L’Autorité des marchés financiers prépare le Québec à l’arrivée des véhicules autonomes connectés

L’Autorité des marchés financiers prépare le Québec à l’arrivée des véhicules autonomes connectés

Le Conseil canadien d’identification et d’authentification numériques (CCIAN) a réalisé un webinaire, à la demande de l’Autorité des marchés financiers (AMF), pour une consultation publique au sujet des véhicules automatisés et connectés.

L’AMF a émis, le mois dernier, un document de réflexion qui vise à apporter des réponses concrètes aux questions que soulèvent les régimes d’assurance automobile. En effet, l’adaptation aux nouvelles technologies suppose de revoir la notion même de conducteur.

COMMENT ATTRIBUER LA RESPONSABILITÉ ?

Avec l’apparition des véhicules connectés, qui sera responsable des accidents, les conducteurs ou bien les voitures ? C’est la question à laquelle les spécialistes invités se chargeront de répondre, tout en y intégrant la notion d’identité numérique.

Daniel Breton, PDG de Mobilité électrique Canada, Mario Langlois, président et cofondateur de la Coalition zéro émission Québec (CZÉQ), vice-président et cofondateur du Club Tesla Québec, et Tony Buu, leader en stratégies technologiques chez TELUS, sont intervenus.

Hélène Samson, directrice de l’encadrement prudentiel des institutions financières à l’AMF, animait le débat et François Bédard, conseiller en innovation pour le CCIAN (DIACC), modérait les propos.

« Le véhicule autonome a sa propre identité numérique qui, elle-même, possède son propre portefeuille. »

François Bédard, conseiller en innovation pour le Conseil canadien d’identification et d’authentification numériques (CCIAN)

Hélène Samson entama la conversation en rappelant que « le véhicule autonome est l’objet le plus connecté qui soit à l’heure actuelle. »

LA CONNECTIVITÉ DES VÉHICULES AUTONOMES

À ce propos, Mario Langlois souligne que la connexion des véhicules, comme ceux que propose Tesla, est très avancée. Tony Buu ajoute alors que « l’utilisation de la 5G devient un réel atout pour accroître la vitesse du transfert de l’information. »

Des phases de transition à prévoir

« Il y aura tout d’abord un problème de transition », explique Mario Langlois. Des véhicules autonomes côtoieront des véhicules semi-autonomes et des véhicules sans aucune autonomie. Des conditions sur la route, difficiles à assurer et qui imposent la nécessité de prévoir des phases de transition.

L’adaptation sera graduelle et les villes seront les premières à voir leurs rues occupées par des voitures autonomes. C’est en raison, notamment, de « la fluidité de transport que permettent ces véhicules », précise Daniel Breton. Grâce à leur géolocalisation, ces voitures évitent habilement les congestions routières.

La distribution de l’électricité – un frein majeur

L’étalement en dehors des grandes villes et banlieues dépendra de la distribution de l’électricité. C’est le frein majeur à l’innovation selon Daniel Breton. Il précise cependant qu’au Québec nous avons la chance de n’avoir qu’un seul fournisseur en électricité, ce qui devrait alléger la mise en place des infrastructures.

« Le véhicule autonome sera nécessairement électrique ! »

Mario Langlois, président et cofondateur de la Coalition zéro émission Québec (CZÉQ), vice-président et cofondateur du Club Tesla Québec

François Bédard note alors à quel point l’autonomie et la résilience permises par l’hydro-électricité sont inestimables pour le Québec qui, à ce titre, servirait de prototype exportable, exemplaire en utilisation d’énergie propre et renouvelable.

Hélène Samson exhorte les municipalités à se préparer à cette nouvelle technologie en adaptant leurs services aux citoyens, notamment en planifiant l’installation de bornes de recharge électrique. François Bédard ajoute qu’à terme, les municipalités doivent se rendre « intelligentes », pour répondre aux besoins de connectivité des véhicules autonomes.

Améliorer la durée de vie des batteries

Tony Buu précise que « lorsque nous verrons un changement important dans la durée de vie des batteries, alors la perception des consommateurs changera. » Elle encouragera, entre autres, les déplacements de villes en villes et rassurerait les routiers.

Idéalement, les problèmes liés à la distance seraient résolus et l’adoption serait plus rapide que nous le prévoyons. L’avenir c’est d’imaginer que la « recharge se fasse directement à la maison », souhaite Mario Langlois. François Bédard rappelle ici comment la maison intelligente, tel que le propose Hilo (Hydro-Québec), pourrait devenir une « station-service » personnelle.

MISE EN PERSPECTIVES

En somme, les compagnies d’assurances devront s’adapter aux différentes phases d’adoption des véhicules autonomes. Il faudra prendre en considération les enjeux de distribution de l’électricité et de réglementation.

Les véhicules autonomes vont graduellement prendre toute la place sur les routes et des rencontres comme celle organisée par l’AMF permettent aux différents intervenants de se mettre en place pour accueillir le changement.

Un changement qui sera en faveur des énergies propres, mais également en faveur d’une plus grande sécurité sur les routes. Car « il existe un rapport direct entre la conduite automatique (autopilot) et la réduction du risque d’accident », rappelle Hélène Samson.

Avec la guerre qui sévit en Ukraine, les sanctions économiques en cours et la dépendance des pays, comme l’Allemagne, face au gaz naturel, comment ne pas renforcer notre autonomie énergétique ?

À ce titre, on ne peut qu’encourager des initiatives telles que le Circuit électrique, premier réseau de bornes de recharge publiques pour véhicules électriques au Canada. Par ailleurs, dès 2035, plus aucune vente de véhicule léger neuf à essence ne sera autorisée au Canada.

De bonnes raisons pour se préparer aux véhicules électriques !