La technologie comme solution pour un monde plus vert

La technologie comme solution pour un monde plus vert

Au cours d’un événement axé sur les solutions environnementales, trois panélistes ont abordé le rôle grandissant des technologies dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Organisée le 1er février à Montréal par la compagnie Le Wagon, une entreprise d’enseignement technologique, la table ronde « GreenTech : La technologie est-elle une solution aux problèmes environnementaux ? » a présenté aux jeunes entrepreneurs des stratégies afin de les aider à tailler leur place dans le monde des technologies vertes.

D’entrée de jeu, le PDG de Cycle Momentum, Patrick Gagné, a expliqué que les technologies propres ne s’appliquent pas uniquement à un seul secteur. Elles peuvent toucher autant aux industries minières qu’au domaine de la santé. Des solutions vertes peuvent être trouvées pour créer des énergies plus pures, mais aussi entraîner les gens à adopter des comportements plus écologiques.

« L’écodesign consiste essentiellement à faire votre travail de développeur de la bonne manière »

Alexandre Theve, directeur de Davidson Canada

L’homme d’affaires note d’ailleurs le retard qu’a le Québec face à certains enjeux environnementaux : « 90 % de l’eau utilisée en Israël est recyclée. En comparaison, pensez aux gens qui lavent les trottoirs avec l’eau potable au Québec. Il faut réfléchir au progrès que nous devons faire en termes d’état d’esprit face au recyclage de l’eau. »

Trouver des solutions environnementales et réussir à bien en faire la promotion est loin d’être une tâche facile, mais est nécessaire, estime Alexandre Theve, directeur de Davidson Canada, un groupe d’expertise technologique et de conseil en management. « L’écodesign consiste essentiellement à faire votre travail de développeur de la bonne manière », croit-il.

Les experts mentionnent tous la pertinence actuelle de ces solutions vertes : « Travailler sur la technologie climatique est une énorme opportunité et permet aux gens de travailler sur des choses qui ont un but et qui ont un impact », lance Jennifer McDonald, conseillère en démarrage. Elle ajoute qu’un des meilleurs moyens pour se démarquer en tant que jeune entreprise de solution technologique verte est « de bien réfléchir au problème que vous cherchez à résoudre, de tenter de comprendre pourquoi c’est un problème réel et de penser à l’impact de celui-ci. »

Résister au changement

Les panélistes soulèvent le fait que beaucoup de grosses entreprises sont réfractaires à introduire des technologies vertes, surtout lors de périodes d’instabilité économique comme celle que le monde traverse depuis quelques années. Patrick Gagné rappelle que l’innovation est souvent perturbatrice pour une compagnie qui craint les coûts économiques, opératoires et réputationnels.

Pour Alexandre Theve, ces compagnies n’auront d’autre choix que de se joindre au mouvement de changement bientôt pour deux principales raisons. Déjà, il avance que travailler pour lutter contre le réchauffement climatique est de moins en moins un choix. Mais aussi, les compagnies refusant de prendre part à la lutte climatique risquent d’avoir des difficultés croissantes au niveau du recrutement, étant donné que de plus en plus de jeunes employés cherchent à travailler pour des compagnies soucieuses des enjeux environnementaux.

Gare au green washing

Le greenwashing, aussi appelé écoblanchissement, est une stratégie de marketing qui vise à faire paraître une compagnie comme étant plus éco-responsable que ce qu’elle l’est réellement. « Il y a une grande différence entre résoudre un problème avec la technologie verte dont vous disposez et promouvoir des avantages ou des stratégies qui n’ont pas nécessairement d’impact sur l’environnement », note Patrick Gagné.

« Heureusement, de plus en plus de gens se battent contre le greenwashing et le [dénoncent] lorsqu’ils en voient », se réjouit Alexandre Theve, qui espère voir encore davantage de lutter contre le greenwashing dans les années à venir. Tous s’entendent; sans surprise, se tenir le plus loin possible du greenwashing est nécessaire pour une jeune entreprise.

« Il y a une grande différence entre résoudre un problème avec la technologie verte dont vous disposez et promouvoir des avantages ou des stratégies qui n’ont pas nécessairement d’impact sur l’environnement »

Patrick Gagné, PDG de Cycle Momentum

En fin de conférence, Patrick Gagné fait part d’une crainte souvent nommée par les nouveaux entrepreneurs : la crainte de s’attaquer à un problème trop grand pour être résolu par une initiative technologique. Il répond qu’il « y a tellement de secteurs où il est possible d’avoir un impact. […] Il faut se souvenir que ce n’est pas une seule balle, mais bien un tas d’initiatives différentes, de technologies, qui vont mordre le monstre. »

Crédit Image à la Une : Roxanne Lachapelle