Après la grève, le rattrapage scolaire grâce à Alloprof 

Après la grève, le rattrapage scolaire grâce à Alloprof 

Le gouvernement du Québec dévoile son plan de rattrapage de 300 millions de dollars pour aider les jeunes étudiants à rattraper leur scolarité à la suite de la grève des enseignants du secteur public, en fin d’année 2023. Le budget prévoit un fonds de 42 millions de dollars pour des organismes éducatifs spécialisés en enseignement, tels qu’Alloprof.

Alors que les tensions entre le gouvernement Legault et les enseignants du Québec se sont quelque peu apaisées et que les élèves sont de retour sur les bancs d’école, un nouveau problème s’impose : celui du rattrapage scolaire. 

En effet, après plus d’un mois de grève déclenchée par les professeurs et leurs syndicats, des milliers de jeunes étudiants du Québec font maintenant face à un retard considérable. 

Pour remédier à cette situation, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, propose un certain nombre de mesures correctives. Parmi celles-ci, il encourage les étudiants touchés par le retard scolaire à faire appel à des organismes spécialisés dans l’enseignement pédagogique. À cette fin, un fonds de 42 millions de dollars sera attribué à des plateformes éducatives, dont l’une des plus populaires : Alloprof.

CScience Le Mag

Pour les étudiants dans le besoin 

L’organisme Alloprof est une plateforme québécoise qui offre des services d’accompagnement scolaire pour les jeunes étudiants du primaire et du secondaire. Conçue en 1996, Alloprof est devenue une source d’apprentissage indispensable pour les élèves dans le besoin. L’organisation propose près de 100 000 ressources pédagogiques, dont des vidéos, des fiches, des exercices ainsi que des jeux, et ce dans toutes les matières. Selon Pascal Bonaldo, Porte-parole chez Alloprof, « Les jeunes peuvent contacter les enseignants par téléphone, mais aussi maintenant par texto, par clavardage. »

550 000, c’est le nombre d’étudiants qu’accompagne Alloprof annuellement

Alloprof met ainsi 150 professeurs à la disposition des jeunes. À ses début, l’organisme accompagnait moins de 100 000 étudiants par année, alors qu’aujourd’hui, les chiffres montent à plus de 550 000 annuellement.

Malgré cette constante évolution, la mission de la plateforme reste la même : « l’objectif a toujours été d’aider les élèves à débloquer quand ils avaient des nœuds d’apprentissage, des besoins dans leurs devoirs, dans leurs leçons ou quoi que ce soit », explique M. Bonaldo.

Cependant, cette nouvelle année pose un nouveau défi pour Alloprof, soit celui de compenser la grève des enseignants du secteur public. En effet, les jeunes concernés, du nombre de 300 000 étudiants, ont manqué entre 8 et 22 jours d’école, selon le syndicat affilié à leur établissement. Un retard important et à ne pas négliger, qui se manifestera notamment par une recrudescence des recours aux services d’Alloprof, pense son porte-parole.

La plateforme prévoit augmenter son nombre d’enseignants-répondants de 10% par soir d’activité. « Le service sera maintenu durant la semaine de relâche, et en après-midi, du lundi 3 mars au jeudi 9 mars, plutôt que seulement le soir. »

Aide aux adultes 

Si Alloprof est une source d’aide pour les jeunes en difficulté scolaire, elle offre également du soutien aux parents ainsi qu’aux enseignants. « Alloprof est géniale pour les vidéos notamment. Je les utilise en classe », suggère Isabelle Gosselin sur l’une des pages de réseau social du service, trouvant la plateforme « très pratique en tant que parent car on ne se rappelle pas de tout ». Elle ajoute que l’outil est « Parfait pour nous accompagner comme prof et comme parent! » Cynthia Liam Océane, autre utilisatrice, raconte que depuis son retour aux études à l’université, elle se tourne souvent vers Alloprof pour se « remettre dans le bain » avant d’apprendre de nouvelles notions.

Selon Pascal Bonaldo, l’organisme s’est rendu compte du fait qu’il y avait un intérêt de la part des adultes et qu’un besoin de soutien était essentiel. « Offrir du soutien aux individus qui sont autour de l’enfant dans son développement, c’est une manière de l’aider. »

Ce constat s’est avéré clé dans la gestion de la crise sanitaire de la COVID-19. En effet, selon une étude réalisée en collaboration avec l’UQAM, les parents d’élèves du primaire consacraient en moyenne 7,75 heures par semaine pendant les périodes de confinement à aider leurs enfants à faire leurs devoirs, pour une augmentation de 120 %. 

[ZOOM]: Comment Alloprof va-t-il utiliser l’IA pour aider les élèves en difficulté?

Au secondaire, les parents passaient en moyenne cinq heures par semaine à aider leurs enfants à faire leurs devoirs, soit 40 % de plus qu’en temps normal.

Face à ce défi de taille, de nombreux adultes se sont tournés vers Alloprof. Toujours selon l’étude, plus de 75% des élèves de l’école primaire et 40% des élèves de l’école secondaire ont consulté la plateforme éducative à la demande de leurs parents.

De leur côté, les adultes ont également accès à des ressources éducatives, dans le but de mieux accompagner leurs enfants. Pour les parents, il y a des articles, des chroniques, des astuces, etc. Les parents peuvent également demander conseil aux enseignants d’Alloprof.

La plateforme offre aussi un soutien aux professeurs. D’après Pascal Bonaldo, le besoin d’accompagnement scolaire chez les enseignants est tout aussi important : « On parlait avec des profs, puis ils nous soulignaient régulièrement qu’ils sont trop débordés. »

Il ajoute : « Il s’agit simplement d’avoir les outils qui vont rapidement les aider, soit à identifier les ressources sur le site d’AlloProf, soit à bénéficier de matériel pour la classe ou de quoi que ce soit d’autre. »

Un jeu immersif pour promouvoir la science et les métiers technologiques auprès des jeunes

Crédit Image à la Une : Katerina Holmes, Pexels