Forum Fintech Canada 2022 : Se préparer à la récession et à la prochaine phase du numérique

Forum Fintech Canada 2022 : Se préparer à la récession et à la prochaine phase du numérique

Le Forum Fintech Canada bat son plein depuis son lancement lundi, et se poursuit aujourd’hui au Fairmont Reine-Elizabeth pour mettre de l’avant les startups Fintech en croissance. Si l’événement permet de découvrir les dernières tendances en innovation technologique appliquée à la finance, c’est aussi l’occasion d’aborder les enjeux un peu plus préoccupants, et défis financiers qui guettent le pays.

Faire face à la musique

C’est sous la thématique « Réussir la prochaine phase de numérisation des services financiers » que ce grand rassemblement, présenté sous forme hybride (en présentiel et en virtuel), a mobilisé des centaines de gens du milieu, incluant des experts canadiens et internationaux, et une soixantaine de conférenciers, pour prendre part aux tables rondes, expositions et démonstration, et réseautage en marge de l’événement. Au programme : discussions autour de la chaîne de bloc, des données ouvertes et du web 3.0.

« RBC s’engage à réduire de 70 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 de façon à atteindre zéro émission nette d’ici 2030. »

– Dave McKay, patron de la Banque Royale du Canada (RBC)

Lors du souper d’ouverture, le grand patron de la Banque Royale du Canada (RBC), Dave McKay, en a profité pour aborder la récession économique qu’il entrevoit en début d’année : « On prévoit une récession au Canada et aux États-Unis possiblement au premier trimestre de 2023. Ça dépendra de l’évolution des taux d’intérêt. Il faut gérer les attentes d’inflation. »

C’est donc autour de quatre axes clés que la stratégie de RBC s’appuie pour y faire face : le service d’aide et de conseil auprès des clients pour mener la transition; le financement de cette transition; l’élaboration d’un plan stratégique pour chaque secteur d’économie au pays; et la réduction de 70 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025, tel que s’y engage RBC depuis 2021.

Près d’1 M$ pour la lutte contre le cybercrime

Le ministre Éric Caire (au milieu) et l’équipe de LexRock AI au Forum Fintech Canada 2022.

Au chapitre des défis financiers, on compte aussi celui du manque de main-d’œuvre d’expertise et d’infrastructures en cybersécurité, qui expose les entreprises à de multiples risques de pertes financières dues aux cyberattaques, en large hausse depuis les deux dernières années.

Pour répondre à cette problématique, le Ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a annoncé hier soir au Forum l’octroi d’une aide financière de 994 400 $ aux entreprises québécoises LexRock AI et Bradley & Rollins pour leur projet DarkOctopus. Combinant leurs savoir-faire respectifs en matière d’intelligence artificielle et de cybersécurité, le projet vise le développement d’une solution qui permettra aux entreprises de détecter les comportements malveillants et d’agir rapidement contre les cybercriminels.

L’aide financière est accordée en vertu du programme Innovation et de l’appel de projets d’innovation en intelligence artificielle : recherche industrielle en collaboration et soutien à l’entrepreneuriat innovant du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE).

3,5 millions, ce serait le nombre d’emplois non comblés en cybersécurité l’année dernière

« Le Québec compte, bon an mal an, 268 347 1 entreprises, dont 97,9 % (262 690) emploient moins de 100 personnes. Une cyberattaque entraîne nécessairement une perte d’activité ou de revenus. Mais pour ces entreprises, elle peut aussi tout bonnement signifier la fin de leurs activités et leur fermeture définitive », explique-t-on du côté de chez LexRock AI. « Ce qui nous inquiète encore plus pour les PME, c’est la pénurie de main-d’œuvre et d’expertise à jour dans le secteur de la cybersécurité. Certaines études rapportent qu’il y avait 3,5 millions d’emplois non comblés en 2021, et que cela devrait se perpétuer jusqu’en 2025. Il faut trouver des moyens alternatifs à cet enjeu. Le projet DarkOctopus a pour but dans une première étape de développer une technologie de pointe, essentielle pour les cyberenquêteurs, pour les aider à détecter les cybermenaces du Dark web à l’aide de l’intelligence artificielle. Dans une seconde étape, il permettra aux PME québécoises d’effectuer une veille de leur empreinte numérique sur le Dark web et de recevoir des alertes préventives par l’entremise de la plateforme. »

« Nous sommes vraiment ravis de cette contribution du MEIE puisqu’elle vient accélérer la mise en œuvre du projet DarkOctopus qui à notre avis est stratégique pour les entreprises québécoises, principalement pour les PME. Par ce projet, nous voulons aider dans un premier temps les entreprises d’ici pour ensuite nous propulser à l’international », a déclaré Alain Lavoie, président et cofondateur de LexRock AI.

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Crédit Image à la Une : Station FinTech Montréal