Un nouveau consortium pour les jeunes pousses québécoises qui innovent en santé

Un nouveau consortium pour les jeunes pousses québécoises qui innovent en santé

Le Centre québécois d’innovation en biotechnologie (CQIB) vient d’annoncer la mise sur pied d’un nouveau Consortium d’accélérateurs et incubateurs pour la valorisation des jeunes pousses du Québec.

L’objectif? Accélérer la validation de technologies en conditions réelles de soins, afin qu’elles intègrent plus rapidement le marché du réseau de la santé. À long terme, il s’agira pour le Consortium de faciliter la commercialisation et l’exportation du savoir-faire québécois en technologie de la santé, engendrant des investissements de près de 100 M$.

« Ce nouveau programme de trois ans nous permettra de poursuivre notre mission; celle d’encourager la croissance des jeunes pousses québécoises œuvrant en sciences de la vie. La mise en marché dans le réseau de la santé demande beaucoup d’efforts ainsi qu’une connaissance pointue de l’industrie. Ainsi, le rôle du consortium sera de facilitateur dans ce processus », relate Perry Niro, directeur général du CQIB et responsable de la gestion du fonds au nom des membres du Consortium.

« La mise en marché dans le réseau de la santé demande beaucoup d’efforts ainsi qu’une connaissance pointue de l’industrie. »

– Perry Niro, directeur général du CQIB

Répondre à une problématique

« C’est bien connu, le réseau de la santé nécessite une cure de modernisation. Afin d’y contribuer, de jeunes pousses québécoises développent des technologies en santé de grande qualité, mais la plupart se heurtent à la dernière étape; la mise en marché », indique-t-on du côté de la CQIB.

Lors du lancement de la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation 2022-2027 (SQRI ²), il y a quelques semaines, le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, n’a pas non plus manqué de rappeler que bien que « l’entrepreneuriat (ait) toujours été dans l’ADN des Québécois (…) On a un problème au niveau des startups. Pour la taille de l’économie du Québec, on est la province qui compte le moins de nouvelles entreprises, et qui, au départ, compte moins d’entreprises dans les secteurs stratégiques à haute valeur ajoutée. »

Ce constat fait écho au témoignage de l’ingénieure en aérospatiale canadienne Farah Alibay, qui en pense que « souvent, on a un complexe. On s’imagine que pour aller en innovation, il faut aller aux États-Unis ou ailleurs, quand déjà au Québec, on fait des choses extraordinaires. »

L’innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, à qui M. Fitzgibbon a justement confié le mandat de créer ce pont entre la recherche et l’investissement, mentionnait récemment en entrevue avec CScience IA qu’ au Québec, « on constate qu’on est moins productifs ici que dans le reste du Canada et ailleurs dans le monde. Cela signifie qu’on a besoin de plus de travailleurs pour produire autant et générer le même niveau de richesse. On y met plus de travail, sans l’optimiser, ce qui nous pousse à moins bien rémunérer les travailleurs. » Il estime qu’il faut investir dans l’innovation pour améliorer la productivité, car « c’est ce qui va permettre de doter la société d’un système d’éducation qui progresse, d’un réseau de santé à la hauteur de nos attentes, et d’une culture en plein essor, soutenue, où nos artistes se sentiront valorisés et gagneront bien leur vie ».

La solution

Selon M. Fitzgibbon, il faut « assurer l’impact de cette recherche appliquée » en  créant « le trait d’union entre la recherche et l’investissement », d’où l’investissement de 275M$ en ce sens, prévu par la SQRI ². Selon M. Fitzgibbon, le savoir-faire québécois est indéniable, mais sur le plan stratégique, il reste encore beaucoup de travail à faire pour égaler le pouvoir de mise en marché d’autres pays et nations, comme Israel. « Ce que les Israéliens font mieux que nous, c’est transférer ce savoir des laboratoires universitaires vers les entreprises. »

C’est donc pour engager le même pas de manière plus concrète que le gouvernement dit vouloir appuyer financièrement le Consortium pour « propulser les entreprises et accroître l’investissement privé dans les sciences de la vie, pour que l’industrie puisse opérer à son plein potentiel. L’appui financier permettra aux membres du Consortium d’accélérateurs et incubateurs de bonifier l’accompagnement des jeunes entreprises du secteur, à accroître la commercialisation des innovations québécoises et à attirer des investissements en recherche et développement », de souligner le ministre.

Le nouveau Consortium, formé de sept incubateurs et accélérateurs, sera piloté par le CQIB et sera soutenu par une aide financière de 2 M$ du ministère québécois de l’Économie et de l’innovation. Sa mission, qui vise à répondre directement au problème énoncé, « s’inscrit dans le cadre de la nouvelle Stratégie québécoise des sciences de la vie », dévoilée il y a un mois, et qui prévoit notamment l’investissement de 375M$ en soutien aux entreprises désirant accroître leur capacité de production.

La CQIB précise que « Le programme vise à répondre à la difficulté d’accès des jeunes pousses en sciences de la vie aux cliniciens, aux médecins et aux professionnels de la santé pour compléter la dernière étape de la validation technico-commerciale d’une innovation en contexte réel de soin. Plus concrètement, ce consortium permettra aux jeunes entreprises québécoises d’être compétitives face aux plus grands joueurs de l’industrie et ainsi percer le marché international. Outre le CQIB, les autres membres du Consortium sont Admare BioInnovations, le Centech, District 3, le CTS, l’ACET et QuantINO. »

À propos du CQIB et des membres du Consortium

Le CQIB est un incubateur ayant pour mission de faciliter la création, la croissance et le succès de la prochaine génération d’entreprises des sciences de la vie et des technologies de la santé. Il offre notamment ses espaces aux entreprises en démarrage nécessitant l’accès à des laboratoires et à des équipements scientifiques ainsi qu’une expertise en développement de projets d’affaires. L’ensemble des membres du Consortium d’accélérateurs et incubateurs en sciences de la vie ont généré, depuis leur création, près d’un milliard de dollars d’investissement.

Crédit Image à la Une : Lavi Perchik/Unsplash