IA responsable : que prépare le PMIA en 2022 ?

IA responsable : que prépare le PMIA en 2022 ?

Plus d’un an après sa création, le Partenariat mondial sur l’intelligence artificielle (PMIA) concrétise ses actions et objectifs. La prochaine coprésidente du groupe de travail du PMIA sur l’intelligence artificielle (IA) responsable nous explique ce qui attend l’organisme en 2022.

Catherine Régis est professeure à la Faculté de droit de l’Université de Montréal et entrera en fonction au sein du Partenariat en janvier prochain. De gros dossiers l’attendent déjà, puisque son équipe s’attellera aux enjeux de la crise environnementale et des médias sociaux.

« Nous voulons établir des feuilles de route au sujet de l’utilisation de l’IA dans le combat contre les changements climatiques et à propos des contenus préjudiciables en ligne », souligne la professeure.

Toutefois, « ces feuilles de route n’auront pas de portée coercitive comme peuvent en avoir des lois adoptées par les États », avertit cette dernière.

En effet, le PMIA n’est pas un organisme dont la portée normative est semblable à celle de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et de ses nombreuses branches. Le dernier Sommet du PMIA s’est tenu à Paris, en novembre dernier, en présence de chercheurs de l’OBVIA.

« On essaie d’orienter les gouvernements sur les bonnes pratiques à avoir en finançant des projets appliqués. On peut ainsi examiner comment faire de l’IA éthique ou des lois et politiques efficaces et ainsi contribuer au développement d’une IA responsable et durable. » – Pr Catherine Régis, Faculté de droit de l’Université de Montréal et future coprésidente du groupe de travail du PMIA sur l’IA responsable

L’objectif est donc de « combler le fossé entre la théorie et la pratique de l’IA », comme l’indique le site Internet du PMIA.

Bien que l’organisation n’en soit qu’à ses balbutiements, il n’en est pas moins vrai qu’elle nourrit de grandes ambitions.

Dans les thèmes abordés par son groupe de travail l’an prochain, la future coprésidente entrevoit des discussions au sujet de l’emploi de l’IA dans la protection des droits humains. Effectivement, cette technologie est souvent décrite comme potentiellement nuisible au bien être des droits des individus, entre autres, à cause des biais qu’elle pourrait perpétuer et amplifier. Pourtant, « l’IA a le potentiel d’ouvrir la voie à un meilleur maintien des droits humains, si elle est utilisée à bon escient », dixit l’experte.

SOLIDIFIER LES LIENS

Si, jusqu’à présent, 25 partenaires internationaux sont membres du PMIA, incluant l’Union européenne, le Canada, les États-Unis, la France, le Japon, le Brésil et l’Allemagne, le chemin reste encore long avant que l’organisme atteigne sa pleine maturité, selon Mme Régis.

« Nous nous penchons sur les moyens que nous pouvons prendre pour solidifier nos liens avec les gouvernements pour assurer que nos projets aient un impact concret sur les politiques publiques », explique-t-elle.

Elle reste convaincue que le Canada, à titre de membre cofondateur du PMIA, demeure un terrain fertile pour la création de normes et lois garantissant un développement responsable de l’IA.

D’ailleurs, plusieurs initiatives comme la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle, semblent démontrer ce fait, d’après cette dernière.

Éventuellement, le Partenariat pourrait devenir « l’outil auprès duquel les États viendront se renseigner pour connaître l’avis des experts en matière d’IA éthique », anticipe Mme Régis.