[ÉLECTIONS] La vision du Parti conservateur du Québec en matière d’innovation technologique

[ÉLECTIONS] La vision du Parti conservateur du Québec en matière d’innovation technologique

Dans le cadre de la campagne menant aux élections générales du 3 octobre, CScience interroge les différents partis politique pour connaître leur vision en matière d’innovation technologique responsable, valorisée, propulsée et démocratisée, en cinq questions. Voici les réponses du Parti conservateur du Québec, ayant Éric Duhaime pour chef.

1. Qu’est-ce qui fait la force et le positionnement du Québec en matière d’innovation selon vous?

Tout d’abord, le Québec à plusieurs avantages géographiques. Sa proximité avec les États-Unis, le plus gros marché au monde, une source pratiquement intarissable de fonds et d’investisseurs ambitieux, mais aussi ses rivières, ses fleuves et ses ressources naturelles en abondance.

D’autre part, nous sommes la nation francophone d’Amérique du Nord, une porte d’entrée formidable pour les Européens, une opportunité en or pour faire de la recherche et du développement en français, tout en étant connectés au marché nord-américain, souvent différent du marché européen.

De plus, Montréal est une véritable métropole et une ville attirante pour les étudiants internationaux, c’est un avantage indéniable pour le Québec.

« Il faut d’abord éliminer la paperasse inutile qui empêche les PME de demander des aides et de réclamer des remboursements. »

Évidemment, beaucoup de chercheurs sont prêts à faire de la recherche en anglais. Le marché de l’innovation est petit au Québec, souvent la RD se fait en anglais et se commercialise en anglais. Il faut s’assurer que les chercheurs puissent évoluer dans un environnement bilingue.

Une vision d’avenir, cela repose sur la commercialisation de nouvelles technologies, l’intensification de notre culture de l’innovation et la solidification des synergies entre le milieu de la recherche et des entreprises œuvrant dans des secteurs dans lesquels le Québec gagne.

2. Comment pourrions-nous valoriser l’innovation québécoise davantage?

Il faut d’abord éliminer la paperasse inutile qui empêche les PME de demander des aides et de réclamer des remboursements. Les PME n’ont pas d’employés qui sont attitrés à ces demandes et ce sont souvent les chefs d’entreprise qui laissent passer des occasions par manque de temps.

Nous devrions également tout faire pour attirer les cerveaux du monde francophone à venir étudier, faire de la recherche et innover sur notre sol. Nous avons un potentiel formidable qui ne demande qu’à être exploité.

Quel potentiel? Obtenir le plein contrôle de notre immigration nous permettrait aussi de mettre fin à la discrimination d’Ottawa envers les étudiants francophones faisant leur demande de visa étudiant. C’est un enjeu très important pour le Québec.

D’autre part, nous devrons rendre la fiscalité des entreprises plus compétitives. Nos entreprises doivent avoir plus de flexibilité et de fonds pour investir et augmenter leur productivité. Nos entreprises souffrent d’un sous-investissement chronique et d’un manque de productivité bien connu depuis plusieurs décennies. Nous allons mettre en place un cadre légal et fiscal permettant de mettre fin à cette situation.

3. On dit parfois que le crédit d’impôt, couvrant jusqu’à 37,5 % du salaire des travailleurs dans le secteur du multimédia, profite surtout aux entreprises comme Ubisoft et Google, dont le siège social n’est pas au Québec. Comment permettre aux entreprises québécoises du jeu vidéo et de la technologie de rivaliser?

Tel que mentionné dans la question, il faudra repenser notre cadre fiscal et légal. Nous ne sommes pas partisans des crédits d’impôt et des subventions aux entreprises. Il serait bénéfique, à moyen terme, de mettre fin à ces avantages fiscaux et de plutôt rendre l’environnement fiscal plus sain et plus avantageux pour tous les Québécois et toutes les entreprises, particulièrement nos PME.

Toutefois, il faudra faire en sorte que le but des PME soit aussi de croître et de prendre leur place et que le syndrome de la mère porteuse prenne fin. Trop de jeunes entreprises innovantes au Québec n’ont qu’un seul objectif en tête : être achetées par une multinationale américaine. Nous devons réussir à mettre en place un environnement corporatif incitant nos entrepreneurs à vouloir devenir la prochaine multinationale, à vouloir devenir le prochain gros joueur.

4. Dans quel type de projets et de technologies faut-il impérativement investir?

Ce n’est pas le rôle de l’État d’établir ce genre de chose. Mettons en place un cadre fiscal, légal et corporatif solide et laissons les entrepreneurs répondre aux besoins du marché et des consommateurs.

Si l’État devait intervenir, il devrait alors investir dans des projets augmentant notre productivité.

5. Le Québec a-t-il un rôle à jouer dans le secteur de l’innovation et des technologies pour répondre aux urgences et préoccupations d’enjeu mondial? Par exemple, le réchauffement climatique, la crise sanitaire, les conflits politiques…

Tout le monde a un rôle à jouer sur la scène mondiale. Si nos dirigeants avaient été pragmatiques et réalistes plutôt que de vouloir plaire aux bien-pensants, nous pourrions actuellement aider nos alliés européens avec notre gaz naturel et éviter la réouverture de plusieurs centrales au charbon un peu partout dans le monde.

Évidemment, notre expertise sur le plan de l’hydroélectricité n’est pas négligeable et nous avons avantage à partager cette dernière avec les pays désireux de développer leur potentiel hydroélectrique.

Enfin, notre énergie abordable et notre climat pourraient servir à attirer des investisseurs dans le domaine du numérique (traitement de données, cryptomonnaie, serveurs, calculateurs, etc.). Nous avons tout avantage à faire connaître au monde ce que nous avons à offrir afin d’enrichir la population du Québec.

Voir les réponses des autres partis :

Crédit Image à la Une : Éric Duhaime, Parti conservateur du Québec