Les jeunes entrepreneurs en IA se démarquent à C2 Montréal

Les jeunes entrepreneurs en IA se démarquent à C2 Montréal

La grand-messe des chefs d’entreprise et créateurs, C2 Montréal, est de retour pour trois journées de conférences et d’allocutions du 19 au 21 octobre. À cette occasion, de jeunes pousses gagnantes du concours Entrepreneurs émergents présenteront leur projet, dont plusieurs font appel à l’intelligence artificielle (IA).

Que ce soit dans le domaine de la santé, des infrastructures et même du sport, ces entrepreneurs ont trouvé une multitude d’applications aux algorithmes, afin de créer des solutions et produits plus efficaces. Huit des vingt-cinq gagnants ont intégré l’IA dans leur concept d’entreprise cette année.

NEURALDRIVE

NeuralDrive met au point un implant qui stimule le cerveau dans le but de récupération de la fonction motrice pour les personnes ayant une lésion médullaire. Il s’agit d’une lésion ou d’un traumatisme touchant la moelle épinière et entraînant une perte ou un dysfonctionnement fonctionnel responsable d’une altération de la mobilité ou de la sensibilité. Elle affecte les personnes atteintes de paraplégie et de tétraplégie.

Selon les premiers essais cliniques sur des animaux de laboratoire, grâce à l’IA, la neurostimulation qui est optimisée en temps réel, va pouvoir redonner la possibilité d’effectuer des mouvements de jambes, par exemple.

Lorsqu’une personne est encore capable d’actions motrices même incomplètes, telles que des mouvements de marche ou la saisie d’un objet, la rééducation peut aider à augmenter les chances de guérison.

L’appareil de NeuralDrive capte les mouvements des membres et stimule en « un dixième de seconde » la partie du cerveau affectée par une lésion afin de renforcer les efforts de rééducation, explique Julien Roy, président-directeur général et cofondateur de la start-up.

Après les essais cliniques en cours, l’entreprise souhaite peaufiner son produit dans le domaine de la motricité des mains, afin d’aider les gens en rééducation à mieux saisir les objets.

ORA MÉDICAL

Pour certains enfants atteints de paralysie cérébrale et autres maladies connexes, la réadaptation commence parfois dès le plus jeune âge.

Mais de tels efforts ne sont pas faciles à entreprendre lorsqu’on doit aussi apprendre à lire et à compter.

« Après avoir fini mon baccalauréat en physiothérapie, je me suis rendue compte d’une problématique. À partir de cinq ans, les enfants quittent les centres de réadaptation et l’école prend davantage de place dans leur vie. Ils n’ont pas autant d’outils pour faire de la réadaptation à la maison », affirme Sarah Lambert, cofondatrice d’Ora Médical.

C’est pourquoi, depuis trois ans, elle travaille avec ses collègues à la conception d’un déambulateur pédiatrique, adaptée à la rééducation à domicile, capable de s’ajuster au progrès des utilisateurs.

Les algorithmes entrent en jeu dans cette innovation en assurant ainsi la correction de la posture de l’enfant en temps réel.

Ainsi, des capteurs et des moteurs intégrés à même le support thérapeutique permettent à l’IA d’aider à superviser la réadaptation.

De plus, les données collectées par la marchette donnent aussi un coup de main aux physiatres dans leurs suivis.

« Il peut s’écouler deux à trois semaines, voire un mois entre les rencontres des familles avec les thérapeutes. Entre-temps, les progrès de l’enfant peuvent beaucoup changer. La marchette peut enregistrer ces progrès et les envoyer directement au thérapeute », indique Mme Lambert.

« Nous sommes des pionniers dans la téléréadaptation au Québec. » – Sarah Lambert, cofondatrice Ora Médical

Avec un prototype à l’essai en ce moment, l’équipe d’Ora Médical espère pouvoir commercialiser son premier modèle d’ici à 2023.

DITCH LABS

Par ailleurs, une gamme de produits sur le marché vise à combattre la dépendance à la nicotine, mais peu d’entre eux font appel aux données pour y parvenir.

Avec son vaporisateur de nicotine médicale et une application augmentée par l’IA, Ditch Labs souhaite faciliter la lutte contre le tabagisme sur le plan tant physique que psychologique.

Tout d’abord, le Ditch Pen, un dispositif électronique qui vaporise de la nicotine non toxique et un liquide placebo, diffuse des doses précises aux utilisateurs, afin de réduire la consommation.

D’autre part, une application mobile viendrait compléter la thérapie en « catégorisant » les utilisateurs à partir de leurs habitudes, afin de mieux les aider dans leur sevrage.

« On récoltera les données sur le moment et le lieu de consommation pour individualiser les utilisateurs. Ça ne pourra pas se faire sans une IA pour démêler toutes ces données », insiste Laurent Laferrière, cofondateur et président-directeur général de Ditch Labs.

Ainsi, l’outil pourrait moduler les doses vaporisées, par exemple, après les repas ou lors d’une période de stress intense, dans le but de faciliter l’éventuel sevrage.

Un prototype fonctionnel du Ditch Pen a été développé et la création de l’application mobile suivra dans prochains mois, souligne M. Laferrière.

QU’EST-CE QUE LE C2 ?

L’organisme à but non lucratif C2 organise, chaque année, un grand rassemblement de chefs de file, créateurs et innovateurs pour stimuler le milieu des affaires à Montréal.

Des conférences et invités de marque, ainsi que des spectacles sont déployés pour attirer en moyenne 7 500 participants en provenance d’une soixantaine de pays.

Cette année, pandémie oblige, l’événement se tiendra en version hybride, une partie des présentations sont offertes en virtuel. C’est sous le chapiteau de la TOHU que se déroulera le volet en personne à partir du 19 octobre.