90e Congrès de l’Acfas : une célébration « historique » des avancées de la recherche

90e Congrès de l’Acfas : une célébration « historique » des avancées de la recherche

« Ce Congrès sera historique », a promis Sophie Montreuil quant au 90e Congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas). Accueillant plus de 9 000 congressistes cette semaine (du 8 au 12 mai), le plus important rendez-vous scientifique multidisciplinaire de la francophonie tient jusqu’ici ses promesses, faisant notamment rayonner les dernières avancées en matière de recherche et d’innovation technologiques. Présent à l’événement, CScience vous fait le topo de ces avancées et des solutions concrètes qu’ont relevées ses journalistes.

Assistant à plus de 300 colloques, dans toutes les disciplines, les congressistes pourront écouter « plus de 600 communications libres livrées, pour la plupart, par des membres de la relève en recherche et des étudiants du premier cycle », a indiqué la directrice général de l’Acfas, Sophie Montreuil, rencontrée quelques jours plus tôt par CScience à HEC Montréal, à l’occasion du dévoilement des faits saillants d’un rapport de l’OCDE sur le lien entre l’enseignement supérieur et le développement économique du Québec.

« Ce Congrès sera historique (…) Nous y attendons plus de 9 000 sinon 10 000 congressistes (…) »

– Sophie Montreuil, directrice générale de l’Acfas

« La recherche en français, au Québec et au Canada, a des défis de taille à relever (…) La communauté qui fait vivre cette recherche en français est vigoureuse, forte, et animée par le talent et la passion. Il revient à nous d’en reconnaître l’apport et d’en encourager l’action vive et essentielle », n’a pas manqué de souligner Mme Montreuil, à la veille de ce congrès d’envergure qui, jusqu’à ce vendredi, célèbrera la communauté scientifique francophone.

Le rôle clé de l’enseignement supérieur dans le développement de l’innovation et de l’économie

Des solutions technologiques innovantes au menu

L’intelligence artificielle en astrophysique

« L’intelligence artificielle permet d’accélérer les simulations, de les rendre plus précises et plus exactes », a relaté Laurence Perreault-Levasseur, professeure adjointe à l’Université de Montréal et membre associée de Mila, qui animait, le 8 mai dernier, un colloque consacré aux mégadonnées de la cosmologie et de l’astrophysique.

« L’intelligence artificielle permet d’accélérer les simulations, de les rendre plus précises et plus exactes. »

– Laurence Perreault-Levasseur, professeure adjointe à l’Université de Montréal et membre associée de Mila

« Avec la puissance décuplée des télescopes, l’astrophysique n’a d’autre choix que de recourir à l’intelligence artificielle pour faire face à cette avalanche de données (…)  Le télescope à infrarouge James Webb, capable de détecter les signatures chimiques des images collectées dans l’univers, sera bientôt surclassé par des télescopes générant des milliards de données », remarquait, dans le cadre de son reportage sur le sujet, notre journaliste Nathalie Simon-Clerc.

Car pour découvrir de nouvelles galaxies, comprendre la matière noire et percer les mystères de l’origine du monde tel qu’on le connaît, l’usage de l’IA, réputé pour reposer sur de grands volumes de données, trouve désormais tout son sens dans le domaine de l’astrophysique.

[90e Congrès de l’Acfas] L’intelligence artificielle a la tête dans les étoiles

Des contenus accessibles en ligne

Cette année, le format de l’événement se veut hybride, impliquant également une panoplie d’activités et de présentations diffusées en ligne, dans le souci de démocratiser davantage l’accès à la recherche et de favoriser l’échange autour des enjeux qui la motivent.

Parmi les exposés rendus accessibles sur la plateforme web de l’Acfas, on en compte plusieurs liés à quatre domaines : 1) les sciences naturelles et le génie; 2) les arts et sciences humaines; 3) les sciences sociales; 4) et enfin, l’éducation.

Des solutions concrètes en santé

Dans la section propre aux sciences naturelles et au génie, on peut notamment découvrir des solutions concrètes destinées aux personnes vieillissantes et à leur entourage, telles que MedOClock®, une application de soutien pour proches aidants accompagnant des aînés aux prises avec un trouble neurocognitif majeur, optimisant notamant la communication entre intervenants du réseau articulé autour de l’aidé, et la gestion de la prise de médicaments.

« On parle de connecter le proche aidant principal, pour améliorer sa qualité de vie, parce qu’un aidant seul en est un qui s’affaiblit vite », expliquait la PDG et co-fondatrice de MedOClock®, Julie Magnan, lors de son passage à l’émission C+Clair du 20 février dernier, offerte en rediffusion sur la plateforme de CScience.

On met aussi de l’avant l’innovation du Laboratoire d’Ultrasons de Jean Provost à Polytechnique Montréal, qui a développé une nouvelle méthode d’imagerie pour détecter les signes précurseurs de démence : la microscopie par localisation ultrasonore dynamique (DULM).

S’appuyant sur la localisation et le suivi de microbulles injectées comme agents de contraste, elle consiste à « cartographier la vascularisation cérébrale et à mesurer la pulsatilité dans tout le cerveau chez l’animal, en 2D et en 3D, à la fois dans des artères majeures et dans des vaisseaux de 30 µm de diamètre », tel que démontré dans la présentation de l’étudiante de troisième cycle à Polytechnique Montréal, Chloé Bourquin.

Présentation de Chloé Bourquin sur la microscopie par localisation ultrasonore dynamique (DULM). (Photo : capture d’écran)

On propose également des solutions pour la santé des enfants et des adolescents. L’étudiant et chercheur Louis Pinsonneault présente quant à lui une application numérique pour faciliter la gestion des maladies inflammatoires intestinales pédiatriques, dans un contexte d’évolution vers l’âge adulte : « 7 000 enfants vivent avec une maladie inflammatoire intestinale (MII) au Canada. Chaque année, une majorité de ces enfants est transférée aux soins adultes. Une mauvaise transition des soins peut entraîner divers problèmes : faible observance thérapeutique, rechutes, hospitalisations, etc. Plusieurs approches numériques de transition des soins existent, mais leur efficacité est incertaine. De plus, elles sont généralement peu utilisées en raison de plusieurs barrières d’utilisation. Ainsi, ce projet vise à développer une application dédiée à la gestion de la transition des soins, dans un processus de co-création impliquant directement des patients. »

Crédit Image à la Une : Sophie Montreuil, DG de l’Acfas. (Auteure de la photo : Chloé-Anne Touma)