Pour en finir avec la pollution numérique

Pour en finir avec la pollution numérique

Alors que vous êtes en train de lire cet article, vous contribuez à améliorer le sort de la planète. Fadaise? Selon le site Website Carbon, la page web qui est devant vos yeux serait plus propre que 56% des pages web testées. En effet, seulement 0,79 grammes de CO2 serait produit chaque fois que quelqu’un visite cette page web.

Toujours selon websitecarbon.com, avec plus ou moins 10 000 pages vues mensuellement, CScience IA produirait dans une année, 94,91 kg de CO2 équivalent.

Si notre média en ligne s’en tire relativement bien, Website Carbon avance qu’une page web moyenne testée produit 1,76 gr de CO2 par page vue. Pour un site web avec 10 000 pages vues mensuelles, cela équivaut à 211 kg de CO2 par an.

À l’échelle de la planète, internet consomme 416,2 Térawatt-heure par année d’électricité, soit plus que le Royaume-Uni tout entier!

POLLUTION SOURNOISE

La pollution numérique causée par le partage des données, le stockage et le téléchargement est largement due à l’utilisation de serveurs énergivores. Invisible, elle générerait 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon l’Agence de la transition écologique (France, 2020).

La circulation d’information sur Internet transige via des centres de données qui carburent – c’est le cas de le dire – à de grandes quantités d’énergies fossiles. Et ce trafic a crû depuis le début de la pandémie de COVID‑19 (télétravail, consommation de données en ligne), faisant augmenter du même coup la consommation d’énergie.

Or, si la tendance se maintient, cette consommation pourrait représenter de 8 % à 21 % des besoins mondiaux en électricité d’ici 2030. Championne toute catégorie, la lecture en continu de vidéos cause à elle seule 60 % du trafic Web et génère près de 1 % des émissions mondiales de gaz carbonique, selon respectivement l’Agence de la transition écologique et le groupe de réflexion The Shift Project.

DES SOLUTIONS

Dans une entrevue accordée à Pénélope McQuade dans son émission Pénélope du 14 octobre dernier à la première chaîne de Radio-Canada, le journaliste français Guillaume Pitron explique combien l’impact du numérique sur l’environnement est bien réel, impact qu’il présente dans son livre L’enfer numérique : voyage au bout d’un like (Éditions Les liens qui libèrent).

Selon des données sorties en 2018, Netflix accaparerait 15% de la bande passante mondiale. C’était avant la pandémie.

Un autre chiffre hallucinant : la fabrication d’un téléphone cellulaire d’environ 150 grammes nécessiterait l’extraction jusqu’à 150 kilogrammes de matière première selon l’unité  Mips (Material Imput Per Service Unit).

« La moitié de la pollution numérique est due à la fabrication des objets tels que nos cellulaires, ordinateurs, tablettes. Une solution pour réduire cette pollution serait donc de les conserver le plus longtemps possible.  » – Guillaume Pitron, journaliste

L’obsolescence, qu’elle soit technique, par l’impossibilité de remplacer ou réparer certaines pièces, qu’elle soit logicielle, par l’impossibilité d’installer des mises à jour, demeure un frein pour conserver dans le temps ces objets.

En somme, un geste aussi banal que de visionner un film en haute définition sur son cellulaire dernier cri serait un petit désastre environnemental.

L’auteur nous donne quelques conseils simples pour réduire notre empreinte écologique.

Il rappelle que la connexion wifi consomme 23 fois moins d’électricité que celle par la 4G. Et d’utiliser un téléphone d’occasion va réduire d’autant notre empreinte carbone.

Une autre astuce pour réduire son impact écologique: écrivez directement le nom du site web que vous voulez atteindre dans la barre d’adresse du navigateur ou encore conservez-la dans vos favoris plutôt que d’entrer la requête dans un moteur de recherche. Ce dernier geste consomme autant d’énergie qu’une ampoule basse consommation allumée pendant une à deux minutes !

« Baissez la résolution à moyenne voire basse: sur un écran de téléphone, cela ne fera aucune différence! » – Guillaume Pitron, journaliste

Avant d’envoyer une pièce jointe par courriel, pensez-y à deux fois: chaque envoi émet 20 grammes de CO2, soit 150 mètres parcouru en voiture. Idem pour le «Répondre à tous», est-ce toujours nécessaire?

Enfin, avec le printemps, pensez à faire le ménage dans vos courriels. Bien que la journée mondiale de nettoyage digital soit passée, d’alléger sa vie numérique, c’est alléger la planète!

Crédit photo image en Une : Robin Worrall / Unsplash