Université Laval : un club fondé sur leur passion pour l’IA

Université Laval : un club fondé sur leur passion pour l’IA

Poussés par leur curiosité au sujet de l’intelligence artificielle (IA), des étudiants ont lancé leur propre club, auquel des universitaires de tous les horizons se joignent avec entrain.

Le Club d’Intelligence Artificielle [CIA, à ne pas confondre avec les services de renseignements américains !] de l’Université Laval célèbre de façon non officielle sa première année d’existence.

Et déjà, il compte un peu plus de 150 membres, essentiellement des étudiants dans des domaines connexes à l’IA comme l’informatique, mais aussi provenant des départements de géographie et de droit.

Le CIA a été mis sur pied pour une raison simple : ses fondateurs, deux étudiants en génie logiciel ne voulaient pas attendre la fin de leur programme pour aborder ce sujet.

« On voulait mettre la main à la pâte tout de suite », résume Émile Vézina-Coulombe, cofondateur du club.

« Il n’y avait pas de club qui correspondait à nos intérêts et étant tous deux étudiants de première année en génie logiciel, on n’avait pas encore touché à l’IA. On voulait en faire et en parler avec d’autres étudiants, donc on a créé ce club », ajoute son comparse Nathaniel D’Amours.

En effet, pour les étudiants enrôlés dans leur programme, les cours d’introduction à l’IA sont optionnels et habituellement offerts en quatrième année du parcours académique.

« L’Université Laval pousse beaucoup l’IA à la maîtrise et au doctorat, mais l’engouement récent pour l’IA fait en sorte que ce n’est plus un sujet qui interpelle seulement les étudiants gradués qui font de la recherche. Maintenant, on voit apparaître des formations techniques en IA, mais transformer un programme ou en créer un nouveau, ça prend du temps », explique Pascal Germain, professeur adjoint au département d’informatique et de génie logiciel et superviseur du club.

THÉORIE ET PRATIQUE

N’importe qui ne s’improvise pas expert en algorithmes d’apprentissage automatique et la théorie de l’IA exige certaines bases en mathématiques avancées, d’après les responsables du club.

Toutefois, il est possible aux néophytes d’apprendre des rouages du codage et, aussi, de maîtriser relativement rapidement certains outils.

Les fondateurs ont fait leurs premières armes en s’appuyant sur des manuels scolaires. Aujourd’hui, le CIA offre des ateliers de codage informatique.

« C’est une belle porte d’entrée en la matière. Chacun y va à son rythme, car il y n’y a pas d’examen, ni d’évaluation. On apprend les bases comme on le souhaite », affirme Élina Francovic-Fontaine, doctorante en médecine moléculaire et responsable administrative du club.

Cela ne signifie toutefois pas qu’on chôme au CIA !

Plusieurs des membres aiment les défis et participent à des hackathons ou à des compétitions de programmation, comme le Titanic Machine Learning from Disaster. Dans ce jeu, les participants doivent déterminer les passagers qui survivront au naufrage du célèbre paquebot transatlantique.

Deux équipes provenant du club ont aussi connu de beaux résultats au Coveo Blitz, une des plus anciennes compétitions de programmation au Québec.

« L’IA est désormais un enjeu multidisciplinaire et citoyen. On peut tous s’y intéresser et parfois même en appliquer les outils dans nos vies sans être un expert dans le domaine. On fait bien tous nos impôts sans être tous des étudiants en économie. Le principe est le même en IA. » – Sandrine Blais-Deschênes, étudiante coresponsable du CIA

Il n’y a cependant pas que les passionnés d’informatique qui gravitent autour du CIA. Tandis que certains souhaitent appliquer stricto sensu les algorithmes à leur domaine de prédilection, d’autres sont plus enclins à approfondir l’aspect éthique de l’IA.

« C’est un sujet qui est de plus en plus abordé dans le domaine, mais souvent à la fin du cursus scolaire. Nous voulions faire une place à ces enjeux et, c’est pourquoi nous organisons périodiquement des conférences avec des étudiants et professeurs invités du département de philosophie », souligne Sandrine Blais-Deschênes, coresponsable administrative du club.

Contact : cia.ift.ulaval.ca/

Crédit photo : Pexels / Keira Burton