[ENTREVUE : CRIM] Un guide pour toutes les entreprises du Québec voulant se lancer dans l’IA

[ENTREVUE : CRIM] Un guide pour toutes les entreprises du Québec voulant se lancer dans l’IA

En marge de l’événement ALL IN, le Centre de Recherche Informatique de Montréal (CRIM) a publié la semaine dernière son « Livre blanc sur l’IA de Confiance », une nouvelle ressource qui se veut un guide destiné aux entrepreneurs afin de les aider à se lancer dans l’IA. En entrevue avec la rédaction, les architectes derrière ce projet, Edith Galy et Martin Sotir, ainsi que le directeur principal du département de Recherche et développement, Eric Charton, en expliquent les visées et retombées attendues.

Retrouvez une version animée et interactive de cet article sous sa forme initiale, ainsi que d’autres ressources pour vous lancer dans l’IA, dans le magazine LES CONNECTEURS en page 25 :

 

Les visées

« Notre souhait à travers tout le processus est de proposer un modèle à suivre et qui fonctionne pour l’ensemble des entreprises québécoises (…) »

Ce nouvel outil de référence a pour objectif d’élargir la vision au-delà des contenus établis pour des industries spécifiquement réglementées. « Notre souhait à travers tout le processus est de proposer un modèle à suivre et qui fonctionne pour l’ensemble des entreprises québécoises qui voudront se lancer dans le développement d’un système d’intelligence artificielle, qu’il s’agisse de start-up ou de grandes compagnies, et peu importe leur industrie », précise Martin Sotir.

Définir l’IA de confiance

Martin Sotir à ALL IN.

« La définition de la confiance, telle qu’on la lit dans le dictionnaire, est très large. C’est le sentiment de pouvoir se fier aux qualités d’un système ou d’un outil de façon générale, et cette notion n’est pas nouvelle puisqu’elle a émergé dans les discussions entourant des technologies développées auparavant, pensons aux ascenseurs, dont il a fallu faire la démonstration de la fiabilité, pour mettre de l’avant l’aspect humain et réduire le décalage entre la perception humaine face à la technologie, et sa fiabilité ou sa performance algorithmique dans le cadre du système », explique M. Sotir.

« Est-ce que le modèle fonctionne bien? Est-ce que le système répond au besoin du marché ciblé? Est-ce qu’il est conçu pour les changements prévus dans l’avenir? »

Pour établir les fondamentaux de ces « systèmes d’IA de confiance », qui doivent intégrer les normes de confiance « by design », soit à chaque étable de la conception, le livre blanc du CRIM dégage trois axes de « qualités », sinon de balises, pour orienter ces principes : l’éthique, la légalité et l’utilisabilité, qui se déclinent en plusieurs critères à satisfaire. « Pensons à la robustesse, la sécurité, la sûreté, la durabilité, l’équité, etc. »

« Est-ce que le modèle fonctionne bien? Est-ce que le système répond au besoin du marché ciblé? Est-ce qu’il est conçu pour les changements prévus dans l’avenir? Ce sont les questions à se poser pour répondre aux critères de l’IA de confiance telle qu’on l’a formulée de manière très concrète dans le livre », complète Eric Charton.

Un processus rigoureux

La démarche visant à produire ce guide a impliquée une revue de la littérature, notamment législative, et un tour d’horizon des nombreuses entreprises, de diverses tailles, qu’accompagne déjà le CRIM dans tous les domaines, « notamment pour construire nos cas d’usage, en se fondant vraiment sur la réalité terrain. Il était donc important pour nous d’aborder le cycle de vie d’un système d’IA, au-delà de sa qualité », ajoute Edith Galy.

Définir des cas d’usage consiste à définir ce que l’on souhaite pouvoir faire avec une technologie donnée

« Le rôle du CRIM est de faire du transfert de technologies, soit de les faire passer de la recherche au tissu économique du Québec. » Si d’autres organisations phares de l’écosystème de l’IA, comme IVADO et le Mila, abordent l’IA de confiance sous l’angle plus philosophique et « spéculatif », le CRIM le fait « dans un cadre plutôt pratique, c’est-à-dire qu’on s’attarde à ce qui va vraiment se passer pour une PME, par exemple, lorsque cette dernière va déployer son système », soutient M. Charton.

Dans son livre blanc, le CRIM propose également un survol des nombreux bénéfices du déploiement d’un système d’IA de confiance, tels que la réduction des délais de mise en marché du produit, un atout considérable lorsque vient le temps de rentabiliser ses investissements.

Pour télécharger le livre blanc, il suffit de remplir un formulaire à partir de la page d’accueil du site Web du CRIM, à https://www.crim.ca/fr.

Crédit Image à la Une : Martin Sotir, Edith Galy et Eric Charton abordent le lancement du Livre blanc du CRIM sur l’IA de Confiance.