Réseaux sociaux : Réduire son empreinte numérique et environnementale

Réseaux sociaux : Réduire son empreinte numérique et environnementale

Les réseaux sociaux font partie intégrante de notre quotidien. Nous y partageons des moments de notre vie, des photos, des opinions, et bien plus encore. Mais sommes-nous réellement conscients de la quantité d’informations que nous avons rendues accessibles depuis nos premiers pas sur ces plateformes? Probablement pas. Combien d’entre nous ont pris le temps de remonter à leur toute première publication pour se demander si tout ce contenu méritait encore d’être en ligne? Pour la plupart d’entre nous, la réponse est simple : jamais.

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La viralité des souvenirs oubliés

Un phénomène viral récent illustre parfaitement cette idée. Si vous avez suivi les réseaux sociaux ces dernières semaines, vous avez sûrement vu cette tendance dans le monde du sport : des équipes surprennent leurs joueurs et joueuses en leur demandant de signer une photo d’eux. Mais pas n’importe quelle photo! Il s’agit toujours d’une image datant de plusieurs années, souvent lorsqu’ils étaient enfants. Les réactions filmées sont à la fois drôles et pleines de surprise, car les athlètes découvrent des clichés qui ne les mettent pas toujours en valeur.

« (…) il est essentiel de vérifier régulièrement ce que nous avons partagé en ligne, et de se poser la question, « est-ce que ce contenu mérite vraiment de rester public? »

Cette tendance a rapidement dépassé le monde du sport, touchant également des entreprises de divers secteurs. Mais la vraie question est : d’où viennent ces photos? Des réseaux sociaux, bien entendu! Ce phénomène amusant met en lumière une réalité préoccupante : la plupart des gens ne se souviennent plus de ce qu’ils ont posté il y a des années.

Une mémoire numérique qui peut jouer contre nous

Au-delà du côté humoristique, cela révèle un problème plus profond. En effet, si une photo innocente peut être retrouvée aussi facilement, qu’en est-il des informations personnelles ou sensibles? Les personnes mal intentionnées peuvent exploiter ces données pour en apprendre davantage sur nous. C’est pourquoi il est essentiel de vérifier régulièrement ce que nous avons partagé en ligne, et de se poser la question, « est-ce que ce contenu mérite vraiment de rester public? »

La menace ne se limite pas à la protection de votre vie privée contre des individus malveillants. Que ce soit à cause d’un piratage, ou encore d’une suspension de compte pour diverses raisons, le risque est le même : des années de souvenirs peuvent disparaître en un instant. Pensez à tous ceux et celles qui ont perdu des photos, des conversations et des moments précieux à cause de tels incidents. Ils sont envahis par un sentiment de tristesse et de colère, réalisant que tout ce qui était important pour eux a disparu.  

Protéger sa vie numérique, c’est aussi protéger l’environnement

En plus de protéger nos souvenirs et notre vie privée, faire un ménage régulier de nos réseaux sociaux permet également de réduire notre empreinte numérique. Mais comment? Chaque conversation, photo ou vidéo stockée en ligne consomme des ressources. Les géants des réseaux sociaux, comme Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp, etc.), hébergent les données de milliards d’utilisateurs à travers le monde. Pour maintenir cette infrastructure colossale, ils exploitent d’immenses centres de données.

Ces centres de données consomment une quantité impressionnante d’énergie. En 2023, Meta a déclaré avoir utilisé environ 14,9 térawattheures (TWh) d’énergie, ce qui équivaut à l’alimentation de plusieurs villes de taille moyenne. À l’échelle mondiale, l’ensemble des centres de données, toutes industries confondues, représente 2 à 3 % de la demande énergétique totale. Ce chiffre peut sembler faible au premier abord, mais il reflète la consommation liée à des milliards d’utilisateurs. Chaque donnée laissée inutilement en ligne contribue à cette surcharge énergétique. En faisant le tri et en supprimant les informations superflues, chacun peut contribuer à réduire cette surconsommation.

L’allocation responsable de nos ressources numériques

Nous avons tous un rôle à jouer dans l’allocation responsable des ressources numériques. Voici quelques actions simples mais essentielles pour réduire notre empreinte numérique sur les réseaux sociaux.

3 conseils

  1. Faire le tri dans ses publications : Revenez en arrière, supprimez ce qui n’a plus lieu d’être, et ne gardez que l’essentiel. Moins vous laissez de contenu sur les serveurs, moins vous participez à la surcharge numérique.
  2. Exporter et sauvegarder les souvenirs importants : Si certaines photos ou vidéos sont importantes à vos yeux, exportez-les et sauvegardez-les localement. Cela vous évitera de dépendre uniquement des réseaux sociaux pour conserver vos précieux souvenirs. Une fois vos données en sécurité, envisagez de supprimer les plus anciens souvenirs des réseaux sociaux, tout en laissant les contenus récents si vous le souhaitez. Cette démarche permet de réduire votre empreinte numérique tout en protégeant davantage votre vie privée.

  3. Limiter les informations personnelles : Demandez-vous si certaines informations doivent vraiment être publiques. Cela contribuera non seulement à protéger votre vie privée, mais aussi à réduire les données inutiles en ligne.

Une double victoire : pour votre sécurité et pour la planète

En adoptant ces pratiques, vous ne vous contenterez pas seulement de mieux protéger votre vie privée et vos souvenirs précieux, mais vous contribuerez aussi à la réduction de la consommation énergétique des réseaux sociaux, participant ainsi à une utilisation plus responsable des ressources technologiques. Comme pour l’environnement physique, notre empreinte numérique mérite toute notre attention.