Pénurie de main-d’œuvre en santé : l’innovation technologique à la rescousse

Pénurie de main-d’œuvre en santé : l’innovation technologique à la rescousse

Nouvelles technologies et recrutement sont deux termes qui, depuis quelques années, sont devenus indissociables. Cette convergence touchant de plus en plus de secteurs vise à faciliter les processus de recrutement, dans un contexte économique où la pénurie de main-d’œuvre se fait omniprésente au Québec.

De manière générale, ces dernières années, on assiste à une nouvelle tendance liée à l’automatisation des systèmes pour faire face à un manque de ressources, notamment dans la plupart des services publics.

Transformation des Ressources Humaines, étape essentielle au service du secteur de la santé

Depuis quelques années, un nombre grandissant de solutions informatisées visant à optimiser les processus de recrutement voient le jour. Pilier majeur de la croissance des entreprises, les départements de ressources humaines jouent un rôle clé dans le secteur de la santé. De plus, les stratégies en matière de ressources humaines en santé font l’objet d’une attention particulière de la part du gouvernement du Canada, destinée à attirer, déployer et maintenir en poste des fournisseurs de soins.

« Ce sont des systèmes qui semblent prometteurs et qui pourront permettre de pallier le manque de main-d’œuvre en proposant des applications qui pourraient aider à déterminer le niveau d’expertise d’un candidat (…) »

– Emmanuel Lemus-Monge, étudiant à la maîtrise en science des données à HEC Montréal

Puisque la technologie simplifie de nombreuses tâches de natures diverses, il semble que les entreprises capables d’utiliser les bons outils deviennent alors plus agiles et bien plus aptes à s’adapter au changement. Longtemps orientées vers le marketing des entreprises, les solutions technologiques ont, peu à peu, intégrer ce que l’on appelle des systèmes ERP (Enterprise Resource Planning), aujourd’hui essentiels à la gestion de milliers d’organisations. Suite de programmes paramétrables destinés à être utilisés par une large clientèle, le système d’information de gestion de ressources humaines (SIRH) est un outil qui accompagne les entreprises dans divers processus RH tels que le recrutement, la formation ou encore la gestion du temps et de la compensation.

Cet essor de solutions technologiques au service des ressources humaines touche également le secteur de la santé, dont le nombre de postes vacants suscite l’inquiétude.

« Il existe des solutions qui sont en train de se développer, notamment pour les processus de recrutement, dans le but de faciliter les candidatures dans le domaine de la santé. Ce sont des systèmes qui semblent prometteurs et qui pourront permettre de pallier le manque de main-d’œuvre en proposant des applications qui pourraient aider à déterminer le niveau d’expertise d’un candidat, par exemple, de manière à l’orienter là où le besoin se manifeste », explique Emmanuel Lemus-Monge, étudiant à la maîtrise en science des données à HEC Montréal.

Recrutement et systèmes automatisés, l’importance de la transparence des données

Les géants commerciaux de ce monde sont parmi les premiers à avoir tenté de mettre en œuvre des solutions alternatives en matière de recrutement. C’est le cas d’Amazon, qui a eu recours à des systèmes automatisés reposant sur l’intelligence artificielle (IA) pour faire face à une demande urgente et grandissante de main-d’œuvre apparue au cours de la pandémie.

« Il est important de savoir comment le système prend ses décisions à chaque étape du processus de recrutement de façon à être capable d’adresser des problématiques essentielles telles que la diversité ou encore l’inclusivité. »

– Emmanuel Lemus-Monge, étudiant à la maîtrise en science des données à HEC Montréal

« Le problème de ce genre de système est qu’il peut exister ce qu’on appelle des boîtes noires, à savoir des données qui comportent des biais et dont on ne sait que peu de choses sur leur utilisation. Pensons, par exemple, à la sélection de candidats avec un profil de couleur de peau en particulier plutôt qu’un autre, et majoritairement masculin », ajoute M. Lemus-Monge.

De plus en plus d’instances qui permettent d’instaurer des cadres éthiques et légaux voient le jour afin de réglementer ces systèmes novateurs en recrutement.

« Ce genre de système doit se prémunir d’une complète transparence, que ce soit dans la collecte des données, en s’assurant que l’échantillon soit représentatif de l’ensemble de la population, mais aussi dans l’utilisation de ces données. Il est important de savoir comment le système prend ses décisions à chaque étape du processus de recrutement de façon à être capable de s’attarder à des problématiques essentielles telles que la diversité ou encore l’inclusivité », raconte M. Lemus-Monge.

Innovation technologiques, une nécessité en matière de recrutement ?

La digitalisation des données est une opération qui a commencé il y a maintenant quelques années. S’installant de manière plus concrète dans le quotidien des travailleurs de la santé comme des patients ou encore des organismes gouvernementaux, elle est née d’une volonté de faire évoluer l’accès à l’information et la pratique vers une médecine plus personnalisée.

Devenue le point de convergence de la plupart des systèmes de santé dans le monde, cette digitalisation véhicule cependant des considérations quant au partage ou au devenir des données dans le secteur de la santé.

Réelle révolution innovante et technologique pour beaucoup d’organisations, la transformation numérique des services de ressources humaines semble proposer des solutions dynamiques qui soulèvent toutefois de nombreux défis de logistique.

Pour conclure, Emmanuel Lemus-Monge nous rappelle que « la mise en place de systèmes automatisés peut prendre du temps dans son application pratique. Elle nécessite également des talents pour développer des modèles et les comprendre, mais aussi d’être capable d’investir, que ce soit au niveau des infrastructures pour collecter et stocker les données ou pour entretenir ces infrastructures. »

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Crédit Image à la Une : Cedric Fauntleroy, Pexels