Il y a de ces moments qui ne trompent pas, où le trémolo dans la voix, les mots d’un discours qui résonnent avec netteté dans une salle pourtant comble, et les tempêtes d’applaudissements qui s’ensuivent n’ont rien de « forcé ». Ce jeudi 21 novembre, le 34e Gala des Prix Innovation de l’ADRIQ n’en tarissait pas. La rédaction de CScience et de LES CONNECTEURS vous en fait le topo.
1. Le grand retour de l’Innovateur en chef sur la scène publique
Pendant plusieurs semaines, rappelons que Luc Sirois avait été contraint de « prendre une pause » du rythme de travail effréné qu’on lui connaît, en raison de sérieux ennuis de santé. C’est pour mieux revenir en force que l’Innovateur en chef suivait les activités du milieu à distance, sans jamais vraiment disparaître du paysage. Il aura choisi l’incontournable Gala de l’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ) pour marquer son grand retour.
« C’est le premier événement auquel je participe depuis », a confié M. Sirois à notre rédaction, avant de le re-souligner devant l’assemblée de 600 personnes, émues de l’entendre prononcer son discours. C’est également au cours de ce moment phare que l’Innovateur en chef a confirmé avoir été victime d’un infarctus qui, heureusement, « grâce à l’innovation en santé », n’aura pas eu raison de lui comme il a hélas eu raison de feu son père. Suivant un monologue habilement bâti autour du « cœur », Luc Sirois a décerné son Prix « coup de cœur » à l’équipe de Logiag, regroupant pas moins de 90 scientifiques, biologistes, agronomes, ingénieurs et informaticiens, et qui soutient la mise en œuvre de pratiques agricoles économiquement viables, soucieuses de l’environnement et socialement acceptables, selon une approche globale et interdisciplinaire.
2. Une piqûre de rappel quant au retard en santé des femmes
« Le marché de la santé des 4 milliards de femmes dans le monde est considéré comme un marché niche par l’industrie pharmaceutique », a rappelé le récipiendaire du Prix Bernard-Landry, Éric Gervais, pour illustrer l’aberration du retard que prend la recherche dans ce domaine, sans manquer de souligner un délai homologue dans l’étude des cancers chez les groupes racisés tels que celui des personnes noires.
« Le marché de la santé des 4 milliards de femmes dans le monde est considéré comme un marché niche par l’industrie pharmaceutique. »
– Éric Gervais, président du Groupe pharmaceutique Duchesnay
Malgré cette tare qu’accuse la recherche à l’échelle mondiale, M. Gervais, tout comme Luc Sirois et le ministre délégué à l’Économie et à l’Innovation, Christopher Skeete, a insisté sur le « privilège » que représente le fait de naître et de vivre au Québec pour être aux premières loges d’une innovation qui s’illustre particulièrement dans le secteur de la santé.
À travers sa brillante carrière en sciences de la vie, Éric Gervais a fondé pas moins de six entreprises pharmaceutiques en santé de la femme, maladies rares et médicaments génériques, sous la bannière du Groupe pharmaceutique Duchesnay dont il est président. Sous sa direction, l’équipe du Groupe a mis au point quatre médicaments d’ordonnance brevetés dans plus de 40 pays, aidant des millions de femmes à travers le monde depuis le début des années 2000.
Crédit Image à la Une : Luc Sirois, Zohra Mezzar et Assia Ould Mahamed, rencontrés par l’équipe de CScience et LES CONNECTEURS au Gala de l’ADRIQ, en compagnie d’autres invitées. (Photo : Conseil de l’Innovation du Québec)
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