Imaginez passer 20 ans de votre vie dans un monde dont vous ne connaissez ni les règles, ni les dangers ou les opportunités. Ça vous paraît compliqué? C’est pourtant ce que nous faisons avec le numérique. Sans préparation adéquate, nous nous retrouvons plongés dans une réalité virtuelle aux conséquences bien réelles. L’éducation en vie numérique est cruciale pour préparer notre société aux défis et opportunités du monde connecté. Pourtant, malgré l’importance croissante du numérique, l’éducation et la formation en la matière restent largement insuffisantes. Quelles sont les priorités pour combler la fracture numérique et envisager un futur des plus souhaitables pour notre société?
Retrouvez cette chronique sous forme interactive et bonifiée dans le nouveau magazine électronique LES CONNECTEURS :
Une vie numérique sans préparation
On passe de six à huit heures par jour sur Internet, que ce soit pour travailler, apprendre ou se divertir. Pourquoi ne se prépare-t-on pas ?
Les expériences numériques sont « intuitives », c’est-à-dire que les interfaces en sont faciles à utiliser, car elles sont conçues pour demander le moins d’effort possible. Cela les rend agréables et engageantes.
« (…) on croit avoir le choix, mais nos décisions et comportements sont influencés (…) »
Bien que l’on ait l’impression de maîtriser la situation, la conception des produits numériques est pensée à l’avance pour capter l’attention du cerveau. En d’autres termes, comme en marketing, on croit avoir le choix, mais nos décisions et comportements sont influencés en utilisant des connaissances sur le fonctionnement de l’esprit humain pour appuyer sur les bons leviers, et faire en sorte que les audiences soient engagées dans l’expérience.
Encore faudrait-il pouvoir prendre connaissance de cette illusion de maîtrise en ligne, mais aussi se préparer à contourner les pièges. Cette absence de préparation a des conséquences multiples : manque de gestion du temps face aux écrans, stress numérique, vulnérabilité à la désinformation, et même des impacts sur la santé mentale.
L’anxiété numérique est une préoccupation croissante, plusieurs études indiquant qu’un nombre significatif de personnes ressentent du stress à cause de la technologie numérique. Une utilisation excessive des réseaux sociaux est liée à des niveaux plus élevés d’émotions négatives, telles que l’anxiété et la dépression, souvent appelées « anxiété numérique ». Il est donc impératif que nous prenions conscience de cette réalité et que nous agissions pour offrir une éducation adéquate à tous.
Les jeunes : perdus dans la métropole numérique
Internet est une immense métropole numérique, où les jeunes sont souvent lâchés sans guide. Ils y naviguent sans connaître les règles, ni les dangers. Les jeunes font face à des risques considérables : cyberintimidation, exploitation en ligne, addiction aux réseaux sociaux, et une exposition excessive à des contenus inappropriés.
« L’un des plus grands défis de notre époque est sans doute la lutte contre la désinformation (…) »
Il est impératif de mettre en place des programmes éducatifs robustes pour préparer les jeunes à naviguer en toute sécurité.En éduquant les jeunes quant aux bonnes pratiques en ligne, nous pouvons leur donner les outils nécessaires afin qu’ils puissent éviter les pièges et tirer le meilleur parti de la technologie.
La désinformation : une menace pour le Canada
L’un des plus grands défis de notre époque est sans doute la lutte contre la désinformation, qui sème la confusion, érode la confiance du public et peut influencer négativement les décisions politiques et personnelles. La propagation de fausses nouvelles sur la santé et le vaccin anti-COVID en est un exemple frappant, ayant entraîné une réticence croissante à l’égard des vaccinations au Canada, et d’éventuelles conséquences sur la santé publique.
Pour contrer cette menace, les études montrent que la formation est le meilleur levier. Il est donc crucial d’éduquer le public quant aux techniques de désinformation, et de lui fournir les outils pour reconnaître et éviter d’être exposé aux fausses nouvelles. Des ateliers de littératie médiatique dans les écoles et les communautés sont essentiels. En apprenant à reconnaître les recettes de la désinformation, les citoyens peuvent devenir des consommateurs d’information plus avisés et plus sceptiques.
Inclusion des milieux marginalisés
Les communautés marginalisées ont souvent moins accès à l’éducation numérique, ce qui les rend plus vulnérables aux risques et aux inégalités numériques. L’absence d’éducation numérique renforce les inégalités existantes, laissant ces communautés à la traîne dans un monde de plus en plus digitalisé. Des programmes d’inclusion numérique, qui viseraient à offrir une éducation numérique aux communautés défavorisées, se présentent comme une solution efficace pour combler ce fossé. En offrant des ressources et une formation numérique aux communautés, nous pouvons en effet leur donner les moyens de contribuer pleinement à la société, en harmonie avec le numérique, mais également en meilleur accord avec elles-mêmes!
L’éducation en vie numérique est essentielle pour préparer notre société aux défis et opportunités du monde connecté. Elle doit inclure tous les membres de la société, allant des jeunes aux communautés marginalisées. Nous devons soutenir et promouvoir l’éducation numérique à tous les niveaux pour mieux préparer la société et la rendre plus résiliente face aux défis numériques, en vue d’entrevoir un avenir où chaque citoyen, armé de compétences numériques solides, naviguera en toute sécurité et confiance dans le monde numérique, contribuant ainsi à une société plus informée et plus inclusive. C’est un avenir que nous pouvons et devons construire ensemble!
Crédit Image à la Une : Microsoft Designer, magazine LES CONNECTEURS