Dans un monde où innovation et technologie se rencontrent, l’agroalimentaire voit une grande majorité de ses acteurs – des multinationales aux petits producteurs – utiliser les réseaux sociaux pour se faire connaître, partager leur passion et engager leur communauté. Cependant, si ces plateformes sont un outil de communication important pour tous, les petits producteurs et agriculteurs locaux en dépendent de manière bien plus critique pour générer des ventes directes et maintenir leur activité à flot.
Pour la chronique telle que parue initialement dans la revue animée et interactive LES CONNECTEURS :
Pour des géants de l’agroalimentaire comme Maple Leaf Foods, Danone ou encore Agropur, les réseaux sociaux ne représentent qu’une fraction de leurs leviers commerciaux. Si ces entreprises perdaient demain leur présence sur Facebook ou Instagram, l’impact sur leur chiffre d’affaires en serait minime. Elles s’appuient en effet sur des budgets marketing conséquents et des canaux de distribution bien rodés, leur assurant une présence durable au-delà du digital.
Les réseaux sociaux : un outil vital pour les petits producteurs
À l’inverse, pour des producteurs locaux de fromages ou des agriculteurs bio qui vendent sur les marchés, les réseaux sociaux représentent une part essentielle de leur présence commerciale. Ces plateformes leur offrent une visibilité à moindre coût, leur permettant de toucher directement les consommateurs et de créer une communauté autour de leurs produits. Pour ces petits acteurs, les réseaux sociaux sont plus qu’un simple canal de communication ; ils sont tout simplement vitaux pour la pérennité de leur activité.
Mais que se passe-t-il lorsque cet accès vital est compromis? Un piratage de leur page Facebook ou de leur compte Instagram pourrait représenter une véritable catastrophe. Non seulement leur accès direct aux clients est bloqué, mais ils se retrouvent incapables de promouvoir leurs produits, de communiquer leurs offres ou de participer aux échanges en ligne qui sont essentiels à leur visibilité. Dans un secteur aussi concurrentiel que l’agroalimentaire, où la relation de proximité avec les clients est clé, une telle perte peut entraîner une baisse immédiate et significative des ventes.
Une récupération quasi impossible pour les petits producteurs
Ce qui rend la situation encore plus critique, c’est l’inégalité de traitement entre ces petits producteurs et les grandes compagnies lorsqu’il s’agit de récupérer leurs comptes après un piratage. Les grandes entreprises, même si elles ne dépendent pas de ces plateformes, bénéficient souvent d’une assistance rapide et efficace de la part des réseaux sociaux comme Meta ou X. En effet, pour ces plateformes, aider une multinationale revêt un enjeu d’image : elles ne veulent pas risquer une mauvaise publicité dans les médias si une grande marque venait à se plaindre publiquement de ne pas recevoir d’aide.
Mais les petits producteurs se retrouvent souvent seuls face à un mur d’indifférence. Les procédures de récupération de compte peuvent prendre des semaines, voire des mois, et aboutissent rarement à une solution. Pour ces producteurs, qui n’ont pas les moyens de se tourner vers des solutions de secours rapides, chaque jour sans accès à leurs réseaux sociaux est une perte de visibilité et souvent de ventes. Cette réalité est d’autant plus triste que ceux qui ont le plus besoin d’aide sont souvent les moins prioritaires aux yeux des plateformes.
Comment les petits producteurs peuvent-ils se protéger?
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des moyens de réduire ces risques. Voici quelques bonnes pratiques que les petits producteurs peuvent adopter pour mieux sécuriser leurs comptes sur les réseaux sociaux.
1. Utiliser le double facteur d’authentification
L’un des moyens les plus simples et les plus efficaces de protéger ses réseaux sociaux est d’activer le double facteur d’authentification sur tous ses comptes ainsi que sur les adresses e-mails associées. Cela rendra beaucoup plus difficile l’accès des pirates aux comptes, même s’ils en obtiennent le mot de passe.
2. Limiter le nombre d’administrateurs
Il est important de restreindre le nombre d’administrateurs de ses réseaux sociaux pour réduire les risques, tout en s’assurant d’en maintenir toujours au moins deux, pour garantir une gestion continue, en cas de problème.
3. Utiliser des plateformes de gestion centralisée
Les plateformes comme Meta Business Suite permettent de centraliser la gestion des accès et des ressources, offrant ainsi une meilleure visibilité et un contrôle accru de ses réseaux sociaux.