Pierre Fitzgibbon à la COP27 : un Québec qui mise sur la transition énergétique

Pierre Fitzgibbon à la COP27 : un Québec qui mise sur la transition énergétique

Présent à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques 2022 (COP27), le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon, également responsable de l’Énergie, est investi d’une mission : faire du Québec un chef de file mondiale dans le domaine énergétique, en misant sur les énergies renouvelables. Comment mener cette transition, et qui impliquer dans le processus?

Un sommet sur le climat

C’est à Sharm El-Sheikh en Égypte que se tiennent les négociations, qui se poursuivront jusqu’au 18 novembre pour renforcer la stratégie des nations à adopter en faveur du climat, malgré de nombreux doutes quant aux possibilités de trouver le consensus à l’issue de ce sommet. Si la COP27 est l’occasion pour les pays d’obtenir des financements, de s’informer auprès d’experts mobilisés et d’en retenir des pistes de solutions concrètes, elle a surtout pour visée de « planifier la mise en œuvre » de l’engagement qu’ont pris les pays lors de la COP26, à savoir tenter de limiter l’augmentation moyenne de la température mondiale à 1,5 °C, selon le document de Glasgow.

Miser sur les énergies renouvelables

En direct de l’événement, auquel participe également son collègue Benoit Charette, ministre de l’Environnement, M. Fitzgibbon a tweeté, « On a la chance de pouvoir compter sur une énergie renouvelable (99% de notre énergie) qui nous permettra de décarbonner nos transports et plusieurs filiales industrielles », un projet sur lequel il mise depuis un certain temps.

29,4 %, c’est le pourcentage des GES générés par les industries au Québec

En entrevue avec CScience, alors qu’il n’avait pas encore hérité de ses nouveaux pouvoirs en matière d’Énergie, M. Fitzgibbon avait réitéré la stratégie de son gouvernement, rappelant que le développement économique du Québec passait par deux grands axes : « la science et l’innovation qu’il faut démocratiser, et l’exploitation de nos énergies renouvelables pour mieux lutter contre les changements climatiques et créer de la richesse collective ».

Adapter l’offre à la demande

Lors d’une allocution devant la communauté d’affaires, en septembre dernier, François Legault a d’ailleurs rappelé l’urgence : « Essentiellement, ce qu’il faut faire, c’est électrifier nos entreprises, afin qu’elles n’utilisent plus de mazout, de gaz, de pétrole, soit toutes les énergies qui sont non renouvelables (…) Il va nous manquer d’électricité. Il va falloir construire un demi Hydro-Québec dans les prochaines années. Ce n’est pas un petit mandat ! », n’a pas manqué de souligner le premier ministre, qui entend construire de nouveaux barrages hydro-électriques.

Sensibiliser et engager les entreprises et autres consommateurs

Mais la promesse de la chenille n’engageant pas le papillon, il faudra des mesures plus incitatives, sinon coercitives, pour impliquer, non pas seulement les dirigeants, mais aussi toutes les parties prenantes de cette transition, telles que les industries, responsables de 29,4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec.

Interrogé par CScience quant aux moyens d’action envisageables, le chargé de projet du Défi numérique à Chemins de transition, Martin Deron, anticipe tous les scénarios : « Avec de plus en plus de projets, de serveurs et de réseaux de communication, comment fait-on si on a une crise énergétique, même temporaire ? Ce qu’on dit, c’est qu’il faut entamer cette discussion publique avec toutes les parties prenantes de la société, pas juste au sein du gouvernement, parce qu’il faut que la population réalise que le numérique dépend de plein d’éléments dont la pérennité n’est pas garantie. »

Valoriser le savoir-faire local pour l’exporter

Et qu’en est-il de la place de l’innovation technologique dans ce grand dessein ? « Il y a beaucoup de PME du Québec qui ont des solutions technologiques qui peuvent être exportées à l’extérieur », a souligné M. Fitzgibbon lors de son passage à l’émission 24.60 animée par Anne-Marie Dussault à Radio-Canada. Il y a rappelé le rôle local et international des entreprises québécoises spécialistes de la data et de l’intelligence artificielle (IA) dans l’accélération de la transition énergétique, mentionnant Brainbox AI, une entreprise en IA qui se consacre à rendre les bâtiments plus intelligents et plus verts, et GHGSat, dont les solutions technologiques reposent sur les capteurs et la collecte de données pour permettre aux industries de réduire leur empreinte carbone.

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Crédit Image à la Une : Pierre Fitzgibbon à la COP27