[VIDÉO] Artemis 1 : la fusée a enfin décollé vers la Lune

[VIDÉO] Artemis 1 : la fusée a enfin décollé vers la Lune

Après plusieurs reports et mois d’attente, la mission Artemis I de la NASA vers la Lune vient enfin d’être lancée, ce mercredi 16 novembre 2022.

Succédant à deux essais pour l’envoi du vaisseau spatial Orion, dont un premier le 29 août dernier, c’est la troisième tentative qui aura été la bonne, suivant des mois d’attente pour des raisons d’ordre météorologique. Le décollage de l’énorme Space Launch System (SLS) a ainsi marqué l’histoire, devant les regards ébahis de dizaines de milliers de spectateurs venus y assister en personne à Cap Canaveral en Floride, et de millions d’internautes rivés en simultané sur leurs écrans, vers 1h00 du matin.

« La Lune est le parfait endroit pour parfaire nos connaissances sur notre système solaire, comprendre comment la Lune mais aussi la Terre et le reste du système se sont formés. Nous en savons si peu, et c’est l’occasion d’y mener des travaux de géologie, mais aussi d’explorer les possibilités d’aller sur Mars (…) »

– Kayla Barron, astronaute

Le spectacle n’a pas déçu les invités installés aux premières loges, parmi lesquels on comptait l’astronaute américaine Kayla Barron, sélectionnée en mai 2021 pour la mission SpaceX Crew-3. « Si nous voulons retourner sur la Lune, c’est pour en apprendre davantage sur elle, a expliqué l’astronaute, à deux heures du lancement du SLS. La Lune est le parfait endroit pour parfaire nos connaissances sur notre système solaire, comprendre comment la Lune mais aussi la Terre et le reste du système se sont formés. Nous en savons si peu, et c’est l’occasion d’y mener des travaux de géologie, mais aussi d’explorer les possibilités d’aller sur Mars, puisqu’il faut tester tous les concepts opérationnels, les équipements, cabines, jeeps lunaires, combinaisons, etc. »

Tout juste avant le décollage, la foule du Kennedy Space Center ainsi que le public à distance se sont laissé bercer par le morceau America the Beautiful, joué par l’Orchestre de Philadelphie, dirigé par nul autre que le chef d’orchestre québécois, Yannick Nézet-Séguin.

La mission en 2 phases

Sans équipage, Orion doit passer entre 39 et 42 jours sur le satellite de la Terre, et préparer le terrain pour le vol du vaisseau Artemis II, dans lequel seront envoyés des astronautes. Cette première phase a donc pour objectif principal de tester tous les systèmes d’Orion dans un environnement de vol spatial, allant du lancement jusqu’à la récupération de la capsule, en toute sécurité avant le vol d’Artemis II, qui n’aura pas lieu avant 2024.

« Le module Orion sera propulsé par la fusée la plus puissante du monde, et ira plus loin que tous les vaisseaux envoyés par l’homme jusqu’à présent. Il parcourra une distance de 450 000 km depuis la Terre, et voyagera 64 000 km au-delà de la face cachée de la Lune. Orion restera dans l’espace plus longtemps que n’importe quel vaisseau spatial humain, sans faire de halte à une station spatiale, et reviendra sur Terre plus rapidement et plus chaud que jamais », avait déclaré la NASA.

La participation du Québec et du reste du Canada

50 ans après le départ des astronautes de la mission Apollo 17, le programme Artemis vise à établir une présence humaine à long terme sur la Lune, pour plusieurs décennies à venir. Au cours de la deuxième phase, Artemis II  doit être envoyé en orbite autour de la Lune, sans alunissage, et compter parmi les membres de son équipage un astronaute canadien, qui sera choisi parmi le québécois David Saint-Jacques, et ses collègues Jeremy Hansen, Jenni Sidey-Gibbons et Joshua Kutryk.

Les astronautes canadiens Jeremy Hansen, Jenni Sidey-Gibbons, Joshua Kutryk et David Saint-Jacques. Source : Agence spatiale canadienne

Parmi les entreprises canadiennes impliquées dans le programme, on compte le fleuron MDA, grand fournisseur de la NASA. C’est d’ailleurs l’entreprise qui doit se charger de la conception du bras robotisé appelé le « Canadarm3 », qui sera envoyé en exploration lunaire.

Un bras robotisé alimenté par l’IA

Illustration d'artiste qui présente un long bras articulé et robotisé dans l'espace, attaché à une station spatiale. L'arrière-plan montre la Lune.

Ce dont aura l’air le Canadarm3 à l’extérieur de la station Gateway, en orbite autour de la Lune. Sources : Agence spatiale canadienne et NASA

Le bras canadien sera doté d’articulations s’apparentant à celles d’un bras humain, d’une épaule, d’un coude et d’un poignet, et d’un système s’appuyant sur l’intelligence artificielle (IA). En 2027, on entend procéder à son envoi vers la future station spatiale Gateway, attendue en orbite lunaire au cours des prochaines années, dans le cadre d’un projet piloté par les États-Unis.

Ce bras intelligent a pour mission de rendre permanente la présence humaine sur la Lune, grâce à ce que l’Agence spatiale canadienne a qualifié de « logiciels de pointe pour pouvoir fonctionner en toute autonomie, sans intervention humaine ». Il pourra assurer la maintenance, réparer et inspecter la station Gateway, attraper les vaisseaux spatiaux envoyés à la station, déplacer des modules de la station, aider les astronautes sortis dans l’espace, et mener des expériences scientifiques en orbite et sur la surface de la Lune.

Même s’il devra être autonome, le Canadarm3 pourra être commandé à partir du sol par des contrôleurs de vol spécialisés en robotique au Canada, ou par des astronautes dans la station Gateway.

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Crédit Image à la Une : La fusée SLS décollant de la rampe de lancement du Kennedy Space Center de la NASA en Floride. Image : NASA