Canadarm3 : un système robotisé Canadien intelligent et autonome reposant sur l’intelligence artificielle

Important contributeur de la mission Artémis 1, l’agence spatiale Canadienne (ASC) a mis au point un système de bras robotisé, le Canadarm3, qui sera acheminé d’ici 2027 à la station Gateway, une petite station spatiale en orbite autour de la Lune.

Important contributeur de la mission Artémis 1, l’Agence Spatiale Canadienne (ASC) a mis au point un système de bras robotisé, le Canadarm3, qui sera acheminé d’ici 2027 à la station Gateway, une petite station spatiale en orbite autour de la Lune.

La mission Artémis 1, vers le grand retour de l’Homme sur la Lune

Voilà près d’un demi-siècle que les premières images du drapeau américain planté sur le sol lunaire sont entrées dans l’Histoire. Première étape du grand retour de l’humanité sur la Lune depuis la mission Apollo, le vol d’Orion, vaisseau spatial sans équipage annonce le retour d’un nouveau chapitre de la conquête spatiale et place le Canada en tant que partenaire stratégique.

Initialement prévu le lundi 29 août 2022, le lancement de la mission Artémis 1 depuis le centre spatial Kennedy, en Floride, avait ce 27 septembre dernier, été reporté en raison de la tempête tropicale Ian.  L’objectif de cette mission initiée par l’agence spatiale américaine (NASA) repose sur la construction d’une station en orbite autour de la Lune, la station Gateway. Celle-ci s’inscrit dans un grand programme international d’exploration spatiale visant à envoyer des humains dans l’espace et au sein duquel le Canada occupe une place de choix.

« L’investissement du gouvernement Canadienne s’élève à 1.9 milliards de dollars sur 24 ans et nous permet, d’une part, de fournir le système intelligent robotisé Canadarm3 à la station Gateway et, d’autre part, cela permettra d’envoyer un astronaute Canadien à la station Gateway lorsque celle-ci sera construite pour la prochaine mission Artémis 2 »

– Stephane Desjardins, Portfolio Manager à l’Agence Spatiale Canadienne

Réputé mondialement pour son excellence dans le domaine de la robotique spatiale, le Canada a su se positionner grâce à des projets tels que le Canadarm ou encore le Canadarm2 et le Dextre de la Station Spatiale Internationale (SSI).

L’Agence Spatiale Canadienne (ASC), pionnière de la robotique spatiale

Stéphane Desjardins. (Photo : ASC)

Dérivé du Canadarm2, contribuant au programme de la Station Spatiale Internationale (SSI) depuis 2001, le Canadarm3, dont le développement a commencé en 2020 au sein de l’Agence Spatiale Canadienne est un système robotisé intelligent qui repousse la technologie encore plus loin.

« Le système Canadarm3 est plus qu’un simple bras. Il est constitué d’un petit bras agile, d’un grand bras d’une longueur de 8.5 mètres, et d’un ensemble d’outils amovibles constitués d’interfaces, de modules et de systèmes de contrôle. Une des choses les plus importantes qui sera implémentée dans le Canadarm3 est l’intelligence artificielle (IA) », explique David Desjardins, portfolio manager à l’Agence Spatiale Canadienne.

Véritable laboratoire scientifique et potentiel tremplin pour les voyages à destination de Mars, la station Gateway, en orbite autour de la Lune, se trouvera bien plus éloignée de la Terre, à une distance de 400 000 kilomètres, contrairement à la station spatiale internationale (SSI). Prévue pour n’être habitée que par petites périodes de temps, une des caractéristiques importantes que le Canadarm3 doit être en mesure d’intégrer dans son fonctionnement est donc l’autonomie.

L’intelligence artificielle, pierre angulaire du Canadarm3

« Comme pour toute technologies reposant sur l’intelligence artificielle, ce système va pouvoir s’améliorer avec le temps. Lors de son envoi en orbite sur la station Gateway, prévue pour 2027, le Canadarm3 disposera de tous les éléments lui permettant de fonctionner de façon autonome. De plus, l’IA pourra être utilisée pour la préparation et la planification des missions au sol », raconte Mr. Desjardins.

Entièrement piloté depuis le Canada, ce nouveau système robotisé intelligent sera donc capable d’assurer sa propre maintenance ainsi que celle de la station mais également d’attraper les vaisseaux spatiaux envoyés à la station, de déplacer des modules ou encore d’assister les astronautes lors de leurs sortis dans l’espace. De plus, il sera capable de mener des expériences scientifiques à la fois en orbite mais aussi sur la surface de la Lune.

Actuellement en phase de développement préliminaire servant à établir les requis nécessaires à la conception détaillée, l’Agence Spatial canadienne s’apprête à planifier les phases subséquentes, dont les phases de fabrication et d’opération qui permettront la conception du Canadarm3 ainsi que le pilotage du bras depuis le Canada.

« L’investissement du gouvernement Canadienne s’élève à 1.9 milliards de dollars sur 24 ans et nous permet, d’une part, de fournir le système intelligent robotisé Canadarm3 à la station Gateway et, d’autre part, cela permettra d’envoyer un astronaute Canadien à la station Gateway lorsque celle-ci sera construite pour la prochaine mission Artémis 2 », explique Stéphane Desjardins.

Artémis 1, mission de vérification des systèmes, dont le lancement est prévu pour le 14 Novembre prochain, permettra donc d’ouvrir la voie à la future mission Artémis 2, prévue pour transporter à l’avenir un équipage jusqu’à la Lune et la station Gateway.

Crédit Image à la Une : Priscilla Freschu