FinTech Canada : une finance ouverte et humaine, mais aussi « high-tech »

FinTech Canada : une finance ouverte et humaine, mais aussi « high-tech »

Présenté par une plateforme d’investissement mondiale spécialisée dans les technologies et services financiers, le Forum FinTech Canada s’est déroulé autour de deux grands thèmes : l’infrastructure d’entreprise et l’IA, ainsi que la finance ouverte et intégrée. Cette programmation bien structurée a permis de mieux illustrer les liens entre les cas d’usage discutés dans les panels. Les intervenants ont d’ailleurs souligné, notamment lors de la première journée dédiée à l’IA, les interdépendances technologiques qui façonnent l’avenir de ces secteurs. Retour sur cet événement organisé par l’équipe de Finance Montréal – que je tiens à féliciter pour son excellent travail – qui se tenait les 10 et 11 septembre, et auquel j’ai pris part.

L’humain – catalyseur de succès

Avant d’entamer les points marquants du programme, ce qui m’a fait chaud au cœur fut le discours de Monsieur Phil Murphy, gouverneur de l’État du New Jersey. Il a longuement abordé la force de la collaboration et de l’appui entre les humains qui visent les mêmes objectifs et possèdent les mêmes valeurs. Lançant le Forum, ce discours annonçait également un partenariat entre le New Jersey et Finance Montréal dans la sphère de la FinTech.

Je cite Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal : « Nous devons soutenir cet élan, et nous croyons qu’aider nos start-up à renforcer leurs liens internationaux est l’une des clés du succès. Il ne fait aucun doute dans notre esprit que, grâce à l’élaboration conjointe de programmes, de partenariats de recherche et à l’accès à des réseaux élargis d’experts et de sociétés de capital de risque, cette collaboration aura un impact positif sur les centres financiers mondiaux de Montréal/Québec et de New York/New Jersey. »

En début de soirée, j’ai pu échanger avec une dame qui n’était pas présente durant le reste de la journée. « Mon Dieu que l’on ressent la collaboration et la coopération dans cette salle! », m’a-t-elle lancé, tout de go, au centre d’une masse de participants, commanditaires, organisateurs et conférenciers rassemblés, animés par des échanges bruyants, vivants et chaleureux. Gage de succès!

Vers la programmation et la tech 

Les mots qui me viennent en tête après cette journée : harmonisation et symbiose optimale entre des systèmes traditionnels ou patrimoniaux (héritage) et la venue de l’IA. 

Comme le mentionnait l’un des modérateurs, certains de ces systèmes dans les banques pourraient avoir des enfants et même des petits-enfants. Toutefois, avant de démanteler ces systèmes, il faut y penser deux fois ; le Canada étant reconnu pour posséder un des systèmes bancaires les plus solides dans le monde. 

« Quand une banque a un chef de l’IA, c’est un bon signe! »

Nonobstant ces défis, nos grandes banques créent des applications d’IA générative propriétaires afin de répondre à des besoins d’accroissement de productivité que ces anciens systèmes, souvent contraignants de par leurs architecture et infrastructures laborieuses. En agglomérant, épurant et structurant les données existantes, denses en texte, principalement, et créant ainsi de nouveaux ensembles de données (data sets) sur des grands modèles de langage, on aboutit à une application d’IA générative que les employés utilisent en exécutant des simples requêtes (rédactiques) pour avoir des réponses à leurs questions, des besoins d’apprentissage, confirmer des processus, etc… Quand une banque a un chef de l’IA, c’est un bon signe!

Le fait d’avoir complètement omis d’aborder les techniques entourant la rédactique (prompt) m’a donné des sueurs froides, car une maîtrise de cette fonction est essentielle pour avoir de bons extrants et réduire au maximum les hallucinations. 

« Dans un environnement fortement réglementé, il faut trouver un équilibre délicat entre offrir trop de liberté aux ressources humaines et risquer, sans intention malveillante, de dévier des règles et standards en place. »

Ayant moi-même été formée selon les méthodes et pratiques du cadre de travail de l’Agilité, j’ai beaucoup apprécié le panel traitant de l’Agilité dans la gestion d’équipes de travail en mettant en lumière les compétences douces ou humaines, requises par tous les membres des équipes de travail dans le secteur. Dans un environnement fortement réglementé, il faut trouver un équilibre délicat entre offrir trop de liberté aux ressources humaines et risquer, sans intention malveillante, de dévier des règles et standards en place.

C’est le constat relevé à l’événement, à propos de notre écosystème en FinTech, au Canada comme au Québec, après avoir dressé l’excellent portrait de nos réalisations collectives depuis la dernière année. Mais j’y apporte un bémol, qui déplaira peut-être : Il est impératif de mesurer la santé d’affaires holistique de ces jeunes pousses au fur et à mesure qu’elles évoluent dans le temps. C’est vraiment ainsi que le Québec et le Canada détermineront la pérennité des investissements faits. On entre ainsi dans le terreau de la Finance Durable ; le second axe d’exploitation de Finance-Montréal comme grappe financière du Québec.

Dans le domaine de l’investissement, bien entendu, l’IA est présente depuis un bon moment et ce qui se trame à l’horizon est très attractif. Je crains toutefois que pour l’investisseur/gestionnaire de portefeuille/de fonds sans formation de base en IA ou en tech, interagir avec tous ces outils électroniques risque de devenir trop ardu et incompréhensible avec le temps. 

La finance ouverte était l’élément vedette de la deuxième journée, par opposition au système bancaire ouvert (« open banking »).

J’avoue avoir été étonnée et ravie d’entendre que le Canada se positionne afin d’offrir un cadre règlementaire englobant tout le secteur de la finance ouverte et non pas seulement les banques, ce qui en effet créerait un effet de silo dans tout notre écosystème.

Les travaux accomplis depuis les annonces de la ministre Freeland sont impressionnants, et l’accent mis sur les enjeux de cybersécurité relevant de ce nouveau cadre pour les consommateurs, est réconfortant. Ce cadre de partage de données touchant tout autant nos grandes banques que nos jeunes pousses en FinTech, la cohérence applicative est de mise.

Les réseaux de nos divers systèmes de paiements et transactionnels se portent bien et sont en constante revue et amélioration. Bravo.

Soyons francs ; le domaine de la finance est encore majoritairement dominé par la gent masculine. La portion de la journée portant le titre « ElleFintech Demo Day », mettant en lumière sept femmes leaders en FinTech présentant leur start-up, apportait un vent de fraîcheur.

Pour clore la journée ,une entrevue avec Harley Finkelstein, Président de Shopify, qui vous tient un auditoire un peu fatigué bien éveillé grâce à ses propos uniques, motivants et innovateurs.

À l’an prochain

Deux de nos étudiantes de l’Université du Québec à Montréal avaient gagné un billet pour participer au Forum, grâce à un concours organisé conjointement par Finance-Montréal et Créativité Québec. Pour conclure, je vous partage quelques-unes de leurs impressions, qui reflètent bien l’esprit de l’événement :

« Le rôle grandissant des femmes dans la fintech montréalaise, présenté lors du Forum, met en lumière le potentiel encore inexploité des talents féminins dans l’entrepreneuriat technologique » ;

« La technologie façonne l’avenir de la finance, et ceux qui comprennent ce changement seront les architectes de l’économie de demain » ;

« L’avenir de la finance n’est pas une question de si, mais de quand. La fintech est en train de redéfinir les règles du jeu. » ;

« La fintech n’est pas simplement une évolution, mais une révolution qui redessine l’avenir de la finance. » ;

« La technologie façonne l’avenir de la finance, et ceux qui comprennent ce changement seront les architectes de l’économie de demain. » ;

« Le Forum Fintech Canada offre aux étudiants en gestion un aperçu précieux des innovations qui transforment le secteur financier. » ;

« Le rôle grandissant des femmes dans la fintech montréalaise, présenté lors du Forum, met en lumière le potentiel encore inexploité des talents féminins dans l’entrepreneuriat technologique. »

Crédit Image à la Une : Forum Fintech Canada