Ce lundi 27 mars, le PDG du Centre de Recherche Informatique de Montréal (CRIM), Françoys Labonté, donnait une conférence à Québec sur les défis auxquels fait face l’écosystème des entreprises, industriels et chercheurs en matière d’adoption de l’intelligence artificielle.
« Il y a un mouvement qui nous vient d’Europe composé d’acteurs de l’IA qui ont ouvert la voie vers une IA de Confiance. Ce mouvement frappe aux portes du Québec. Pourquoi en sommes-nous arrivés à vouloir associer le mot confiance à l’intelligence artificielle, et que sous-entend cette notion ? Quels sont les changements en devenir ? » Ce sont les questions que le PDG a abordé au cours de l’exercice.
80 % des projets restent des preuves de concept, et ça n’est pas industrialisé.
– Françoys Labonté, PDG du CRIM
« Avec toutes les avancées de l’intelligence artificielle, on se dit qu’on peut faire plein de choses, mais la réalité terrain est qu’en matière d’intégration de l’IA dans de vrais produits et solutions d’entreprises, le taux de projets déployés n’est pas très élevé. 80 % des projets restent des preuves de concept, et ça n’est pas industrialisé », relate M. Labonté, rencontré quelques jours avant la conférence. Les défis ? L’IA de confiance, les biais, l’éthique, la durabilité, dans des domaines réglementés comme l’aéronautique par exemple, où il faut démontrer la conformité et le respect des standards quant à la robustesse et la traçabilité, nous explique le PDG du CRIM, qui planche sur ces réalités.
« Le passage de la recherche à l’industrialisation, qui n’est pas très bien compris, commande de développer des pratiques, outils et façons de faire, les avancées de la recherche étant très rapides. Mais le CRIM œuvre justement pour qu’il soit possible de les mettre en oeuvre dans des contextes industriels. »
NUMERIA
Pour venir en aide aux PME et les aider à réaliser un premier projet d’intelligence artificielle, le CRIM a lancé, en septembre 2022, le programme NUMERIA.
« NUMERIA est un programme d’accélération pour l’adoption de l’intelligence artificielle, qui s’adresse majoritairement aux PME », explique, en entrevue avec CScience, Mathieu Barreau, le directeur des affaires, de la communication et des partenariats au CRIM.
« (…) aujourd’hui, quand on est une PME, c’est très difficile d’avoir accès à la connaissance qui est scientifique ou liée à la recherche autour de l’intelligence artificielle. »
– Mathieu Barreau, directeur, affaires, communication et partenariats au CRIM.
Le programme répond ainsi à trois problématiques. « D’abord, il y a l’accès à la connaissance : aujourd’hui, quand on est une PME, c’est très difficile d’avoir accès à la connaissance qui est scientifique ou liée à la recherche autour de l’intelligence artificielle. Il y a aussi la question de la pénurie de main-d’œuvre, qui est une problématique importante dans notre industrie, et, enfin, il y a probablement un manque de préparation préliminaire chez certaines entreprises avant de se lancer dans un projet. »
Ainsi, au travers de NUMERIA, le CRIM permet notamment aux adoptants candidats d’être mis en relation avec un expert de l’intelligence artificielle, et de le consulter pour évaluer les avantages d’intégrer l’IA dans son entreprise, et la viabilité de son projet. « On vient encadrer cette réflexion. »
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Crédit Image à la Une : Montage et archives CScience
