SAMI 4.0 : le robot cueilleur au service de la récolte au Québec

SAMI 4.0 : le robot cueilleur au service de la récolte au Québec

Lapalme Agtech avec INO, Institut national d’optique, et le Centre de robotique et de vision industrielle ont mis au point un robot intelligent, s’appuyant sur l’IA, pour la cueillette des fruits et des légumes. Le prototype est testé durant tout le mois de septembre dans les champs de Montérégie et de Lanaudière.

Comme le martèle Éric Lapalme, président de Lapalme Agtech, SAMI 4.0 autrement dit le système agricole multifonctionnel intelligent, préfigure « l’entrée de l’agriculture dans l’ère de l’industrie 4.0 ».

Au moyen d’un système de vision avancée, ce robot peut, de fait, repérer et identifier les fruits et légumes qui sont prêts à être récoltés. Cette technologie avant-gardiste est issue de la fusion de la robotique, de l’imagerie 3D et de l’IA pour la détection et la mesure des diamètres des fruits.

UN ROBOT SUR MESURE POUR LES AGRICULTEURS

« SAMI 4.0 est opérationnel 24h/24 et 7 jours sur 7, quelles que soient les conditions météorologiques et quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit », se réjouit Simon Bellanger, directeur du développement des affaires de Lapalme Agtech. De surcroît, en amont de la récolte, l’agriculteur peut décider, grâce à une tablette, de calibrer avec une grande précision la grosseur des légumes ou des fruits qu’il souhaite cueillir.

Eric Lapalme, P-dg de Lapalme Agtech devant le robot SAMI 4.0. – crédits Lapalme Agtech

« Le premier prototype ne possède que quatre bras, c’est un peu comme un téléphone intelligent, renchérit Donald Prévost, gestionnaire des solutions à INO. Bref, une plateforme constituée, en quelque sorte, de kits ou d’applications qui verront le jour progressivement en fonction du type de fruit à collecter et des demandes des agriculteurs. »

Aussi, SAMI 4.0 pourrait posséder jusqu’à 20 bras articulés destinés à réaliser autant de labeur que vingt ouvriers agricoles ! Ce “sur-mesure” sera proposé seulement dans une première phase aux agriculteurs désireux d’accompagner le lancement.

«Nous nous sommes inspirés de l’automatisation qui est en vigueur dans l’industrie depuis plus de trente ans pour l’adapter aux besoins spécifiques de l’agriculture » – Simon Bellanger, directeur du développement des affaires de Lapalme Agtech

POURQUOI LA ROBOTIQUE  INTÉRESSE-T-ELLE TANT LES AGRICULTEURS ?

le robot SAMI 4.0 intéresse pour son adaptabilité. « Ce premier kit disponible est spécialement adapté au repérage de la forme des brocolis, poursuit Donald  Prévost, mais l’année prochaine, en fonction des demandes des agriculteurs nous allons vraisemblablement le rendre performant dans la collecte de laitues ou de choux grâce aux applications supplémentaires à créer. »

Le robot est aussi très robuste et fiable. De fait, l’intérêt de cette technologie, reposant sur la robotique et sur les programmes informatiques, c’est sa robustesse, sa fiabilité et ses promesses en termes de productivité. Elle nous permet de recueillir des données pendant la récolte pour adapter les kits suivants destinés à récolter d’autres fruits et légumes…

– Le robot cueilleur peut remplacer l’ouvrier agricole lorsque les conditions climatiques sont rudes. « Après trois semaines de présence dans les champs avec notre robot démonstrateur, trois agriculteurs du Québec nous ont déjà signifié leur intérêt, témoigne Simon Bellanger. D’après eux, SAMI 4.0 pourrait pallier la pénurie de main d’œuvre agricole. » Il leur en coûtera, néanmoins, entre 1 et 1,5M$ par robot. Et ce prix fluctuera en fonction du nombre de bras portés par le robot qui, lui, sera directement implanté sur l’équipement existant des agriculteurs.

LE ROBOT, ENNEMI DE L’EMPLOI ?

Aux détracteurs d’une telle technologie, convaincus que la machine tue l’emploi, Donald Prévost rétorque :

« Le robot ne fait que le sale job, lorsque les conditions de travail sont extrêmes, par grosse chaleur ou temps glacial ou encore en cas d’humidité. Les ouvriers seront, par conséquent, réorientés vers des emplois moins pénibles » -Donald Prévost, gestionnaire des solutions à INO

Nous avons joint la FTQ qui n’a pas répondu dans les délais requis.

De leur côté, les entreprises partenaires envisagent désormais de mettre à profit la saison hivernale pour prendre les commandes et livrer dès le printemps 2022… d’abord au Québec puis au Canada et à l’horizon de cinq ans aux États-Unis et en Europe.

Crédits photo : Lapalme Agtech