[VOX JEUNESSE] Est-ce que je peux me passer de mon cellulaire et combien de temps?

[VOX JEUNESSE] Est-ce que je peux me passer de mon cellulaire et combien de temps?

Béatrice Restieri rêve un jour d’être une actrice connue. Elle a des talents d’animatrice et pratique le karaté Joseikan. Par l’entremise de l’agence Les Zallumés, CScience IA l’a rencontrée pour lui demander si elle considère qu’elle a une certaine dépendance par rapport aux objets technologiques qui l’entourent, comme le cellulaire ou le GPS.

CScience IA : Béatrice, est-ce que tu possèdes un cellulaire?

Béatrice : « Je n’ai pas de cellulaire, mais j’ai un iPod que j’ai acheté avec mon argent. Je l’ai acheté surtout pour communiquer avec mes amis. Mais on peut dire que c’est comme un cellulaire. La seule différence c’est que je ne peux pas appeler ou avoir des données. Mais j’ai accès à tous les réseaux sociaux. »

CScience IA : Quels réseaux sociaux fréquentes-tu?

Béatrice: « Je suis sur Facebook et sur YouTube. Par contre, je ne publie rien sur YouTube . Je regarde simplement des vidéos. J’avais plusieurs comptes Facebook que j’ai arrêtés pour en faire un professionnel. J’avais aussi un compte TikTok que j’ai également fermé. Je faisais attention à qui je m’abonnais et qui s’abonnait à moi. Mes parents savent que je suis assez responsable de ce point de vue là. Mais pour mon compte Facebook professionnel, ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas pour m’amuser. Je commente un peu, mais avec l’appui de mes parents et de mon agence Les Zallumés.

« L’été, les réseaux sociaux sont pratiques pour se voir entre amis. »

Aujourd’hui, par exemple, j’avais mon entrevue, mais certains de mes amis sont allés au Jardin botanique. Ça me rapproche facilement de mes amis et on peut organiser des activités ensemble. »

CScience IA : Est-ce que tu gardes toujours ton iPod avec toi?

Béatrice: « Non, je le garde juste à la maison ou bien quand je vais dormir chez mes grands-parents. On est allés en camping récemment et je ne l’ai pas apporté, pour me déconnecter. De toute façon, sans le Wifi il ne me servirait à rien, sauf à prendre des photos. Mais mes parents se chargent de prendre les photos et de me les transférer après. Comme ça, pendant les vacances, je peux décrocher de mon iPod. »

CScience IA : S’il y avait du Wifi disponible quand tu pars en vacances, est-ce que tu amènerais ton iPod?

Béatrice: « Je ne pense pas, parce que je peux l’utiliser quand je veux à la maison. Et puis, je vais pouvoir rattraper mes messages à mon retour. Et je ne pars pas un mois, je pars quelques jours seulement, une semaine parfois. Je n’en ai pas besoin, je fais plein d’autres activités. Je n’aurais même pas le temps de l’utiliser [rire]. »

CScience IA : Ton attitude est impressionnante, je ne sais pas si beaucoup de jeunes de ton âge en seraient capables?

Béatrice : « Je ne suis pas totalement en contrôle, mais j’essaie. C’est dangereux. Il faut faire attention. À la maison, je me laisse aller parfois et je regarde des vidéos pendant une heure ou deux. Ça passe plus vite qu’on pense. Parfois, je sépare un peu mon temps et ne regarde mon iPod que quelques minutes et d’autres fois j’y passe des heures. Mais, mes parents me ramènent vite à l’ordre et me disent que c’est assez et que je dois faire autre chose. »

CScience IA : Est-ce que dans la vie de tous les jours tu trouves que nous sommes un peu dépendants de la technologie? Prenons l’exemple du GPS, sommes-nous capables de nous en passer?

Béatrice : « Justement hier, avec ma mère, on est allés dans un endroit qu’on ne connaissait pas très bien pour me faire couper les cheveux. Ma mère n’utilisait pas le PGS et elle m’a dit : Si tu vois l’église, dis-moi de quel côté elle est. J’ai trouvé ça amusant de nous situer par rapport à un monument. Oui, on peut utiliser le GPS, mais on peut utiliser d’autres méthodes pour se repérer, comme en se situant par rapport à l’église. Le GPS est très utile pour aller quelque part où on n’est jamais allé. Mais pour un endroit où on va régulièrement, ça n’est pas nécessaire. On peut fabriquer nos propres repères.

« Si utiliser le GPS est comme un réflexe, alors on ne peut pas s’habituer à l’autre façon de se repérer. »

On intègre le GPS dans notre quotidien et on oublie qu’on peut conduire sans lui. Nos capacités vont s’arrêter aux fonctions du GPS et on va oublier qu’on est capable de se situer naturellement sans lui. On s’accroche alors au GPS et on n’exploite pas nos propres ressources. »

CScience IA : Est-ce que tu utilises ton iPod pour répondre à tes questions, comme on utiliserait un dictionnaire?

Béatrice : « Quand j’étudie et que je suis fatiguée le soir, que je dois remettre mon devoir, il arrive que je n’utilise pas mon manuel pour vérifier les cartes géographiques. Je vais directement sur Google Map, pour chercher directement l’endroit et voir plus facilement la carte. À quoi me servirait alors de chercher dans mon manuel ? »

CScience IA : Fais-tu toujours confiance à la technologie? Est-ce que tu crois qu’elle peut se tromper parfois? Prenons l’exemple des voitures autonomes. Est-ce que tu te sentirais rassurée si tu étais dans une voiture qui se conduit toute seule?

Béatrice : « J’ai deux opinions là-dessus. Premièrement, si la technologie a été mise en marché et testée et si on a beaucoup travaillé sur cette technologie pour éviter des accidents, ça me met en confiance. Mais en même temps les erreurs peuvent arriver. Je me dis que si un seul truc ne marche pas ça peut se perpétuer sur d’autres éléments du système.

Alors, oui, je serais en confiance, mais en même temps, j’aurais des appréhensions.
Quand on part en vacances avec l’auto, c’est toute une aventure. On est fatigués, la voiture est remplie, mais en même temps c’est ça le plaisir du voyage. Celui de conduire nous-même, d’écouter de la musique. Si toutes les voitures étaient automatisées, on aurait juste à s’asseoir sur un banc, ça serait banal et tout le monde ferait la même chose. Ce serait comme prendre l’autobus.

Mais ça peut être utilisé pour ceux qui ont eu des accidents. On pourrait réserver cette technologie à ceux qui ne peuvent pas conduire eux-mêmes leur auto. Ça serait comme un service pour ceux qui en ont besoin. Par exemple, ça serait pratique pour les personnes qui sont en fauteuil roulant. »

CScience IA : Qu’est-ce que tu penses de l’intelligence artificielle? Est-ce une bonne ou une mauvaise chose?

Béatrice : « Si on fait attention et qu’on la développe d’une bonne façon, ça pourrait aider la planète par exemple.

« J’ai vu des villes intelligentes futuristes qui sont pour l’environnement. »

Si on utilise nos compétences et nos capacités avec l’objectif de préserver la planète, on peut aller vraiment loin et ça peut être une bonne chose. Il faut savoir faire des choix. Si la technologie nous rend les choses plus faciles, mais qu’elle a des conséquences négatives, alors il faut choisir un moyen plus difficile, mais qui est meilleur pour les générations futures.

Parfois, on en parle entre amis. On essaie de mélanger les opinions. On ne va pas nécessairement être tous en accord. Certains disent qu’ils veulent faire leur vie sans se préoccuper des générations suivantes. »

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CScience IA remercie chaleureusement Béatrice Restieri et l’agence Les Zallumés pour cette collaboration.