Rapport d’impact 2021 : Mila vante sa croissance et ses retombées

Rapport d’impact 2021 : Mila vante sa croissance et ses retombées

Depuis sa fondation en 2018, l’Institut québécois d’intelligence artificielle (Mila) a connu une croissance « impressionnante » et a donné lieu à de « nombreuses retombées » sur l’écosystème de l’intelligence artificielle (IA) au Québec, selon un document dévoilé le 18 novembre.

Le tout premier Rapport d’impact économique et scientifique de l’organisme ne tarit pas d’éloges à propos de son rôle sur la croissance des PME et jeunes pousses qui naviguent l’univers des algorithmes québécois.

En effet, durant les quatre dernières années Mila a travaillé sur plus de 112 projets afin d’aider les entreprises d’ici et d’ailleurs à accélérer le développement et le déploiement de l’IA dans leurs produits et services.

De plus, ce sont 46 startups qui sont désormais membres de Mila, dont 16 qui proviennent directement de sa propre communauté de recherche.

Cet essor a mené à la création d’emplois d’approximativement 3 500 nouveaux emplois directs, ce qui a généré 625 M$ de création de valeur économique, pour une contribution directe supplémentaire de 385 M$ au PIB en 2020.

« Désormais, plus de 19 400 personnes occupent un emploi en lien direct avec le secteur et plus de 95 000 emplois indirects sont liés à l’IA uniquement à Montréal » Rapport d’impact 2021, Mila

« Mila a connu une croissance extraordinaire depuis 2018. Très rapidement, notre institut s’est imposé par son fort impact scientifique, social et économique. Montréal et le Québec sont devenus des plaques tournantes de l’intelligence artificielle, une technologie qui a un potentiel extraordinaire pour relever les défis que vivent nos entreprises et nos communautés », indique par voie de communiqué Valérie Pisano, présidente et cheffe de la direction de Mila.

RECHERCHE UNIVERSITAIRE

Pour sa part, le secteur de la recherche n’est pas en reste et profite lui aussi de l’épanouissement du milieu de l’IA selon Mila.

« L’institut qui ne comptait qu’environ 200 étudiants-chercheurs à ses débuts en dénombre aujourd’hui plus de 800, dont plus de 70 % proviennent de l’extérieur du Québec » Rapport d’impact 2021, Mila

Le corps professoral a aussi garni ses rangs, alors que son nombre a triplé au cours des quatre dernières années incluant 87 professeurs associés et principaux.

Enfin, Mila affirme que c’est en partie grâce à ses efforts que désormais Montréal est la première ville au Canada pour le financement de la recherche universitaire en IA avec plus de 1,34 G$ par année.

« Alors que nous étions une poignée de professeurs et d’étudiants il y a à peine quelques années, Mila regroupe une communauté de près de 1 000 professeurs, chercheurs, employés et partenaires et est désormais un des piliers de la recherche en apprentissage automatique dans le monde », souligne quant à lui Yoshua Bengio, fondateur et directeur scientifique de Mila.

FINANCEMENT ET RETOMBÉES DE L’IA

Le financement de l’IA au pays s’est accru durant les dernières années, ayant plus que triplé depuis les premières subventions annoncées en 2017 dans le cadre de la Stratégie pancanadienne en matière d’IA.

Le plus récent budget fédéral présenté en mai 2021 prévoyait 444 M$ pour encourager le développement de cette technologie, autant au niveau de la recherche universitaire qu’auprès de l’industrie.

Lors de l’annonce de ces montants, Mme Pisano s’attendait à ce que Mila obtienne la part du lion du financement au Canada. Par exemple, près du tiers des 40 M$ prévus pour accroître la capacité de calcul informatique exclusive des instituts nationaux d’IA reviendrait à l’institut québécois, selon les prévisions de la présidente.

Du côté du gouvernement québécois, ce sont plus de 475 millions de dollars qui ont été annoncés celui-ci lors des discours sur les budgets depuis 2017 pour soutenir la recherche, l’augmentation de la puissance de calcul, les organismes clés en IA, l’adoption de l’IA en entreprise, l’attraction de chercheurs étrangers et l’élargissement de l’offre de formation.

Si l’État est prêt à délier autant les cordons de sa bourse dans ce domaine, c’est entre autres parce qu’on s’attend à des retours massifs sur ces investissements.

Par exemple, l’organisme Forum IA Québec anticipe des gains de productivité de 0,8 à 1,4 % par année à l’échelle mondiale d’ici à 2065.

À titre comparatif, « l’invention du moteur à vapeur a permis un gain annuel de productivité de 0,3 % entre 1850 et 1910 », note-t-on.

La contribution de l’IA à l’économie mondiale pourrait donc atteindre 20 000 G$ d’ici à 2030.

Photo crédit: CScience IA