Québec Tech : viser l’international pour les start-up québécoises

Québec Tech : viser l’international pour les start-up québécoises

Startup Montréal est devenue Québec Tech. CScience s’entretient avec l’organisation pour aborder la manière dont sa stratégie se recentre sur sa mission depuis ce changement.

Québec Tech a reçu du gouvernement du Québec une aide financière de 7 millions de dollars sur trois ans (2024-2027), dans le cadre de la Stratégie québécoise de l’innovation et de l’investissement (SQRI2). Cette enveloppe s’accompagne d’un nouveau mandat principal : accompagner de jeunes pousses technologiques de la province vers les marchés mondiaux.

« Ici, on vise uniquement les start-up technologiques à fort potentiel d’exportation. Notre objectif principal, c’est de les faire passer à la phase de jeunes scale-up vers un chiffre d’affaires de 5 à 10 M$. »

– Naouel Hanani, directrice Commercialisation et Performance, Québec Tech

« Cette transformation est le reflet d’une évolution naturelle. Notre organisation a su adapter ses services pour soutenir les environnements des start-up. Avec Québec Tech, nous visons à propulser celles-ci sur des marchés internationaux et positionner le Québec parmi les écosystèmes les plus dynamiques au monde », explique Naouel Hanani, directrice Commercialisation et Performance chez Québec Tech.

Québec Tech est un OBNL de 17 employés, financé par les trois paliers du gouvernement. Sa mission est désormais de positionner à l’échelle du globe le Québec comme acteur performant en technologie, en appuyant la commercialisation et la croissance des start-up de la province, et non plus seulement celles de Montréal.

Pour Mme Hanani, le changement de nom traduit une vision. « Nous ne faisions pas de commercialisation internationale, précise-t-elle. Ici, on vise uniquement les start-up technologiques à fort potentiel d’exportation. Notre objectif principal, c’est de les faire passer à la phase de jeunes scale-up vers un chiffre d’affaires de 5 à 10 M$. »

Si l’exportation est l’un des moyens pour y parvenir, le marché local reste un tremplin vers l’international, selon elle. L’organisme va intervenir via la Tournée des maillages PME-Start-up partout au Québec. « C’est ce que l’on appelle générer des primo-adoptants, poursuit-elle. Ces liens entre des PME manufacturières du Québec et des start-up Tech visent à aider la PME à augmenter sa productivité et sa performance en intégrant des solutions technologiques locales, mais permettre aussi aux start-up technologiques du Québec d’avoir accès à des clients locaux. Nous sommes dans le concret. »

Un accompagnement à échelle humaine

La sélection des entreprises qui sont accompagnées, recommandées par des accélérateurs, est très sélective. « Ces start-up auront un plan d’action individualisé, des accès express privilégiés et de l’expertise de haut calibre. Les services seront offerts à la carte selon leurs besoins et stades de développement », précise Mme Hanani.

La première cohorte compte une dizaine de start-up

Les nouvelles prestations vont d’abord s’appliquer cet automne à cinq ou six jeunes entreprises, afin de les faire évoluer vers des marchés internationaux, puis à cinq autres à l’hiver 2025. « Cela va nous faire une dizaine de start-up prises en charge pour notre premier tour, notre pilote, parce que nous partons avec une nouvelle offre de services. Nous devrions pouvoir arriver jusqu’à 15 start-up par an à partir d’avril 2025 », espère-t-elle.​

Des initiatives pour celles atteignant un chiffre d’affaires de 5 à 10 millions de dollars, appelées scale-up, devraient suivre. L’autre volet – Stade V0 – sera déployé en 2025 pour appuyer les incubateurs et accélérateurs du Québec afin qu’ils développent l’ambition internationale très tôt chez leurs start-up. « Il est plus simple pour une start-up d’être prête à attaquer des marchés internationaux si, dès le départ, son modèle d’affaires est conçu pour être compétitif sur une échelle mondiale. Le faire plus tard est possible, mais ce sera plus exigeant en matière de temps et de ressources. Nos start-up au Québec seraient moins ambitieuses à l’international par rapport à d’autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) », indique-t-elle en se référant au rapport Productivité et prospérité au Québec – Bilan 2023, publié par le Centre sur la productivité et la prospérité d’HEC Montréal, avec le soutien de la fondation Walter-J.-Somers.

Un accompagnement sur mesure

Québec Tech mobilise les acteurs stratégiques clés locaux et internationaux, comme Investissement Québec international, Affaires mondiales Canada ou Exportation et développement Canada (EDC). L’organisme ne travaille donc pas seul, et intervient après lesdits accélérateurs et les incubateurs, en complément, souvent quand les jeunes pousses grandissent et ne rentrent plus dans leurs programmes. Elle va les rediriger vers les bonnes ressources, sur des sujets comme l’acquisition de talents, un défi de taille qui peut réduire la productivité et bloquer la croissance, car les elles sont en compétition avec les grandes entreprises, qui proposent notamment des salaires supérieurs.

Les services proposés se déclineront en trois axes : 1) la préparation au marché, pour garantir que la start-up a défini ou validé sa stratégie et qu’elle a une force de vente interne prête ; 2) la crédibilité et la reconnaissance sur le marché, pour s’assurer d’une belle présence et d’une visibilité en ligne pour appuyer et crédibiliser ses démarches de développement d’affaires ; 3) l’acquisition de marchés en lui facilitant l’ouverture de portes vers de nouveaux marchés, en passant notamment par les réseaux québécois comme les bureaux du Québec à l’étranger, les ambassades ou des partenaires internationaux.

« Les start-up auront aussi accès à un réseau d’experts externes qui ont une grande expérience dans leur domaine d’activité. On ne parle pas ici que de séances de coaching, car ces experts vont être rémunérés pour produire des livrables pour elles et les désengorger, les entrepreneurs ayant besoin de bras, et pas seulement de conseils », conclut Naouel Hanani.

Crédit Image à la Une : Naouel Hanani, Québec Tech (courtoisie)