le faire aussi. 

Parfois je peux passer une heure et demie sur TikTok. Pour ma part, je m’intéresse surtout à l’art et à l’humour. Alors, plus je regarde des vidéos d’art et plus TikTok va me montrer des vidéos d’art. Je suis alors un peu influencé par ce que me propose TikTok, comme vidéos à regarder. »

CScience IA : Quelles sont, d’après toi, les prochaines inventions que nous verrons en intelligence artificielle ?

Tristan : « Les prochaines inventions seront les drones et les objets téléguidés, je crois. Mais je pense qu’il doit y avoir encore beaucoup de programmation à faire. »

CScience IA : Aimerais-tu avoir un chien-robot ?

Tristan : « Mon père est allergique aux poils de chien. Un chien-robot ça serait super ! Je pourrais le promener, jouer avec lui et mon père ne se plaindrait pas d’avoir les yeux rouges. Le chien n’aurait même pas besoin de manger. Je serais très content d’en avoir un ! »

CScience IA : Est-ce que l’intelligence artificielle te fait peur ?

Tristan : « Parfois, Alexa me fait peur. J’ai cet appareil dans ma chambre. Alexa répond très vite, comme si c’était quelqu’un.

Une fois, je parlais avec elle et elle a interrompu la conversion pour me dire qu’il était le temps d’aller se coucher. Elle m’a dit : Allez, Tristan, ça suffit ! Maintenant, il faut que tu dormes.  J’ai été surpris qu’elle connaisse mon nom [rires] ! 

Elle me sert comme alarme le matin, pour me réveiller, jouer de la musique et même parfois jouer aux devinettes. Je joue avec elle, mais je perds tout le temps. On peut aussi faire des quiz avec elle. Elle a tout plein de ressources dans sa tête. Par exemple, on peut jouer à lui faire deviner un personnage, en lui donnant des indices. Elle peut me demander : Est-ce que ton personnage vit dans la vraie vie ?

Pour décrire l’intelligence artificielle, je fais allusion à un lion ou à un tigre. J’essaie de ne pas trop m’en approcher. Car je sais que c’est dangereux et il pourrait attaquer. L’intelligence artificielle c’est quelque chose qui aurait une force plus grande que moi. On peut faire confiance à l’intelligence artificielle, mais pas à 100 %.

À l’école, la police vient nous visiter, chaque année, autour de l’Halloween. Les policiers nous préviennent des dangers. Ils nous mettent en garde des personnes qui mettent des masques pour mal agir. Et, ils parlent aussi d’Internet et de ceux qui se masquent sur les réseaux sociaux.

Certaines personnes mal intentionnées peuvent, par exemple, voir que tes parents se séparent et agir comme une personne réconfortante. Dans notre tête, on pense alors que c’est un ami et on lui confie tout. Mais, peut-être que derrière le masque ce n’est pas un enfant, mais un vieux monsieur qui voudrait savoir où tu habites. »

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CScience IA remercie chaleureusement Tristan Robitaille et l’agence Les Zallumés pour cette merveilleuse collaboration.