Je parle souvent, dans mes publications, du courage, celui qui nous pousse à agir malgré les conséquences, pour sauver une vie, défendre un plus faible dans la cour d’école ou protéger sa famille, son pays ou le monde. Il y a aussi le courage de prendre des décisions ou des positions difficiles. Prendre la décision d’implanter ici, chez nous, une nouvelle industrie capable de sauver la planète du mal pétrolier, a exigé beaucoup de courage. Il va sans dire que ce projet était audacieux, les dangers étaient élevés et le voyage était dangereux, car l’équipage courait le risque de se perdre à chaque tempête.
Mais nous avons déjà connu ce sentiment il y a 400 ans, lorsque nous avons traversé l’océan pour aborder les rives d’un nouveau continent pour découvrir l’Amérique, du nord au sud et jusqu’aux Rocheuses. Si nous avons su le faire à 30, puis à 100, nous pouvons le refaire cette fois à 9 millions.
Nos nouveaux découvreurs ne sont plus là pour le commerce des peaux ni même pour la recherche de filons d’or, mais pour des ressources bien plus précieuses : le lithium et autres minéraux rares préservés dans notre sous-sol depuis des milliards d’années. Mais pour les cueillir, la qualité d’un équipage ayant appris à surmonter les obstacles est essentielle. Cette fois, ils ne se sont pas établis à Tadoussac, Québec ou Hochelaga, mais à Bécancour, à Saint-Basile-Le-Grand, La Corne et ailleurs sur notre immense territoire.
« Il fallait avoir le courage de prendre ce navire en partance pour l’avenir, car notre société aura besoin de revenus importants pour nourrir, loger et soigner une population vieillissante très importante. »
Néanmoins, comme du temps de Champlain, malgré tous les efforts de diplomatie et de communication, des « tribus hostiles » se sont opposées violemment à l’implantation de Northvolt sur les rives du Richelieu. Les flèches ont volé de toutes parts : « capitalisme violent », « inconscience environnementale », « plus grand gaspillage de fonds publics de l’histoire du Québec ». Elles auront certes blessé plusieurs membres d’équipage, mais n’auront pas réussi à nous faire rebrousser chemin.
Comme Champlain avait implanté durablement la colonie ici, Pierre Fitzgibbon aura fait de même avec la filière batterie. Nous avons maintenant les pieds bien plantés dans l’économie de l’énergie propre avec des projets tous azimuts dans les minéraux critiques, la fabrication de composantes de batteries, la revente de la rente que représente l’énergie de nos barrages, du solaire et de l’éolien. L’Ontario tente d’ailleurs de nous damer le pion en matière de production d’énergie avec le nucléaire. Ils ont aussi compris que les produits de l’avenir ne seront pas matériels, mais immatériels en grande partie, ce sera l’énergie propre, l’intelligence artificielle, la science de la quantique, en somme l’exploitation de l’intelligence dans toutes ses déclinaisons.
Il fallait avoir le courage de prendre ce navire en partance pour l’avenir, car notre société aura besoin de revenus importants pour nourrir, loger et soigner une population vieillissante très importante. Les revenus proviendront en moindre partie des taxes et impôts, mais de plus en plus, de la rente que représentent notre énergie propre, nos ressources naturelles rares et précieuses requises pour les batteries que requiert le siècle du tout électrique et notre immense territoire où le vent, la pluie et le soleil n’ont de cesse de nous approvisionner.
Northvolt n’est qu’un maillon, important j’en conviens, mais un maillon de la chaîne d’approvisionnement de la filière batterie. Je souhaite ardemment que Northvolt soit au rendez-vous, mais si ce n’est pas le cas, un autre joueur viendra s’installer dans un des meilleurs endroits au monde où établir un cellulier.
Comme au commencement, demeurera toujours… celui qui manque de courage, celui qui nuit plus qu’il n’aide, celui qui ne peut voir le verre qu’à moitié vide, celui qui fait partie du problème plus que de la solution, celui qui se cache derrière une logique peureuse. Enfin, il y a celui qui laisse la victime sur le bas-côté de la route en se disant que ce n’est pas de ses affaires ! Madame! Monsieur! Répondez-moi, êtes-vous blessé(e)? Est-ce que je peux vous aider? Je resterai avec vous jusqu’à l’arrivée des secours! Je ne lâcherai pas votre main…