E-AI : la grande rencontre entre l’intelligence artificielle et le divertissement

E-AI : la grande rencontre entre l’intelligence artificielle et le divertissement

Que peuvent réaliser l’intelligence artificielle (IA) et le divertissement lorsqu’ils se mettent l’un au service de l’autre? C’est la réflexion qu’entend mener E-AI, tout en y répondant, lors d’un événement d’intérêt mondial qui se déroulera les 14 et 15 juin prochains au Palais des Congrès de Montréal.

Fort attendu, ce rendez-vous se tiendra à la fois en ligne et en présentiel, et vise à faire émerger des pistes concrètes de solution pour les acteurs des industries du divertissement et de l’IA.

Annie Mailloux (Photo : réseaux sociaux)

En entrevue avec CScience IA alors qu’ils étaient en plein préparatifs, deux des cofondateurs d’E-AI, Annie Mailloux et Stéphane Martel, ont énoncé les apports concrets auxquels s’attendre de cette rencontre.

« E-AI est une communauté B2B internationale, de co-design et de co-création. Nous avons un comité aviseur composé d’environ 35 organisations, issues tantôt du secteur privé, tantôt du milieu institutionnel, qui représente les milieux du divertissement et de l’IA. Nous ne proposons pas des sujets aux membres, ce sont eux qui nous disent de quels sujets ils veulent traiter, et de quoi ils ont besoin pour propulser leurs démarches et leur innovation », explique Mme Mailloux.

Les bénéfices

Selon M. Martel, certaines entreprises en sont toujours à devoir se familiariser avec le concept de l’IA au service du divertissement, mais démontrent un intérêt et une curiosité pour la chose. « D’autres ont déjà conscience de ses bénéfices, et requièrent le soutien d’E-AI pour élaborer une stratégie qui leur permettra d’exploiter tout le potentiel de l’IA, de manière à mieux répondre à leurs besoins. »

L’événement s’articulera donc autour de trois axes principaux, qui orienteront les échanges en ce sens, dont l’IA au service de la créativité, le divertissement au service de l’IA et l’avancement de la recherche au profit de diverses industries. On y abordera également les moyens de financer les initiatives mises de l’avant et de pallier le manque de ressources.

I – Amplifier la créativité

« Il s’agira notamment d’illustrer comment l’IA peut amplifier la créativité. On parlera de thématiques spécialisées, car les enjeux propres au déploiement de l’IA dans l’industrie du jeu vidéo ne seront pas du tout les mêmes que ceux liés au déploiement de l’IA dans les arts vivants », suggère M. Martel.

« (…) l’IA, dans le divertissement, ce n’est pas dans dix ans que ça se passera, car c’est déjà en train de se faire (…) »

– Stéphane Martel, cofondateur d’Entertainment-AI

Philip Hodgetts sera l’un des conférenciers et aura pour mission de vulgariser l’IA dans le divertissement. « Le message que l’on voudra que les gens retiennent, c’est que l’IA, dans le divertissement, ce n’est pas dans dix ans que ça se passera, car c’est déjà en train de se faire aujourd’hui, que ce soit pour le doublage, ou encore l’automatisation de certains effets spéciaux. Pensons aux compagnies qui conçoivent des technologies haptiques, dont des bancs pour vivre une expérience immersive, au cinéma ou pour reproduire un tour en montagne russe de manière rétroactive avec le film que l’on regarde. L’IA peut alors être sollicitée pour le travail de programmation derrière car la démarche en est très scientifique. »

II – L’IA au service du divertissement, et vice-versa

Il s’agira ensuite de réfléchir aux manières pour le divertissement d’être une solution pour l’IA, et non pas seulement l’inverse. « Le Québec est un chef de file en matière de recherche et de commercialisation de l’IA. Les compétences du divertissement, à savoir l’expérience utilisateur, le storytelling ou la narration ne pourraient-elles pas être des pistes de solution pour accélérer la recherche fondamentale au déploiement de la commercialisation de l’IA? » Poser la question, c’est aussi y répondre, estime M. Martel.

III – Des bénéfices collatéraux pour d’autres industries

Finalement, cette union des compétences de l’IA et du divertissement pourrait-elle, aussi, faire émerger des solutions profitant à plusieurs autres industries ? « Par exemple, la technologie qui se sert de l’IA pour créer les visages de personnages dans les jeux vidéo est en train d’être adaptée au secteur de la mode pour créer des mannequins virtuels, aux couleurs de la diversité. Un jour, il sera difficile de faire la différence entre un être créé artificiellement et un vrai être humain », d’apporter le cofondateur.

IV – Des ressources en financement et recrutement

Stéphane Martel (Photo : réseaux sociaux)

Lorsqu’on lui demande des exemples concrets de ce qu’E-AI compte apporter à sa communauté, il mentionne le fait de « mettre en place des programmes d’aide plus adaptés à l’innovation de l’IA dans le secteur du divertissement, car il y a un manque à ce niveau. On dévoilera justement les résultats du projet pilote PARTENAR-IA, mené avec l’entreprise Prompt, qui consiste en l’appel de projets en intelligence artificielle visant à déployer du financement dans des secteurs ciblés. »

L’année dernière, E-AI a sondé sa communauté afin de dégager quatre préoccupations sur lesquelles concentrer son attention. « En plus de l’enjeu de financement, quatre grands besoins à combler en sont ressortis, dont l’importance de vulgariser et démocratiser l’intelligence artificielle dans l’intérêt de la communauté, d’assurer la pérennité d’une main-d’œuvre qualifiée, de trouver des marchés et créer des opportunités d’affaires pour faire rayonner les entreprises québécoises et canadiennes à l’international, et de créer des ponts avec d’autres marchés, tout en augmentant le nombre de membres actifs de la communauté. C’est ce qu’on nous a demandé, concrètement, et c’est ce dont traitera notre programmation en juin prochain », de confirmer Mme Mailloux.

14 juin : des exemples concrets et un éveil des consciences

Lors de la première journée, il sera davantage question de ce qui se fait déjà en matière d’IA et de divertissement, et de la révolution qui s’observe entre les deux. « On aura des vitrines et des portraits, des exemples du déploiement en Allemagne, aux Pays-Bas, au Mexique, en Californie, etc. À la fin de cette journée, les gens devraient en ressortir interpellés et préoccupés par l’IA dans l’écosystème du divertissement », espère M. Martel.

15 juin : des ateliers pratiques et un plan stratégique triennal

La deuxième journée sera axée sur l’approche collaborative et participative. E-AI et ses partenaires proposeront des ateliers pratiques sur divers sujets, autant en ligne que sur place, tout au long de la matinée. « On touchera aux enjeux de financement et de gestion des talents. L’Office national du film du Canada (ONF) donnera une conférence sur la mise en place d’une communauté de pratiques pour échanger sur les enjeux de production. En après-midi, on s’informera sur les projets que la communauté veut voir E-AI porter au cours des trois prochaines années. »

Il est possible d’acheter son billet pour participer à l’événement en se rendant sur le site lepointdevente.com.

À propos d’E-AI

E-AI est un regroupement d’entrepreneurs et de visionnaires qui souhaitent œuvrer pour valoriser le potentiel d’affaires que représente la rencontre du divertissement et de l’IA. Sa communauté vise à rapprocher ces deux groupes en vue d’explorer et de générer des occasions d’affaires : alliances, collaborations, innovations, commercialisation, financement, etc. Accélérant l’innovation, elle sert aussi de vitrine pour la recherche et l’échange du savoir-faire.

Crédit Image à la Une : E-AI