MUTAN : pour le rayonnement de la communauté scientifique tunisienne en Amérique du Nord

MUTAN : pour le rayonnement de la communauté scientifique tunisienne en Amérique du Nord

La Mission Universitaire de Tunisie en Amérique du Nord (MUTAN) vous invite à célébrer et à réseauter avec la communauté scientifique tunisienne, à l’occasion d’une grande rencontre qui se déroulera ce soir, en présence d’étudiants, de professeurs, de chercheurs et autres acteurs de l’innovation, à l’Amphithéâtre Banque Nationale (HEC Montréal).

La Tunisie a tout ce qu’il faut pour être un hub technologique par excellence en Afrique : un riche bassin de talents à exporter, des compétences et des expertises notamment en intelligence artificielle. Or, si elle a du mal à s’imposer en tant que tel, c’est en partie parce qu’elle manque de moyens financiers et ne se valorise pas assez à l’international. C’est là que la Mission Universitaire de Tunisie en Amérique du Nord, dont le siège social est à Montréal, prend tout son sens.

Pour mieux comprendre ces défis et illustrer cette réalité, CScience s’est entretenu avec le directeur de la MUTAN, Haykel Ben Mahfoudh, ou celui qui se décrit comme étant « un produit 100 % tunisien ». M. Mahfoudh officie la MUTAN depuis un an en tant que responsable de la promotion de la coopération entre les universités tunisiennes et celles du Canada et des États-Unis, et du soutien aux étudiants tunisiens qui y poursuivent leurs études et leurs recherches.

« La Mission Universitaire, c’est l’organe de diplomatie scientifique par excellence de la Tunisie, un modèle unique en son genre, semblable à celui d’aucun autre pays. »

– Haykel Ben Mahfoudh

« Les Tunisiens excellent beaucoup dans les disciplines technologiques et scientifiques, dont le génie, l’intelligence artificielle, le métavers, etc. Ils sont très bien formés et sont des candidats très sollicités en Tunisie », relate M. Ben Mahfoudh, qui y a lui-même fait l’intégralité de ses études. « J’y ai passé toute ma scolarité, allant du primaire au niveau supérieur le plus poussé. Je suis juriste de formation, spécialiste du droit international et des questions de conflits armées et de sécurité, de crimes humanitaires et de droit de l’homme. Je suis aussi professeur des universités, et enseigne depuis plus de 25 ans. » L’impressionnante feuille de route de M. Mahfoudh, qu’il est difficile de résumer en un paragraphe, l’aura surtout amené à développer son penchant pour l’humanitaire et la cause sociale, jusqu’à l’envie de s’impliquer auprès de la communauté universitaire.

La Mission au service de la relève scientifique

« En Tunisie, nous avons deux Missions Universitaires à l’étranger : celle de Paris, qui couvre l’Europe, et celle de Montréal, qui couvre toute l’Amérique du Nord », explique M. Mahfoudh, qui a reçu un coup de téléphone en pleine sabbatique pour lui annoncer qu’on avait besoin de lui pour s’occuper de la Mission à Montréal. « Je n’en savais alors même pas l’existence! », admet-il, sur un ton rieur. Justement, que fait la Mission pour ces étudiants ?

« Aujourd’hui, ce qu’on voit, c’est que le Canada devient, après la France, la deuxième destination de choix pour les étudiants Tunisiens. »

– Haykel Ben Mahfoudh

« La Mission Universitaire, c’est l’organe de diplomatie scientifique par excellence de la Tunisie, un modèle unique en son genre, semblable à celui d’aucun autre pays. Elle représente tout le Ministère de l’Enseignement supérieur à l’étranger, et tout l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Nos compétences sont transversales : d’abord, on s’occupe de la gestion des programmes de bourses pour récompenser l’excellence, soit celles que donne le gouvernement tunisien aux étudiants qui viennent étudier au Canada, les bourses d’alternance (bourses de mobilité et de court séjour de recherche) également financées par la Tunisie, et les bourses d’exemption, issues d’ententes avec les gouvernements et universités partenaires, comme le gouvernement du Québec, l’UdeM, McGill, ÉTS, USherbrooke, ULaval, etc. On parlera alors de 6000 étudiants lauréats à peu près. Nous sommes aussi chargés de représentation, de suivi, de coordination et d’évaluation de tous les programmes de coopération qui existent entre la Tunisie et l’Amérique du Nord, soit avec le Canada, les États-Unis, le Mexique, le Pérou et Cuba. »

Ce mécanisme, qui existe depuis longtemps en Tunisie, soit « depuis qu’elle a pris son indépendance », tel que l’indique le directeur, a vu plusieurs générations d’étudiants en passer par là pour aller étudier en France, première destination d’intérêt. « Aujourd’hui, ce qu’on voit, c’est que le Canada devient, après la France, la deuxième destination de choix pour les étudiants Tunisiens. »

« Le but est de leur donner des formations de très haut niveau, les qualifications scientifiques et technologiques, le savoir, pour qu’ils puissent contribuer à leur plein potentiel à la recherche, l’innovation et le développement du pays. Il faut investir en ces jeunes pour mener le transfert de technologie, et contribuer au développement du pays. C’est là l’idée d’investir dans ces jeunes et dans la recherche, également, qui relève de la coopération scientifique. »

La Mission, tout comme l’événement de ce soir, a aussi pour visée de créer des ponts entre les communautés scientifiques, pour éviter de travailler en silo. « C’est une priorité, et pour plusieurs raisons. Une formation académique qui n’est pas adossée à la recherche est fade et ne permet pas autant d’acquérir du savoir et d’être à jour par rapport à ce qui se fait ailleurs dans le monde. Il y a des sociétés qui inventent des trains, des avions, des moyens de locomotion, tandis que d’autres n’en n’ont pas la capacité, qui passe d’abord par le savoir. »

Avant l’année dernière, la Tunisie ne disposait d’aucun programme de coopération en matière de recherche scientifique avec les pays d’Amérique du Nord. « Pourtant, le pays est très intégré dans l’écosystème de la recherche en Europe. Mais avec l’Amérique du Nord, ce sont surtout des formations diplômantes qui nous lient. »

C’est à l’occasion du Sommet de la francophonie qui s’est tenu à Djerba en novembre dernier que le Ministère de l’Enseignement supérieur tunisien a signé le premier accord de coopération en matière de recherche scientifique avec les Fonds de recherche du Québec (FRQ). « On a réussi à créer un fonds commun, conjoint, pour financer la recherche sur des appels à projets qui seront lancés à partir de 2023, qui amènera notre coopération à un autre niveau scientifique, mobilisant aussi bien les chercheurs, jeunes et aguerris, que les grands centres et laboratoires de recherche, et le monde de l’entreprise. »

Au programme de l’événement

Ouverture et projection vidéo

M. Mahfoudh lancera l’événement de ce soir vers 17h00, en compagnie de Marie-Hélène Jobin, directrice des relations internationales et des partenariats à HEC Montréal, de Myriam Paquette-Côté, directrice des relations extérieures au Ministère de l’Enseignement supérieur du Québec, et de Moncef Boukthir, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de Tunisie. S’ensuivra le visionnement d’une capsule présentant le portrait de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en Tunisie.

Table ronde

Philippe Régnoux et haykel Ben Mahfoudh

Puis, animé par nul autre que le PDG et directeur de publication de CScience, Philippe Régnoux, également animateur de nos émissions C+ Clair, un panel à ne pas manquer s’articulera autour de la thématique « Comment faire dialoguer les communautés scientifiques au Québec ? », en compagnie de M. Mahfoudh, de Marie Nathalie Leblanc (Vice-rectrice AUF) et Michel Audet (Professeur associé, HEC Montréal).

Le cocktail de clôture est prévu à 18h15 à l’Atrium Hydro-Québec.

Pour réserver ou confirmer, vous pouvez envoyer un e-mail à courriel@mutan.org

Crédit Image à la Une : Ons ABID