EcoloPharm : quand l’automatisation donne un coup de pouce à la main-d’œuvre

EcoloPharm : quand l’automatisation donne un coup de pouce à la main-d’œuvre

Et si l’automatisation des tâches était la solution à la pénurie de main-d’œuvre? Si la robotisation est en cours de démocratisation dans la plupart des entreprises, elle constitue pourtant un levier majeur, tant en termes d’impact environnemental que d’optimisation de la main-d’œuvre pour certaines d’entre elles. EcoloPharm, une entreprise de conception d’emballages de médicaments écoresponsables, fait partie des organisations qui adhèrent à cette pratique.

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Révolutionner le monde de la pharmacie avec une perspective de développement durable

Sandrine Milante. (Photo : LinkedIn)

Alors que la fabrication de médicaments pose de nombreux enjeux en termes de gaspillage et de pollution, la réflexion sur ces questions se concentre d’autant plus sur le processus interne lui-même.

« On est le plus gros manufacturier de produits d’emballages de médicaments au Canada. On sort plus de 60 millions de fioles de médicaments par année (…) mais on est juste 34 personnes et ça tourne 24 heures sur 24. »

– Sandrine Milante, présidente et fondatrice d’EcoloPharm

C’est la réflexion qu’a menée Sandrine Milante, fondatrice d’EcoloPharm, qui s’est interrogée sur la façon de fabriquer des emballages écoresponsables visant à utiliser moins de matière première et moins d’emballage, tout en assurant un « processus industriel plus optimisé, un approvisionnement repensé ainsi qu’un produit qui favoriserait à la fois l’efficacité environnementale et opérationnelle, tant en usine qu’en laboratoire pharmaceutique », explique-t-elle.

Lancée en 2010 le jour de la Terre (22 avril), l’entreprise a pour mission, selon sa fondatrice, de révolutionner le monde de la pharmacie et d’amener des solutions éco-conçues dans une perspective de développement durable.

L’éco-conception d’emballages : allier automatisation et écologie

Le développement de ce processus d’éco-conception repose sur quatre piliers pour parvenir à fabriquer un produit en phase avec les normes de l’entreprise.

Ces piliers, comme nous le décrit la fondatrice, sont relatifs à l’analyse du matériel, à l’approvisionnement, à son poids environnemental et à son impact sur la santé ainsi que sur la possibilité de le recycler en fin de vie.

L’étape de conception repose ainsi sur la multifonctionnalité du futur produit et sur sa consommation énergétique minimale, des critères dont les actions doivent être validées en intégrant la robotisation dans le processus de fabrication. « Cela consiste à valider par le design comment on peut intégrer la robotisation pour couper toutes les étapes de manipulation, afin de s’assurer d’être en mesure de faire plus avec moins (…) Réduire toutes ces manipulations à leur minimum avec la robotisation en plus, c’est sûr que cela a un impact bénéfique sur l’environnement. »

Robotisation et impacts sur la main-d’œuvre

L’objectif, selon Mme Milante, était bien d’intégrer la robotisation complète dans le processus de conception dès le départ. Cette conception, qui dépend de critères et objectifs environnementaux précis, garantit une production plus efficace, tout en respectant des normes sécuritaires, selon la fondatrice.

« Par le design, on a fait en sorte que le produit puisse être assemblé directement par un robot à la sortie de la machine. »

– Sandrine Milante, fondatrice et présidente d’EcoloPharm

« Par le design, on a fait en sorte que le produit puisse être assemblé directement par un robot à la sortie de la machine. De fait, on a intégré un système de vision et de vérification par caméra, et cela tombe directement dans une boîte propre, sécurisée et vérifiée. La boîte est fermée sans aucune manipulation humaine. »

Si la robotisation des tâches peut créer une appréhension en terme d’emploi, la présidente d’EcoloPharm soutient que cette automatisation permet de mieux valoriser les rôles des employés présents, assumant plus de responsabilités, et désormais moins contraints de réaliser certaines tâches répétitives.

Le gain de temps attribuable à la robotisation résume ainsi la conception en une seule étape, tout en offrant une meilleure utilisation de la ressource, hautement rentabilisée : « On fait beaucoup plus avec moins », illustre Sandrine Milante.

Pourtant, ces équipes d’employés sont présentes depuis longtemps et présagent de demeurer à effectif réduit selon la fondatrice. Elle fait notamment référence à l’annonce faite récemment des 15 millions de dollars de fonds investis dans l’entreprise pour accroître sa superficie et ses lignes de production, tout en ajoutant seulement quatre employés supplémentaires en usine.

« On est le plus gros manufacturier de produits d’emballages de médicaments au Canada. On sort plus de 60 millions de fioles de médicaments par année, 6 millions de piluliers et un paquet d’autres produits annexes, mais on est juste 34 personnes et ça tourne 24 heures sur 24. »

L’avenir de l’IA dans l’automatisation des tâches

Au vu de l’expansion de l’IA, on ne peut qu’imaginer son futur dans l’industrie et les lignes de production comme celles-ci.

Ces projections, Sandrine Milante les envisage déjà en pensant notamment à la prochaine étape des systèmes de l’entreprise pour exploiter davantage l’intelligence artificielle, afin de déléguer certaines prises de décision à des processus automatisés, permettant ainsi d’optimiser les choix sur la ligne de production. « La robotisation, c’est le 2.0. Le 3.0, l’automatisation des processus. Le 4.0, le contrôle des données et leur utilisation en temps réel. »

L’intelligence artificielle constitue ainsi bel et bien un atout pour la fondatrice d’Ecolopharm, qui la conçoit d’ores et déjà comme une partie intégrante de ses prochaines solutions d’optimisation.

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