Quand l’IA se met au service des “espaces de conception”

Quand l’IA se met au service des “espaces de conception”

Le Canada promeut les avancées technologiques dans le cadre des ses programmes « Défi », depuis plus de deux ans. L’un d’entre eux, intitulé « L’intelligence artificielle au service de la conception », a permis le financement d’une trentaine de projets, jusqu’à présent .

« En 2019, le gouvernement savait déjà que l’intelligence artificielle (IA) allait bouleverser l’industrie de la conception à tous les niveaux. C’est pourquoi il a lancé ce programme », résume Alain Tchagang, officier de recherche au Conseil de recherches Canada (CNRC), branche gouvernementale en charge des programmes de financement Défi.

Au total : 33 projets ont ainsi obtenu des subventions auprès de 14 centres de recherches du CNRC et 22 partenaires universitaires.

Le fonds dédié à la recherche et au développement d’innovations grâce aux technologies de l’IA a initialement été lancé avec un portefeuille de 17 M$.

« Par l’entremise de ce programme, nous souhaitons utiliser le côté positif de l’IA pour développer les innovations. Le programme embrasse autant la recherche théorique que la recherche appliquée. » -Alain Tchagang, officier de recherche, CNRC

En tout, le gouvernement canadien aura versé 150 millions de dollars sur 5 ans, dont 30 millions de dollars, renouvelables annuellement, pour financer les recherches des scientifiques afin que les équipes « travaillent avec les innovateurs des établissements d’enseignement supérieur et les entreprises » dans le cadre des programmes Défi, peut-on lire sur le site internet du CNRC.

DOMAINES DE RECHERCHE FINANCÉS

Les sommes octroyées par le fonds financent trois domaines de recherche : l’accélération des dispositifs photoniques, la science des matériaux et les sciences de la vie.

Que ce soit pour améliorer la conception de composantes informatiques, par exemple des semi-conducteurs, ou pour créer des catalyseurs permettant de mieux extraire le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta ou encore pour concevoir des médicaments et des traitements thérapeutiques pouvant cibler les gènes des patients, toutes les études subventionnées font appel à l’IA pour traiter une quantité astronomique de données.

QU’EST-CE QU’UN ESPACE DE CONCEPTION ?

« Améliorer la performance de divers dispositifs exige que l’on s’attarde sur une multitude de paramètres : la taille, les matériaux, la composante chimique et un myriade d’autres facteurs. L’ensemble de ces aspects, c’est ce que l’on nomme “l’espace de conception”. Dans les domaines présents, c’est beaucoup trop de données à analyser pour un humain », explique M. Tchagang.

L’IA permet donc d’explorer ledit espace de conception et accompagne ainsi les chercheurs dans leurs efforts.

Prévu pour une durée de sept ans, le programme devrait se terminer en 2027. Toutefois, M. Tchagang assure que d’autres programmes dédiés aux percées dans le numérique et en intelligence artificielle vont voir le jour.

En effet, deux volets supplémentaires sont d’ores et déjà programmés : l’un consacré à l’informatique quantique appliquée et l’autre aux soins et services des aînés à domicile.

Crédit photo : Pexels / This is engineering